Sprays solaires qui ne respectent pas le SPF annoncé la Commission EU s’en mêle

En mai dernier, Test Achats dénonçait le spray solaire de la marque ISDIN qui promettait une protection de 50 + alors qu’elle n’était en réalité que de 15. Sur base de l’analyse effectuée par Test Achats, le SPF Santé Publique décidait, début juin, de la mise en quarantaine du produit litigieux dans l’attente du résultat de ses propres tests. Contre toute attente, la quarantaine était levée début juillet sans que de nouveaux tests indépendants n’aient été effectués. Le SPF Santé Publique justifiait cette levée de quarantaine par les tests précédemment réalisés en Espagne dans un laboratoire et sur des batches choisis par le fabricant qui auraient montré que le spray respectait bien le facteur de protection promis. Selon le SPF Santé Publique c’est la méthodologie de test permise par la norme ISO qui posait problème vu que celle-ci permettrait d’obtenir des résultats différents pour le même produit. C’est également la réponse qu’ont reçue les organisations sœurs de Test Achats en Espagne, Italie et Portugal de la part de leurs autorités.
Néanmoins, suite à la pression exercée par Test Achats et son organisation sœur espagnole OCU, l’autorité espagnole où se trouve le siège du fabricant a finalement réalisé ses propres tests qui confirment que le SPF 50 + n’est pas atteint et a exigé, au mois d’octobre dernier, le retrait du produit. Le produit litigieux a également été retiré du marché en Belgique.
Comment expliquer que les résultats obtenus par les organisations de consommateurs et les fabricants soient si différents ? Serait-ce uniquement de la faute de la norme ISO qui permet une variabilité dans les résultats obtenus ? Dans la réponse au courrier qui lui avait été adressé par les organisations de consommateurs ayant mené les tests - dont Test Achats - la Commission européenne affirmait pourtant que « Même si la norme EN ISO 24444:2010 est bien connue pour sa variabilité intrinsèque des résultats mesurés du SPF, les États membres concernés étaient d'avis que cela ne permet pas de justifier qu’un SPF 50 + soit mesuré comme un SPF 15 (et vice versa). En tout état de cause, ils considèrent cette norme comme la méthode la plus fiable pour mesurer le SPF actuellement disponible, étant donné qu'aucune autre norme n'a encore été validée et publiée par l'ISO ». Dans l’intervalle, cette norme a été modifiée pour y apporter plus de clarté.
Le dossier intrigue la Commission européenne, qui a décidé d’inviter les organisations de consommateurs ayant mené les tests, dont Test Achats, à une audition au Groupe de Travail sur les Produits Cosmétiques, chargé de la conseiller en ces matières, ce lundi 17 février.
Test Achats espère que cette audition permettra de clarifier les choses pour le futur, pour permettre notamment qu’un retrait soit plus rapidement ordonné en cas de mauvais résultats. Tant que cela n’est pas le cas, l’organisation de consommateurs ne voit pas comment les autorités publiques pourraient remplir efficacement leur rôle visant à protéger la santé des consommateurs.
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