Les enfants encore trop exposés aux dioxines

Après la crise de la dioxine en 1999, la contamination de notre alimentation par les dioxines et autres substances de ce type a diminué. Toutefois, on trouve encore des traces de ces polluants dans certains produits.
Analyse de notre alimentation
Nous avons mené une analyse des teneurs en dioxines dans 30 aliments différents. Selon les analyses et calculs effectués en collaboration avec Sciensano, l’exposition des adultes et des adolescents est, en moyenne, tolérable. En revanche, celle des enfants dépasse la dose hebdomadaire tolérable définie par l’Agence européenne de sécurité alimentaire (EFSA). Leur exposition est en moyenne deux fois plus élevée que celle des groupes plus âgés.
Le cumul de ces teneurs en dioxines dans notre alimentation représente donc toujours un risque pour la santé, spécialement pour celle des enfants.
À fortes doses, ces substances peuvent provoquer une affection de la peau appelée chloracné. Elles favorisent aussi l’apparition de certains cancers. À plus petites doses, elles peuvent notamment provoquer des troubles de la reproduction chez l’homme et des problèmes dentaires.
Produits qui nous exposent le plus
En nous basant sur notre analyse de 30 produits et nos habitudes de consommation, nous avons pu conclure que les aliments qui exposent le plus les Belges aux dioxines étaient les pommes de terre, le fromage et le lait, suivis, dans une moindre mesure, par l'huile d'olive, le beurre, la margarine, le yaourt, la viande hachée et le saumon.
En Belgique, les enfants (de 3 à 9 ans) en absorbent surtout via le lait et les pommes de terre, suivis par le fromage, le yaourt, l'huile d'olive, le beurre et la margarine. Chez les adolescents (de 10 à 17 ans), ce sont aussi le lait et les pommes de terre qui les exposent le plus, suivis par le fromage, la viande hachée, la margarine, l'huile d'olive et le beurre.
Besoin d’action
Le renforcement des règles a permis d’améliorer la situation au cours des 20 dernières années. Malheureusement, il est encore trop facile de dépasser la dose tolérable définie par l’EFSA, surtout pour les enfants. Nous nous réjouissons dès lors que des discussions soient en cours au niveau européen pour abaisser encore les teneurs légales maximales de contamination autorisées dans les aliments. Des règles plus strictes permettront en effet de réduire la contamination à la source.