En décidant, en juillet 2020, de ne provisoirement plus faire payer les cyclistes pour emporter leur vélo avec eux dans le train, la SNCB ne faisait que respecter une logique évidente. Plus besoin désormais de payer un second ticket à 4 euros. L’importante réduction du nombre de voyageurs à cause de la pandémie libérait d’ailleurs de la place en suffisance pour ces vélos. Et la décision a porté ses fruits. Selon les chiffres de la compagnie ferroviaire, le nombre de cyclistes embarquant avec leur vélo a augmenté de pas moins de 80 % par rapport à juillet 2019.
La SNCB devrait investir dans la mobilité durable
Voilà qui démontre à quel point la politique (de prix) de la SNCB influence le comportement des cyclistes voyageant en train. C’est pourquoi nous plaidons pour que la SNCB s’inscrive dans une mobilité durable où le vélo prendrait une place importante, pour qu’elle investisse dans davantage d’espaces-vélos dans tous les trains pour le confort des cyclistes comme des non-cyclistes, et pour qu’elle rende les trains et les quais accessibles aux cyclistes. Ces mesures sont nécessaires pour entraîner un changement durable de comportement qui sera profitable à tous.
Dans cette optique, la suppression de la gratuité à partir de janvier constitue une occasion manquée. Un changement de comportement dans les transports était l’un des rares avantages qu’on avait pu tirer de la pandémie. Manifestement, cela ne pèse pas lourd dans les cercles dirigeants de notre compagnie ferroviaire nationale.
Si vous jugez importante la mobilité durable et que vous souhaitez appuyer notre demande à la SNCB pour davantage d’investissements en faveur des cyclistes, signez la pétition de Bond Beter Leefmilieu (BBL) et de l’organisation de jeunesse Jeugdbond voor Natuur en Milieu (JNM).
La mobilité est plus importante que jamais
Ne perdons pas de vue que, aussi longtemps que la COVID-19 continue à sévir dans notre société, la pratique du vélo est l’une des rares formes d’exercice physique disponibles, à cause notamment de la fermeture de la plupart des clubs de sport. Beaucoup d’experts de la santé ont déjà attiré l’attention sur les risques pour la santé publique d’une réduction des possibilités de pratiquer régulièrement une activité physique. Nombre de télétravailleurs qui, depuis plusieurs mois, ne se déplacent plus – parfois au sens propre du terme – qu’entre leur lit, leur salle à manger et leur bureau peuvent en témoigner.
Une décision surréaliste
Mais que fait la SNCB ? Alors que les restrictions pesant sur la vie professionnelle et privée restent encore pleinement d’application, elle contraint les cyclistes à passer deux fois à la caisse depuis le 1er janvier. Une décision pour le moins surréaliste. Depuis le début de la pandémie, la population tout entière est invitée à “faire un effort” pour pouvoir d’une part contrôler le virus et d’autre part continuer à fonctionner, toutes les précautions nécessaires étant prises. Si la SNCB a semblé reconnaître la nécessité de faire un effort, cette bonne résolution s’est hélas bien vite évanouie.
On ne sait pas encore très bien aujourd’hui combien de personnes ont perdu une partie de leurs revenus ou se sont même retrouvées au chômage complet du fait de la pandémie, mais il est clair pour tout le monde que l’impact sur notre économie ne sera pas mince.