Etiquetage des boissons alcoolisées trop peu contraignant

Il y a un an, l’UE avait donné 12 mois à ces industriels pour formuler une proposition d’étiquetage de la valeur nutritionnelle et des ingrédients de leurs produits. Cette proposition a récemment été dévoilée et s’avère à maints égards trop peu contraignante.
Le secteur choisit lui-même l’information communiquée
Les producteurs de bière, de vin et de spiritueux pourront même choisir entre l’étiquetage en ligne et hors ligne. Or, qui peut sérieusement imaginer que, pendant qu’il fait ses courses, le consommateur va aller vérifier sur internet la valeur calorique d’un vin donné? Et d’ailleurs, tout le monde n’a pas nécessairement un smartphone ou des données mobiles sous la main.
Les producteurs peuvent également choisir entre la déclaration nutritionnelle complète et la seule valeur énergétique. Pour couronner le tout, le secteur souhaite donner cette information pour les spiritueux par dose, et non par 100 ml, ce qui rend fort difficile toute comparaison de ces produits entre eux. Bref, le secteur de l’alcool décide lui-même de l’information présentée au consommateur.
Besoin de règles européennes univoques
Les boissons alcoolisées continuent ainsi d’échapper aux règles obligatoires en matière d’étiquetage applicables aux autres boissons comme les sodas et les jus de fruits. C'est inacceptable. L’information donnée par l’étiquette nous paraît la seule manière de toucher tous les consommateurs de la même manière. Conjointement avec l’organisation européenne BEUC, nous demandons une fois encore à l’UE des règles claires et univoques. Il est temps de mettre un terme aux privilèges du secteur de l’alcool.