La qualité de l’hygiène dans les hôpitaux réclame de l’ambition!

L’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP) a publié ce jour pour la deuxième fois les indicateurs de qualité de l’hygiène dans les hôpitaux belges. Le fait que des chiffres relatifs à l’hygiène dans les hôpitaux soient disponibles au niveau national est positif puisque la qualité de l’hygiène peut ainsi être mieux surveillée. Et ce n’est pas sans importance. Selon les estimations, 125 000 Belges contractent chaque année une infection nosocomiale, et 2600 décèdent des suites de complications.
C’est pourquoi nous plaidons depuis longtemps pour que les informations relatives à la qualité des soins soient publiées et accessibles.
Nos remarques de l’an dernier négligées
Selon ce deuxième rapport de l’ISP, différents hôpitaux ont sensiblement amélioré leur score par rapport à l’an dernier. Il n’en demeure pas moins regrettable que l’on n’ait pas tenu compte nos remarques formulées l’an dernier à la Ministre de la Santé Publique De Block. En effet, la présentation actuelle des résultats fournit toujours une image tronquée, insuffisamment pertinente, pour le consommateur.
Points d’amélioration fondamentaux
L’accent mis sur l’hygiène uniquement - alors qu’une utilisation réfléchie des antibiotiques est tout aussi importante - et le choix des paramètres utilisés dans le rapport en limitent la portée.
En effet, les paramètres ne mesurent pas les soins concrets administrés à l’hôpital. Ils ont uniquement trait à l’organisation des soins (ex. le nombre de réunions d’un comité compétent en matière d’hygiène hospitalière), aux moyens (ex. le nombre de médecins et d’infirmiers responsables de l’hygiène hospitalière) et les actions entreprises par l’hôpital (ex. l’enregistrement de certaines infections nosocomiales).
Les paramètres du projet flamand sur la qualité des hôpitaux sont en relation plus directe avec la qualité des soins. Il existe ainsi en Flandre des mesures du respect des conditions de base pour une bonne hygiène des mains, comme des ongles propres et coupés court, l’absence de bijoux ou de montres aux mains et aux poignets, etc. Début 2017, la Flandre publiera également le nombre d’empoisonnements du sang par la bactérie MRSA.
L’ISP ne pèse pas suffisamment sur la stratégie
L’ISP communique lui-même de nombreux points à améliorer, mais ne peut manifestement pas peser assez sur la stratégie. L’Institut est ainsi uniquement responsable de la coordination et de la collecte de ces données auprès des hôpitaux, sur base des paramètres établis non par lui-même mais par la Plateforme Fédérale d’Hygiène Hospitalière, un organe consultatif composé d’un groupe restreint d’hygiénistes hospitaliers.