Les pénuries alimentaires liées à la guerre ne doivent pas éclipser le droit à l'information

Quatre à six semaines : c'est le temps que la Fédération européenne des huiles végétales (FEDIOL) pense pouvoir tenir avec le stock actuel d'huile de tournesol. Les raffineries européennes achètent entre 35 et 45 % de leur huile de tournesol en Ukraine. En cas de pénurie à cause de la guerre, l'industrie (pâtisseries, sauces, pâtes à tartiner, etc.) envisage de remplacer cette huile dans ses produits par des alternatives comme celle de colza, de soja, voire des huiles tropicales (palme, p.ex.).
Comment bien choisir votre matière grasse ?
Une flexibilité proportionnée et transitoire
La réglementation européenne exige que l'origine botanique des huiles et des graisses soit mentionnée dans la liste des ingrédients.
En tant qu'organisation de consommateurs, nous sommes tout à fait conscients des difficultés d'approvisionnement et des éventuelles substitutions qu'elles risquent d'engendrer dans la recette de certains produits. Une situation exceptionnelle qui peut certes justifier une flexibilité dans l'application des exigences en matière d'étiquetage, mais qui doit demeurer temporaire.
Le 18 mars, la Commission européenne a adressé aux Etats membres un courrier les autorisant à faire preuve de souplesse, mais sans en fixer les modalités pratiques. Les mesures d'urgence en matière d'étiquetage des denrées alimentaires doivent être harmonisées et non disproportionnées. La Commission doit fournir des conseils aux autorités nationales, entre autres pour éviter des problèmes - préjudiciables au consommateur - dans la circulation des marchandises. Ces mesures ne doivent pas rester en vigueur plus longtemps que nécessaire.
Attention aux allergènes dans ces huiles de substitution !
Le droit fondamental du consommateur d'être correctement informé sur la composition des produits alimentaires ne doit, selon nous, pas être remis en cause, ni compromis. La nature des huiles/graisses utilisées dans un produit affecte ses caractéristiques nutritionnelles, et donc son impact sur la santé. Pensons par exemple aux allergènes : leur présence éventuelle en cas de substitution (huile d'arachide, de cacahuète, de noix ou encore de sésame) doit absolument être indiquée en toute transparence sur l'emballage des produits afin de protéger les personnes allergiques.
Les allergènes à mention obligatoire
Toute modification dans la liste originale des ingrédients devra être clairement communiquée aux clients. Comment ? De préférence sur l'emballage lui-même (un autocollant, un marquage au laser) et à l'aide d'affichettes sur le lieu de vente. Les informations peuvent aussi être données via un code QR ou en ligne.
Nous craignons - et nous n'accepterons pas - qu'il soit permis d'utiliser (comme le propose l'Italie) le terme générique « huiles et graisses végétales » dans la liste des ingrédients, suivi des origines des matières premières qui pourraient être présentes selon la disponibilité des approvisionnements.
Vos questions sur les différentes huiles