Communiqué

Testachats encourage les parlementaires européens à interdire les appellations de « neutralité carbone »

10 mai 2023

Les enjeux climatiques sont un facteur de plus en plus important dans les choix de consommation des ménages. Les fabricants l’ont bien compris, et les logos clamant la « neutralité carbone » de leurs produits se multiplient. Selon Testachats, il s’agit de greenwashing : la dernière étude de l’organisation de défense des consommateurs démontre que pour 13 produits étudiés, vendus en supermarchés, l’appellation « neutre en CO2 » est trompeuse.

Un marché “vert”

L’impact sur l’environnement devient un facteur de plus en plus important dans les choix de consommation des ménages. Les fabricants l’ont bien compris, et les logos promettant la « neutralité carbone » de leurs produits se multiplient aussi bien dans le secteur alimentaire, aérien que de livraisons. Les fabricants compenseraient le dioxyde de carbone (CO2) émis lors de leur production via l’achat de crédits carbone ou la participation financière à des projets de compensation carbone, comme la plantation d’arbres. Toutefois, Testachats remarque de grandes différences entre les initiatives mises en œuvre par les entreprises, qui appliquent pourtant des labels similaires sur leurs produits. “Vu qu’il n’existe pas de norme ou de définition européenne, non seulement les labels se multiplient, mais deux produits certifiés par un même label peuvent avoir un effet très différent sur le climat” détaille Julie Frère, porte-parole de Testachats.

13 produits « neutres en CO2 » analysés

Dans sa dernière étude réalisée avec Carbon Market Watch, Testachats analyse la « neutralité carbone » de 13 produits vendus en supermarchés allant du café, des pizzas, du fromage, du vin, des bouteilles d’eau aux bananes. Il en ressort que tous les labels analysés sont trompeurs pour les consommateurs. Par exemple, Chiquita indique que ses bananes sont « neutres en CO2 », alors que l'objectif climatique de Chiquita se concentre sur ses émissions directes et liées à l'énergie, qui ne représentent que 8 % des émissions totales de l'entreprise.

Le constat de Testachats confirme celui d’une étude de la Commission européenne de 2020 qui démontrait que 53,3 % des allégations environnementales examinées dans l'UE étaient vagues, trompeuses ou infondées. « Les appellations telles que « neutre en CO2 » ou « climatiquement neutre » donnent la fausse impression que la production de ces biens n’a aucun impact sur le climat, alors qu’il est scientifiquement prouvé que les crédits carbone ou les projets de compensation carbone ne compensent jamais à 100 % la pollution engendrée » explique Julie Frère.

Vers une interdiction des allégations « de neutralité carbone » ?

Ce jeudi 11 mai, le Parlement européen doit voter en séance plénière la Directive pour donner aux consommateurs les moyens d’agir en faveur de la transition écologique, qui considère ces allégations comme des pratiques commerciales déloyales des entreprises vis-à-vis des consommateurs. « Nous encourageons les parlementaires européens à voter en faveur de cette interdiction. Il est important que les producteurs continuent de proposer des produits plus écologiques, mais ceux-ci ne peuvent insinuer que la consommation de biens et de services n’a pas d’impact sur l’environnement, car c’est tout simplement faux et trompeur pour le consommateur », conclut Julie Frère.

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