Communiqué

ISDIN retiré du marché en Espagne et en Belgique

17 octobre 2019

En mai dernier, Test Achats dénonçait le spray solaire de la marque ISDIN qui promettait une protection de 50 + alors qu’elle n’était en réalité que de 15. Sur base de l’analyse effectuée par Test Achats, le SPF Santé Publique décidait, début juin, de la mise en quarantaine du produit litigieux dans l’attente du résultat de ses propres tests. Contre toute attente, la quarantaine était levée début juillet sans que de nouveaux tests indépendants n’aient été effectués. Le SPF Santé Publique justifiait cette levée de quarantaine par les tests précédemment réalisés en Espagne dans un laboratoire et sur des batches choisis par le fabricant qui auraient montré que le spray respectait bien le facteur de protection promis. Selon le SPF Santé Publique c’est la méthodologie de test permise par la norme ISO qui posait problème vu que celle-ci permettrait d’obtenir des résultats différents pour le même produit. Mais suite à la pression exercée par Test Achats et son organisation sœur espagnole OCU, l’autorité espagnole où se trouve le siège du fabricant a finalement réalisé ses propres tests qui confirment les analyses des organisations de consommateurs et a exigé le retrait du produit. Logiquement, Test Achats demande au SPF Santé Publique d’ordonner immédiatement le rappel de ce produit.

Un spray au SPF 15 au lieu de 50 +

En mai dernier, Test Achats communiquait les résultats de son test effectué dans un laboratoire certifié respectant la norme ISO applicable sur 14 sprays solaires. Tous respectaient le facteur de protection annoncé, sauf un : celui de la marque espagnole ISDIN.  

Au lieu d’offrir une protection 50 + tel que promis sur l’emballage, ce spray offrait une protection à peine équivalente à celle d’un facteur de protection (SPF) 15 contre les UVB. Il ne respectait pas non plus le minimum légal pour la protection contre les UVA.

Retiré puis remis sur le marché

L’organisation de consommateurs a immédiatement transmis ses résultats au SPF Santé Publique (SPF SP), en lui demandant de retirer le produit du marché. En réaction, le SPF SP a décidé d’imposer, début juin, une quarantaine sur le produit en question jusqu’à ce qu’il ait les résultats de ses propres analyses. 

Contre toute attente, début juillet, le SPF Santé Publique  levait la quarantaine sur le produit litigieux en précisant : « Avec les données qu’on a dans le dossier ISDIN  Fotoprotector Pediatrics Wet Skin SPF 50 +, nous pouvons conclure que le produit ne représente pas de danger pour le consommateur ».

Test Achats s’est étonné de cette décision. En effet, le SPF Santé Publique n’a pas fait analyser les batches problématiques relevés par l’organisation de consommateurs. Le SPF Santé Publique s’est basé sur des résultats de tests réalisés en Espagne (lieu du siège social du fabricant) sous la supervision des autorités espagnoles dans un laboratoire choisi par ISDIN, sur des batches choisis par ISDIN (ne correspondant pas aux batches problématiques). Malgré ses demandes répétées, Test Achats n’a jamais pu prendre connaissance des résultats de ces tests.

Comment expliquer dès lors une telle différence de résultats ? Selon le SPF Santé Publique « dans le cas de certains nouveaux produits tels que les sprays, la méthodologie du test peut aboutir à des résultats divergents bien que le test soit basé sur une norme ISO et qu’il soit utilisé partout en Europe par les fabricants, les autorités et les organisations de consommateurs ». Pour Test Achats, cette explication n’était pas suffisante et créait une réelle incertitude : comment dès lors être certains que les produits en cause offrent le facteur de protection promis ?

Nouveaux tests qui confirment ceux de Test Achats

Ces constats ont été communiqués par les autorités espagnole et belge au Comité européen responsable de l’élaboration de la norme ISO applicable. Celui-ci a rétorqué que l’énorme différence observée entre les tests réalisés par les organisations de consommateurs et ISDIN ne pouvait pas s’expliquer par la variabilité de la méthode.

Suite à la pression exercée par Test Achats, et son organisation sœur espagnole OCU, les autorités espagnoles ont fini par réaliser leur propre test. Et le résultat est sans appel : il confirme celui des organisations de consommateurs. Le spray ISDIN n’offre pas la protection promise et les autorités espagnoles en ordonnent le retrait.

Bien que Test Achats se félicite de cette décision, l’organisation regrette qu’elle ne tombe que 4 mois après la communication du résultat de ses tests qui avait eu lieu avant le début de l’été. Combien de consommateurs ont-ils acheté ce produit pour leurs enfants pensant les protéger correctement ?

L’organisation de consommateurs se tourne, à nouveau, vers le SPF Santé Publique belge  en lui demandant de prendre des mesures urgentes. Elle demande qu’un rappel du produit soit ordonné avec la possibilité pour les consommateurs l’ayant acheté de se faire rembourser. Elle demande également qu’un test soit mené par les autorités sur les autres produits de la marque ISDIN promettant un certain facteur de protection, ainsi qu’une analyse plus globale du marché comme cela a été annoncé par les autorités espagnoles.

Test Achats espère que les autorités donneront enfin à ce dossier l’importance qu’il mérite et que Test Achats lui a donnée depuis des mois !

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