Leçon 2 : Les actions, c’est fait pour moi ?

Contrairement à d’autres placements plus prudents, les actions sont soumises à d’importantes fluctuations de prix. Cela signifie que leur valeur peut varier fortement, parfois de façon inattendue. Pour en tirer pleinement parti, il faut du temps, de la patience, et une certaine solidité émotionnelle.

Voici les principales questions à vous poser pour savoir si les actions sont un placement adapté à votre profil.

1. Quelle est votre tolérance au risque ?

Les actions sont parmi les placements les plus volatils : leur valeur peut fortement monter… ou descendre. Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’idée que votre portefeuille puisse perdre 10%, 20% ou même plus en cas de crise, ce type d’investissement n’est peut-être pas pour vous.

En plus de la volatilité, il existe un autre risque : certaines entreprises peuvent décevoir durablement, voire disparaître. Même avec une analyse rigoureuse, aucune action n’est à l’abri d’un revers. Or, de nombreux investisseurs ressentent ce qu’on appelle une aversion aux pertes : une perte leur fait plus mal qu’un gain équivalent ne leur procure de satisfaction. Faites-vous partie de ceux-là ?

Pour limiter les risques, une seule solution : la diversification. Détenir plusieurs actions (idéalement une quarantaine, et au strict minimum une bonne dizaine), réparties entre différents secteurs et régions, permet de compenser les mauvaises performances de certaines par les bons résultats d’autres. En pratique, construire soi-même un portefeuille aussi diversifié est difficile pour un particulier. C’est pourquoi nous conseillons souvent de commencer par des fonds ou des ETF d’actions, qui offrent une diversification automatique à moindre coût.

Et surtout, n’investissez en actions que l’argent que vous pouvez vous permettre de laisser investi plusieurs années, même si une perte totale reste peu probable si vous appliquez quelques règles de bon sens.

2. Quel est votre horizon de placement ?

Les actions sont faites pour le long terme. Pourquoi ? Parce qu’à court terme, les marchés sont imprévisibles. Personne ne peut deviner comment une action réagira demain, dans une semaine ou dans six mois. De plus, toutes les stratégies (croissance, rendement, value…) connaissent des périodes de sous-performance.

En cas d’incertitude économique ou de choc imprévu, même une excellente entreprise peut voir son cours chuter. Un horizon long permet de traverser ces tempêtes, d’attendre la reprise, et de laisser le temps à vos placements de produire leurs effets.

Nous vous conseillons donc un horizon d’au moins 10 ans si vous investissez en actions. Cela ne veut pas dire que vous devez tout garder pendant dix ans, mais que vous ne devez pas compter sur cet argent à court terme.

Tenez aussi compte de votre âge et de votre situation personnelle. Un investisseur de 48 ans, avec une situation professionnelle stable, peu de charges, et une épargne de précaution bien constituée, pourra prendre plus de risques qu’un retraité de 75 ans aux revenus limités et confronté à d’importantes dépenses.

3. Quel est votre degré d’implication ?

Investir en actions demande du temps. Vous n’avez pas besoin d’être collé à vos écrans toute la journée, mais vous devez quand même suivre l’actualité économique, les résultats des entreprises que vous détenez, et rester à l’affût d’opportunités.

Si vous débutez, nous vous recommandons de ne pas investir seul. Renseignez-vous, lisez des analyses fiables, suivez une lettre de placement comme Testachats invest, et vérifiez la qualité des informations que vous consultez. La Bourse attire aussi son lot de fausses promesses et de « bons plans » douteux.

Si vous avez déjà un peu d’expérience, vous pouvez envisager de construire un portefeuille d’actions individuelles. Mais attention, cela demande du travail : analyser les entreprises, choisir les titres, suivre leur évolution… Un portefeuille de 5 à 10 titres seulement, géré activement, peut vous occuper plusieurs heures par semaine.