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Le gouvernement a sa part de responsabilité dans le scandale Fipronil

09 août 2017
oeufs fipronil afsca

L’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca) est pointée du doigt dans le scandale des œufs contaminés au Fipronil. A juste titre. Mais le gouvernement aussi a sa part de responsabilité. Les restrictions budgétaires récentes ont en effet entraîné une diminution des contrôles.

L’Afsca tire ses revenus des contributions du secteur alimentaire et de la dotation des autorités publiques. Mais son budget de fonctionnement a été considérablement réduit ces dernières années.

Depuis la mise en place du gouvernement Michel, le budget global de l’Agence a diminué de 11%. Si l’on prend en compte la seule dotation du gouvernement, la diminution atteint 18%. Et ce, sur à peine deux ans.

Il est logique que ceci ait des conséquences sur le travail au quotidien de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire.

Moins de moyens, moins de contrôles

Nous avions déjà indiqué que de telles économies n’étaient pas sans risque. Elles peuvent en effet réduire le nombre et l’efficience des contrôles, et par là augmenter la probabilité de crises et de fraudes.

Nous observons effectivement une diminution sensible du nombre de contrôles effectués par l’Afsca : 6% de moins en 2015 et encore 2,5% supplémentaires en 2016.

Comme l’indique elle-même l’Agence : « Mais l’Afsca se doit également, en tant que service public, de fournir des efforts budgétaires. Cela signifie notamment que le travail doit être réalisé à l’aide d’effectifs réduits. La conséquence logique est la diminution du nombre de missions par rapport à 2015. Ce n’est pas un drame en soi, mais cela indique bien que nous avons atteint la limite de ce qui pouvait être compensé par des gains d’efficacité ».

Des économies mieux réfléchies

En soi, nous n’avons rien contre le fait que le politique fasse des économies, pour autant qu’elles n’aient pas un impact négatif sur la performance et l’efficacité. Le fait que le gouvernement impose des restrictions budgétaires à tous les organismes publics de manière inconsidéré a ici un impact direct sur le nombre de contrôles effectués et donc la qualité de notre chaîne alimentaire.

Sur le long terme, ces économies risquent d’avoir un coût élevé pour le consommateur, les secteurs concernés et la santé publique.