Premier rapport national de la qualité de l’hygiène dans les hôpitaux

Ce 10 novembre 2015, l’Institut Scientifique de Santé Publique (ISP) a communiqué les indicateurs de qualité de l’hygiène dans les hôpitaux. C’est la première fois que les autorités fédérales publient les données pour chaque hôpital. Il s’agit, selon nous, d’une belle victoire pour Test-Achats et d’un premier pas dans la bonne direction, même s’il reste du pain sur la planche.
Le citoyen a le droit de connaître les informations relatives à la qualité de l’hygiène dans les hôpitaux belges. C’est pourquoi nous avions demandé en 2009 aux autorités fédérales de nous communiquer les données relatives au nombre d’infections nosocomiales et aux résultats des campagnes en matière d’hygiène des mains. Tous les hôpitaux ne fournissent en effet pas les mêmes efforts pour prévenir ces infections. À l’époque, les autorités fédérales avaient refusé de rendre public ces informations.
Sous la pression des procédures intentées devant le Conseil d’État, il a finalement été décidé de mettre en place un système plus transparent et de créer un groupe de travail avec des représentants de l’Institut Scientifique de Santé Publique, du SPF Santé Publique et surtout des hôpitaux mêmes.
Aujourd’hui, le premier rapport national par hôpital est un fait. Vous pouvez le consulter ici. Pour la Wallonie et Bruxelles, c’est une première. En Flandre, les premiers pas vers la transparence avaient déjà été franchis.
Premier pas…
Les indicateurs sélectionnés dans le cadre du projet pour mesurer et publier la qualité des soins sont subdivisés en trois catégories, la troisième étant la plus importante :
- L’organisation de l’hôpital, ex. le nombre de réunions relatives à l’hygiène hospitalière.
- Les moyens investis par l’hôpital, ex. le nombre de médecins et d’infirmiers responsables de l’hygiène dans l’hôpital, la mesure dans laquelle le personnel est formé en la matière.
- Les indicateurs-action. Ceux-ci reflètent dans quelle mesure l’hôpital enregistre systématiquement certaines infections nosocomiales et organise des audits de certaines procédures importantes afin de mieux prévenir le risque d’infection.
.... mais il y a encore du pain sur la planche
Pour nous, il ne faut pas s'en contenter, car il y a des points importants d’amélioration.
Quelques recommandations importantes :- Le gouvernement doit rendre publiques des mesures qui ont un lien plus direct avec la qualité des soins, comme l’application d’une bonne hygiène des mains, un usage correct des antibiotiques, la fréquence de certaines infections nosocomiales… Un certain nombre de ces indicateurs sont d’ailleurs des obligations légales.
- Le groupe de travail responsable du projet doit être élargi aux représentants des patients.
- Un système de contrôle doit être développé pour garantir la fiabilité des données.
- Les différents gouvernements doivent collaborer afin de développer un site web central permettant d’informer les citoyens partout sur le territoire de manière accessible au sujet de la qualité des soins.