Communiqué

Besoin criant de plus de moyens pour les soins de santé psychique

11 mai 2020

Ce mardi 12 mai, la Commission de la Santé publique et de l'Egalité des Chances tiendra une première audition sur l'état des soins de santé psychique (SSP) en ces temps de coronavirus. Elle se tiendra à la demande de « Mentalement Sage », le groupe de réflexion[1] mis en place par le sociologue Peter Kraewinkels et l'économiste de la santé et du bien-être Lieven Annemans, dans lequel Test Achats représente les consommateurs. Cet organisme estime que notre pays doit être mieux préparé à la vague de demandes de soins de santé psychique qui risque d’arriver, en sus des problèmes déjà présents avant le déclenchement de la pandémie du COVID-19. Les ressources disponibles sont structurellement trop peu nombreuses, et pourraient être utilisées plus efficacement. "Si le gouvernement n'intervient pas maintenant, cela pourrait avoir des conséquences très néfastes, tant pour la santé publique que pour notre économie. Dans une période économiquement difficile comme celle-ci, il est d’autant plus important d'investir suffisamment dans les SSP", selon Mentalement Sage.

Impact négatif sur la santé psychique

Les enquêtes menées depuis le début de la crise montrent une détérioration significative de la santé psychique des Belges, selon le rapport du Bureau fédéral du Plan. Environ 50 % des personnes interrogées présentent des symptômes indiquant un éventuel trouble mentalEt si une vague de demandes de soins nous parvenait, comme l'ont récemment prédit les États généraux de la santé mentale ? Notre pays n'est pas suffisamment préparé à cela.

L'audience au Parlement n'arrive donc pas trop tôt. Des experts de différents horizons discuteront de la situation des SSPet dessolutions que le gouvernement doit mettre en place afin d'éviter une fin désastreuse à cette crise.

 

Des SSP insuffisants

Avant la crise du corona, les listes d'attente pourles soins de santé psychique étaient longues. A présentellesseront encore plus longues. Ce n'est pas surprenant, car les SSP sont chroniquement sous-financés, et les ressources disponibles ne sont pas utilisées de manière optimale.

Dans notre pays, 6 % seulement des dépenses en matière de soins de santé vont aux SSP. Selon l’OCDE (Organisation pour de Collaboration et de Développement Economiques), ce chiffre devrait être de 10 % minimum. Ce qui revient àaugementer le budget actuel de plus de 1 milliard d’euros.« Mentalement Sage », dont Test Achats fait partie, demande donc à la Belgique un plan de croissance pour augmenter les investissements communs dans les soins de santé psychique au niveau d'au moins 10% dans 5 ans.

Plus de 80 % des fonds disponibles sont aujourd’hui consacrés aux soins résidentiels (à l'hôpital ou dans des établissements de soins). Dans une collaboration constructive avec les entités fédérées, il convient de s'efforcer d'accroître l'accès aux soins ambulatoires et mobiles et de renforcer la prévention : prévenir la souffrance psychique et ses conséquences.

 

Bon rapport coût-efficacité

En période de difficultés économiques, il est d’autant plus important d'investir davantage dans les SSP. Pour la santé publique, mais aussi pour l'économie. En effet, la souffrance psychique augmente l’absentéisme, mine la productivité et débouche sur des frais médicaux en augmentationChaque euro investi dans les SSPrapporteront plusieurs euros à long terme. « Mentalement Sage » oeuvre doncpour une action concrète et rapide.

 

Mesures d'urgence

Le gouvernement fédéral a pris des mesures pour guider au mieux les entreprises dans cette crise. Des mesures d'urgence doivent maintenant être prises également pour les soins de santé psychique. Concrètement,« Mentalement Sage » estime que le gouvernement doit dégager un budget d'urgence spécifique pour les soins de santé psychiquepermettant de parer aux besoins les plus urgents. Comme pour la gestion de l'épidémie, le gouvernement est mieux conseillé par des experts pour déterminer ces besoins, en concertation entre le niveau fédéral et les entitées fédéréesDes aidants professionnels, des conseillers familiaux et des experts du vécu doivent également être impliqués.

Lors de l’audition de ce mardi en Commission Santé publique, Test Achats présentera sa position quant au besoin criant de plus de moyens pour les soins de santé psychique. L'objectif est que les auditions aboutissent à une résolution du Parlement demandant une augmentation des dépenses de soins de santé psychiquepour que celles-ci atteignent au moins 10 % et que des mesures d'urgence soient prises immédiatement.

 

Que demande Mentalement Sage ?


- un plan de croissance visant à augmenter les investissements conjoints dans les soins de santé psychique pour atteindre au moins 10 % (et de préférence plus) dans les cinq années à venir ;
- un engagement total en faveur du suivi, de la recherche et de l'innovation ;
- la généralisation des remboursements pour les psychologues et les orthopédagogues ;
- une augmentation considérable des soins mobiles et ambulatoires ;
- le renforcement des capacités pour l’enseignement et la formation dans les soins de santé psychique.

 

[1] Sur le site de Mentalement Sage, vous pouvez prendre connaissance des partenaires qui soutiennent cette réflexion


 
 

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