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Nouveau budget pour la recherche médicale non commerciale

13 novembre 2015
recherche médic

La Ministre De Block libère dix millions d'euros pour des études sur la santé qui n'étaient auparavant pas financées en raison d'un manque d'intérêt commercial. Une belle initiative, même si le montant provisoire est nettement en deçà de ce qui était demandé.

Sur avis du Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE) et de Test-Achats, la Ministre de la Santé Publique Maggie De Block va libérer un budget pour des études pratiques sans intérêt commercial. En 2016 et 2017, le gouvernement va à chaque fois prévoir cinq millions d'euros pour ce genre de recherche. Si le montant est bien en deçà de ce que nous avions demandé, le but serait de le revoir à la hausse après la phase de lancement. Nous espérons que cela se vérifiera bel et bien dans les faits à l'avenir, car ces études peuvent répondre à d'importantes questions sur la pratique médicale quotidienne.

De nombreuses questions sans réponse

Les décideurs politiques et les prestataires de soins disposent en effet parfois de connaissances insuffisantes pour opérer les meilleurs choix. Ainsi, a-t-on uniquement démontré pour de nombreux médicaments qu'ils sont plus efficaces qu'un placebo, mais on ignore s'il s'agit du meilleur médicament pour une affection donnée. Ou peut-être qu'un changement de style de vie ou un autre type de traitement s'avère plus efficace ?
En raison de cette ignorance, il se peut que les patients ne bénéficient pas des soins les mieux adaptés, ou que des moyens (bien qu'ils en soient déjà limités) sont dilapidés. Songez à l'affaire Lucentis : grâce à l'argent des pouvoirs publics et des instituts de recherche, on a pu démontrer que l'Avastin, un médicament utilisé pour le traitement de la dégénérescence maculaire humide, équivaut au Lucentis, 20 fois plus cher. Les firmes pharmaceutiques ne sont (bien évidemment) pas intéressées par l'idée de réaliser elles-mêmes ce genre d'études, au contraire, tandis que le patient y a tout intérêt.

Mission pour le Centre d'Expertise

La coordination de ce nouveau programme d'étude incombe au KCE. Le Centre d'Expertise lancera un appel visant à introduire des propositions, et en assurera la sélection et le suivi. Selon les recommandations, le citoyen et le patient ont également voix au chapitre dans ce processus. Chacun peut ainsi introduire une proposition et dans sa mission, le KCE se fera aider par une commission au sein de laquelle siègent des représentants des patients.