Vaccin contre le VRS : les réponses à vos questions les plus fréquentes

Le virus respiratoire syncytial (VRS), c'est quoi ?
Le virus respiratoire syncytial (VRS) est à l'origine d'une infection très courante et contagieuse des voies respiratoires (supérieures). L'infection est saisonnière, les contaminations s'étalant de début octobre à fin mars, avec un pic durant l'hiver.
Comment se propage le VRS ?
Il se propage dans l'air via la toux, les éternuements, la salive ou encore lorsqu'on se mouche. La contamination peut se faire par contact avec une personne infectée ou des surfaces contaminées.
Quels sont les symptômes ?
Chez la plupart des adultes et des enfants, les symptômes se limitent à ceux d'un simple rhume (nez bouché, écoulements nasaux, toux sèche, éternuements, légère fièvre, maux de gorge). L'infection disparait d'elle-même, sans traitement spécifique, après 2 à 8 jours.
Pour atténuer les symptômes, vous pouvez libérer vos voies nasales, bien vous hydrater, aérer les pièces, utiliser un humidificateur, éviter l'exposition à la fumée de tabac, utiliser des médicaments qui dilatent les voies respiratoires, ou encore réaliser des séances de kinésithérapie pour dégager les mucosités.
Chez les personnes vulnérables, l'infection peut s'aggraver et entraîner des problèmes respiratoires (respiration accélérée, difficile, superficielle ou sifflante) et une forte toux. Chez les enfants, d'autres symptômes peuvent également se développer, comme une infection de l'oreille, de la déshydratation ou encore une diminution de l'appétit.
Qui sont les personnes à risque ?
Il y a plusieurs publics à risque, comme les prématurés et les nourrissons de moins de 2 ans (mais principalement de moins de six mois), les personnes âgées et les personnes qui souffrent de problèmes de santé (pulmonaires, cardiaques, immunité réduite, etc.). Chez ces personnes, le VRS peut s'étendre aux voies respiratoires inférieures (trachée, bronches, bronchioles, alvéoles), et ainsi provoquer des complications aiguës (bronchiolite ou même pneumonie).
Les infections aiguës concernent le plus souvent les jeunes enfants. Dans 25 à 40 % des cas, les enfants qui contractent le VRS développent par la suite une bronchiolite, une infection des plus petites voies respiratoires qui peut avoir des conséquences graves pour les jeunes patients. Entre 1 à 3 % des enfants atteints du VRS doivent être hospitalisés. La maladie est fatale pour un petit nombre d'entre eux : après la malaria, le VRS est la deuxième cause de décès chez les nourrissons à l'échelle mondiale, avec 100 000 décès par an.
Chez les personnes âgées et les personnes ayant des problèmes de santé, le VRS peut provoquer une maladie respiratoire aiguë, des symptômes grippaux ou une pneumonie. En Europe, 250 000 personnes âgées de plus de 65 ans atteintes du VRS sont hospitalisées chaque année, et 17 000 d'entre elles décèdent.
Les premiers vaccins contre le VRS arrivent sur le marché
Plusieurs décennies de recherche aboutissent aux premiers vaccins contre le VRS
Si la crise sanitaire a empêché la propagation du virus respiratoire syncytial, elle nous a aussi empêchés de développer notre immunité, nous rendant plus vulnérables à la sortie des confinements. Lors de l'hiver 2022-2023, le VRS faisait ainsi partie d'une triple épidémie en compagnie de la grippe et du Covid-19. Cette convergence a notamment contribué à l'engorgement des hôpitaux.
Cette situation a stimulé la recherche d'un vaccin contre le VRS, ou plutôt la course entre géants de l'industrie pharmaceutique. La commercialisation d'un vaccin pourrait être des plus lucratives : le marché pourrait valoir près de dix milliards de dollars d'ici 2030.
Lancées dans les années 1960, les recherches aboutissent aujourd'hui, et deux produits devraient débarquer sur le marché cet automne.
Le vaccin de GSK
Fin avril 2023, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a rendu un avis positif pour l'Arexvy. Développé par GSK, il s'agit du tout premier vaccin contre le VRS destiné aux plus de 60 ans. GSK vise une commercialisation pour cet automne en Belgique afin de permettre aux plus de 60 ans de se vacciner pour l'hiver 2023-2024.
Le vaccin de Pfizer
Fin juillet 2023, l'EMA a cette fois rendu un avis positif pour l'Abrysvo. Développé par Pfizer, il est non seulement destiné aux nourrissons dès la naissance et jusqu'à leurs six mois (ce sont les femmes enceintes qui reçoivent l'injection du vaccin), mais aussi aux plus de 60 ans.
Les deux vaccins réduisent le risque d'infection par le VRS entraînant des maladies (graves) des voies respiratoires inférieures. Ils ont été approuvés par l'EMA dans le cadre d'une procédure accélérée, car ils sont considérés comme étant d'une importance majeure pour la santé publique. Le Conseil Supérieur de la Santé devra quant à lui donner son avis sur les groupes à haut risque pour lesquels le vaccin peut être utile et sur un éventuel remboursement.
Faut-il se faire vacciner contre le VRS ? Vos questions les plus fréquentes
Faut-il vacciner les enfants contre le VRS ?
Le vaccin de Pfizer est un vaccin pédiatrique, mais il doit être administré aux femmes enceintes vers la fin de la grossesse. Ces vaccins visent à transmettre des anticorps à travers le placenta afin que les bébés soient protégés contre la maladie infectieuse dès la naissance. C’est par exemple aussi le cas pour le vaccin contre la coqueluche.
Quelle est l'efficacité des vaccins contre le VRS ?
Lors des essais cliniques, l'injection du vaccin de GSK a permis de réduire le risque (avec 83%) de maladie des voies respiratoires inférieures chez les plus de 60 ans. L'efficacité monte à 94 % pour la prévention des formes graves.
Pour le vaccin de Pfizer, deux groupes ont été testés. Chez les femmes enceintes (24 à 36 semaines de grossesse), le vaccin a montré son efficacité pour lutter contre les formes graves des infections des voies respiratoires inférieures contractées dans les 180 jours suivants la naissance. Le risque chutait de 82 % pendant les trois premiers mois chez les nourrissons, et de 69 % pour ceux âgés de six mois. En éliminant les formes graves, l'efficacité était de 50 %. Il convient de garder à l'esprit qu’il ne s’agit que de pourcentages relatifs. Le risque absolu d'infection grave par le VRS est faible pour cette catégorie de patients. Il faut vacciner environ 80 femmes enceintes pour empêcher l'apparition d'un seul cas de forme aiguë du VRS.
Pour le groupe des 60-69 ans, le vaccin de Pfizer a montré une efficacité allant jusqu'à 67 % en matière de protection contre les affections des voies respiratoires inférieures liées au VRS.
Quels sont les effets secondaires possibles ?
Dans l'ensemble, le vaccin de GSK était bien toléré par les patients, avec des effets secondaires modérés : douleur à l'endroit de l'injection du vaccin, fatigue, douleurs musculaires et maux de tête.
Pour celui de Pfizer, les femmes enceintes ressentaient également des douleurs à l'endroit de l'injection, des douleurs musculaires et des maux de tête. Chez les plus de 60 ans, l'effet secondaire le plus fréquent était une douleur localisée à l'endroit de l'injection.
Le médicament préventif contre le VRS est-il efficace ?
Un médicament commercialisé sous le nom de Synagis a pour objectif de limiter les complications liées au VRS de manière préventive. Il est destiné aux nourrissons qui présentent des risques élevés de développer des formes aiguës, afin de limiter les risques s'ils sont exposés au virus. Il s'agit d'un anticorps monoclonal (il fournit les anticorps à l'organisme), et non d'un vaccin (il apprend à l'organisme à créer des anticorps).
Il ne reste toutefois présent dans l'organisme que durant un mois, les injections sont donc mensuelles durant la saison du VRS. Une procédure contraignante et coûteuse, raison pour laquelle il est réservé aux nourrissons à haut risque comme les prématurés, les enfants de moins de deux ans qui présentent des affections cardiaques ou pulmonaires, ou encore des faiblesses immunitaires. Ils bénéficient de cinq injections remboursées par saison.
Un second médicament, le Beyfortus, a été approuvé par l'Union européenne fin 2022. Il est toutefois toujours en phase d'essais cliniques. S'il n'est pas encore répandu, il présente l'avantage de nécessiter moins d'injections.
Comment peut-on prévenir une infection du VRS ?
La prévention est essentielle, surtout pour les personnes à haut risque. Pour limiter efficacement la propagation du virus, il convient de respecter une bonne hygiène : lavage fréquent des mains, se protéger le nez et la bouche en cas de toux ou d'éternuements, utiliser des mouchoirs en papier jetables, éviter les contacts rapprochés avec une personne contaminée, et maintenir un environnement propre et désinfecté.