Implants: mieux contrôler et mieux informer pour limiter les incidents

La problématique des incidents liés aux implants (prothèses de hanche, de genou, implants mammaires, pacemakers…) revient au-devant de l'actualité. Plusieurs organes de presse ont révélé que près de 4000 incidents aux conséquences lourdes, voire dramatiques ont été recensés en Belgique depuis 2013. Mais qu'ils ne sont pas rendus publics par l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) pour ne pas effrayer le public.
Nous nous étions déjà mobilisés
"Revient au-devant de l'actualité" écrivons-nous car, voici quelques années, nous avions dénoncé à plusieurs reprises la législation et les pratiques trop laxistes ainsi que le manque de transparence en la matière.
A l'époque, nous avions par exemple été les premiers à demander à l'AFMPS d'agir à propos des prothèses de hanche dotées de surfaces articulées en métal. Car les frottements entre ces surfaces peuvent libérer des particules métalliques susceptibles de causer de graves complications (douleurs et lésions locales, concentration trop élevée de métaux dans le sang).
La nouvelle législation européenne, qui entrera en vigueur en 2020, devrait permettre quelques avancées. Mais tous les problèmes ne seront pas résolus et il faudra voir comment les nouvelles dispositions seront traduites en pratique.
Nos revendications
L'une des principales revendications a trait aux instances chargées de l'évaluation des implants avant leur mise sur le marché. Ces "organismes notifiés" sont des sociétés privées qui, pour ces évaluations, reçoivent un financement de l'industrie. Et les fabricants d'implants peuvent choisir leur "organisme notifié"!
Sur papier existe bien un contrôle des autorités dans le sens où les évaluations doivent être transmises à des experts. Mais ces contrôles ne sont pas systématiques. Nous jugeons donc nécessaire qu'une instance publique prenne en charge l'évaluation des implants, à l'image de ce qui existe pour la mise sur le marché de nouveaux médicaments.
Il faut aussi que la nouvelle législation européenne soit implémentée en droit belge. Grâce à nos efforts y figure par exemple le fait que le patient puisse notifier des incidents à l'Agence. Mais il devra pouvoir le faire de manière simple et conviviale et une campagne d'information devra l'y inciter. Nous souhaitons aussi que les signalements de problèmes soient communiqués de façon proactive au public.
Par ailleurs, nous demandons que les groupes de travail sur des problématiques telles que la traçabilité ou l'information aux patients, mis sur pied à l'époque par la ministre Onkelinx dans le cadre de son plan implants, soient réactivés. Et que des représentants des patients et des consommateurs puissent y être étroitement impliqués.
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