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Tous les moyens ne sont pas bons pour vendre des médicaments.
Spot télévisé et publicité déguisée …
En février 2005, Test Achats devait dénoncer de nouveau et avec force une campagne télévisée incitant à consulter le médecin en cas d’infection des ongles des orteils (onychomycose). Cette campagne était présentée comme émanant de l’ASBL Hodie Vivere. En réalité, cette campagne était téléguidée par le producteur de médicaments Novartis. Ce producteur avait d’ailleurs lancé la même campagne dans plusieurs autres pays, dont les Etats-Unis mais aussi, toujours en cours, en France.
La « contre-attaque » …
Atteinte dans son honneur et dans sa crédibilité de caution scientifique de la campagne contestée, l’ASBL Hodie Vivere décida d’assigner en responsabilité l’organisation de consommateurs, tentant de la faire condamner au paiement d’une somme totale de plus de 1.400.000€ au titre de préjudice moral et matériel. Pendant ce temps, Novartis déclinait toute responsabilité, niait toute implication et feignait d’ignorer toute infraction à la loi interdisant la publicité.
Test Achats a raison …
Après un examen fouillé et approfondi des faits de l’affaire, le Tribunal de Première Instance de Bruxelles a analysé les arguments et la communication de Test Achats pour en conclure que l’organisation de consommateurs avait eu raison de dénoncer ce type de campagne d’intérêt général, financée directement par l’industrie pharmaceutique, exagérant les dangers d’une maladie pour mieux vendre ses médicaments.
Les constats de la juridiction sont éloquents et rejoignent en tout point ceux de Test Achats:
- Il existe dans le film et la campagne d’Hodie Vivere une référence indirecte à une société pharmaceutique, concomitante à de la promotion pour le Lamisil en direction des médecins belges
- Hodie Vivere s’est sciemment rendue complice du détournement de la loi (interdisant la publicité pour les médicaments sur prescription) que Novartis et son agence de publicité avaient mis en place
- La campagne contestée et la promotion simultanée du Lamisil auprès des médecins, ont eu pour résultat d’augmenter encore les dépenses de l’Inami, tant par les remboursements des visites médicales que par les frais inhérents aux prescriptions de Lamisil qui ont suivi
- Test Achats a pu légitimement considérer que, compte tenu de la « caution scientifique » et de « la garantie éthique et scientifique » que Hodie Vivere prétend conférer à ses interventions, elle avait, en passant sous silence les effets indésirables du Lamisil, induit le public en erreur.
La campagne Hodie Vivere : un exemple à ne plus jamais suivre …
Test Achats profite donc de l’occasion pour poser une exigence fondamentale : toute campagne dite d’intérêt général en radio et/ou en télévision relative au bien-être et à la santé doit faire l’objet d’un contrôle a priori par les autorités, le cas échéant, après consultation d’un comité d’experts associant des représentants des consommateurs.