Nous changeons de conseil.
Sans surprise les pertes s’accumulent pour Euronav. Les tarifs de transport restent déprimés et ce sera encore le cas ces prochains mois. Le cours, toujours sous la valeur comptable, semble cependant avoir atteint un plancher. Et des signes d’un futur rebond des tarifs sont tangibles. Si le risque ne vous fait pas peur :
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2018 encore dans le rouge
Même si les tarifs pratiqués par Euronav pour la location de ses bateaux sont supérieurs à ceux de nombreux concurrents, ils sont à des planchers et, en moyenne, sous les seuils de rentabilité. Et si la perte du 2e trimestre se limite à 0,06 EUR par action, c’est grâce à un ajustement comptable lié à la fusion avec Gener8. Sans cela, elle s’est encore creusée par rapport au 1er trimestre. Sur le 1er semestre, elle est de 0,26 EUR par action (contre un bénéfice de 0,06 EUR un an plutôt). Et le 2nd semestre restera probablement dans le rouge. Pour l’ensemble de l’année, nous prévoyons dès lors une perte par action de 0,76 EUR.
Point de bascule ?
Cependant, tous les éléments sont alignés pour un futur meilleur équilibre entre offre et demande de bateaux, et donc pour une remontée des tarifs. La demande de pétrole reste en hausse, les productions russes et saoudiennes sont à nouveau en hausse (après l’accord de juin dernier) et les distances de transport se rallongent (vu la progression des exportations américaines).
Enfin et surtout, l’envoi à la casse des vieux navires est enfin conséquente. Depuis le 01/01, ±5,6% de la flotte mondiale sont envoyés à la casse ou sur le point d’y être. Aussi, au 1er semestre, en tenant compte des nouvelles livraisons, la flotte mondiale s’est-elle contractée de 2,5% ! Certes, au vu des bateaux encore à livrer par les chantiers navals, il en faudra plus pour rétablir l’équilibre et faire remonter les tarifs au-dessus des seuils de rentabilité. Mais si les sanctions américaines à l’égard de l’Iran sont respectées (à partir de novembre), 20 à 30 navires iraniens pourraient être immobilisés à des fins de stockage. De quoi initier une remontée rapide des tarifs de transport. Un retour au bénéfice en 2019 est dès lors plausible. Aussi, avec des prix des bateaux à nouveau en hausse (+7 à 9% depuis début 2018), un cours inférieur à la valeur comptable (8,70 EUR fin 2018) nous parait dès lors injustifié.
Cours au moment de l’analyse : 7,29 EUR
Euronav est un transporteur maritime belge de pétrole brut et de produits pétroliers. Suite à l’acquisition de Gener8 Maritime en juin 2018, il est le plus gros acteur indépendant du secteur (non affilié aux compagnies pétrolières). Le groupe poursuit un politique de dividende généreuse, distribuant 80% de ses bénéfices, avec un minimum de 0,12 USD brut, même lors des creux de cycle.