Suppression des microbilles de plastique dans les cosmétiques: un accord, mais un accord insuffisant

Les faits. La ministre Marghem, en charge de l'environnement au fédéral, et l'association des producteurs et distributeurs de cosmétiques, détergents et produits d'entretien (Detic) ont signé un accord sectoriel portant sur la suppression des microbilles de plastique dans les produits cosmétiques à rincer (savons, gommages…) et les produits bucco-dentaires (dentifrices entre autres) d'ici la fin 2019.
Pour rappel, ces microbilles de maximum 5 millimètres sont ajoutées aux cosmétiques pour leur donner un aspect fluide et crémeux ou pour produire un effet exfoliant.
Source de pollution pour les océans
Le problème? Composées de polymères synthétiques, elles sont insolubles, non récupérables et non biodégrables en milieu aquatique.
Trop fines pour être filtrées dans les stations d’épuration, elles constituent une source (parmi beaucoup d'autres) de pollution des océans par les plastiques. Des océans où l'on déverse chaque année entre 4 et 12 millions de tonnes de plastiques!
On aurait pu aller plus loin
Force est cependant de constater que cet accord n'est qu'une goutte d'eau dans un océan… de plastiques. Pour plusieurs raisons.
Primo, seuls les membres de Detic sont concernés. Secundo, ne sont pas visés par l'accord les cosmétiques qui ne sont pas à rincer (lotions, crèmes, maquillage…) et les produits tels que détergents et produits d'entretien. Tertio, l'accord laisse deux ans aux entreprises pour s'adapter alors que des alternatives existent. Quarto, l'approche est volontaire; précisons cependant qu'il s'agit d'un dispositif réglementaire contraignant liant contractuellement les parties et que, si litiges il y a, ils se règlent en derniers recours devant la justice.
Notre conclusion ? Un petit pas vient d'être franchi dans la lutte contre la pollution des eaux par les plastiques, mais le chemin à parcourir reste bien long. Regrettons ici, une fois encore, le manque d'ambition de nos pouvoirs publics.