Comment testons-nous les crèmes solaires?

Nous avons testé des crèmes solaires SPF 30, SPF 50 et SPF 50+ en spray, tube, aérosol et bouteille. Les produits en question sont vendus en pharmacie, au supermarché ou en droguerie, ce qui explique les différences de prix, mais pas de qualité.
L'enquête comprenait plusieurs volets: un test en labo, une analyse de l'impact environnemental des ingrédients et de l'emballage, ainsi qu'un test sur des utilisateurs. Nous avons également analysé les informations sur l'étiquette et recherché des substances douteuses.
Test en labo
Une bonne crème solaire protège tant des UVA que des UVB. Les UVB vous permettent de bronzer, mais aussi d'attraper des coups de soleil, tandis que les UVA entraînent surtout un vieillissement cutané. Les deux types de rayons contribuent au cancer de la peau. Il existe deux sortes de crèmes solaires: celles avec des filtres naturels, minéraux, qui reflètent la lumière et celles avec des filtres chimiques qui absorbent les rayons et les transforment en chaleur.
Nous avons testé comme suit la protection contre les UVB. En labo, deux zones ont été délimitées sur la peau de cobayes (majeurs) présentant différents types de peau, l'une étant recouverte de crème, l'autre pas. Après que la crème a pu agir pendant un quart d'heure, la peau est exposée aux rayons d'un appareil qui imite la lumière du soleil, naturellement dans le respect des normes ISO européennes en vigueur. La peau est exposée jusqu'à constatation d'une coloration minimale. Après 24 heures, nous examinons la différence entre la peau sur laquelle de la crème a été appliquée et la peau non protégée. La norme ISO a été légèrement ajustée en décembre 2019. La procédure de test est restée la même, mais quelques éléments ont été précisés pour éviter les différences entre les laboratoires. Cela concerne, par exemple, l'état de la lampe à utiliser, la quantité de produit à appliquer et la manière de sélectionner les volontaires.
Pour les UVA, nous utilisons la méthode in vitro, qui est recommandée par l'organisme européen Cosmetics Europe. Nous testons si la protection contre les UVA s'élève réellement à un tiers du facteur SPF, comme l'exige l'Europe. À cet effet, nous appliquons la crème solaire sur une zone de test, que nous exposons ensuite aux rayons UV.
Les fabricants de produits bio rapportent régulièrement que cette technique in vitro ne donne pas de résultats corrects pour leurs produits. Il y a quelques années, l'organisation française Que Choisir a retesté tous les produits biologiques de son test en utilisant la méthode in vivo et in vitro, avec le même résultat.
Test sur les utilisateurs
Pour le test sur les utilisateurs, nous avons fait appel à trente cobayes: des femmes d'âges différents, habituées à utiliser des cosmétiques comme de la crème solaire. Nous avons demandé à chacune d'entre elles d'essayer tous les écrans solaires de notre test. Tout comme pour les tests en laboratoire, les emballages des produits ont été masqués de façon à ce que les marques ne soient pas visibles. Les cobayes ont livré leur évaluation globale et également testé les crèmes sur les aspects suivants :
- Application sur la peau;
- Etalement;
- Absorption par la peau;
- Texture;
- Collant ou pas;
- Gras ou pas;
- Odeur;
- La peau reste blanche ou pas.
Impact sur l'environnement
Pour évaluer ce paramètre, nous avons examiné plusieurs aspects.
Ingrédients
- Impact environnemental des ingrédients. Pour évaluer l'impact environnemental des ingrédients, nous avons demandé l'aide d'un laboratoire spécialisé dans ces questions. Il a passé en revue pour nous un grand nombre d'écrans solaires et d'autres ingrédients de nos écrans solaires qui ont le plus d'impact sur l'environnement et a vérifié s'ils sont toxiques, s'ils sont biodégradables dans l'environnement, s'ils ont un impact sur les récifs coralliens, s'ils s'accumulent dans l'environnement, les plantes ou les animaux, et s'ils sont des perturbateurs endocriniens pour l'environnement. Le laboratoire a fondé ses recherches sur des publications scientifiques.
- Microplastiques. Nous avons scanné tous les produits de protection solaire avec l'application "Beat the microbeads" pour savoir s'ils contenaient des microplastiques.
Emballage
- L'emballage. Achetez-vous le produit dans son emballage réel ou est-il entouré d'autres emballages inutiles ?
- Les matériaux. De quel matériau est fait l'emballage de la crème solaire ?
- Le rapport entre la quantité d'emballage selon le laboratoire et la quantité de produit indiquée sur l'emballage. Un chiffre faible signifie moins de déchets à traiter, mais aussi moins de matériaux à produire et un transport plus léger.
Résidus
- Les pertes. Nous testons en laboratoire la quantité de produit restant dans l'emballage. Nous appliquons les directives de l'Ecolabel.
Analyse de l'étiquette
Nous avons également examiné si l'emballage présentait les éléments suivants:
- Nom du fabricant et coordonnées (obligation légale);
- Date de péremption;
- Prescriptions en matière d’utilisation (recommandations européennes);
- Allégations infondées ou trompeuses sur l'emballage;
- (Lisibilité de la) liste des ingrédients;
- Informations dans les deux langues nationales.
Substances nocives
Il existe une liste de 25 substances pouvant provoquer une réaction allergique. Nous avons vérifié si les crèmes solaires contiennent une ou plusieurs de ces substances. Ce paramètre était purement informatif pour les adultes. Pour les enfants, en revanche, il est pris en compte dans l'évaluation.
Nous avons également vérifié si des perturbateurs endocriniens reconnus ou d'autres ingrédients potentiellement dangereux étaient présents dans ces produits. Cette décision s'appuie sur les avis du Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC) de l'Union européenne.
Notamment, deux filtres solaires, à savoir l'octocrylène et l'homosalate, que nous préférons ne pas voir dans les écrans solaires jusqu'à ce que les choses soient plus claires. Les produits qui contiennent ces filtres ne peuvent donc pas bénéficier de nos labels.
Score total
Lors du calcul de la note totale, nous avons permis à certains critères d'avoir plus de poids que d'autres :
- 32,5 % pour l'efficacité contre les UVB
- 32,5% pour l'efficacité contre les UV A
- 20 % pour le jugement propre des participants
- 5 % pour l'exactitude de l'étiquetage ;
- 10 % pour l'impact environnemental
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