1. C’est quoi, une obligation, concrètement ?
Une obligation est un prêt que vous accordez à une entité (un État, une région, une entreprise…). En échange, cette entité s’engage à vous rembourser à une date précise (la date d’échéance), tout en vous versant des intérêts réguliers (le "coupon").
Vous devenez créancier, pas actionnaire. C’est toute la différence avec une action.
Exemple simple :
Vous achetez une obligation de 1 000 € émise par l’État belge. Elle
promet un taux d’intérêt de 3% par an pendant 10 ans. Résultat :
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Vous touchez 30 € chaque année pendant 10 ans (soit 300 € au total)
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À la fin, vous récupérez vos 1 000 €
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Total encaissé : 1 300 € sur 10 ans
2. Qui émet des obligations, et pourquoi ?
Les émetteurs sont en général :
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Des États (comme la Belgique, la France, les Etats-Unis)
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Des entreprises (comme Atenor ou Gimv)
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Des institutions supranationales (comme la Banque européenne d’investissement)
Le but ? Financer leurs projets : construire une école, développer un réseau 5G, refinancer une dette… plutôt que d’augmenter les impôts ou vendre de nouvelles actions.
3. Quel profil d’investisseur est concerné ?
Les obligations s’adressent particulièrement à vous si :
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Vous cherchez plus de sécurité qu’en Bourse
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Vous voulez un revenu régulier (les fameux coupons)
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Vous construisez un portefeuille diversifié (par exemple dans un mix 60% actions / 40% obligations)
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Vous êtes plus sensible à la stabilité qu’à la performance maximale
Mais attention : toutes les obligations ne se valent pas. Le niveau de risque dépend :
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de l’émetteur (État vs entreprise privée fragile)
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de la durée (plus c’est long, plus c’est risqué)
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du contexte économique (inflation, taux d’intérêt…).
4. Comment acheter une obligation ?
Option 1 : Acheter une obligation d’État en direct
Chaque trimestre, l’État belge émet de nouveaux bons d’Etat, accessible dès 100 €, directement via la plateforme de la dette belge ou via votre banque.
Option 2 : Passer par un courtier (comme Bolero, Keytrade Bank ou Saxo Bank)
Vous pouvez acheter des obligations cotées en Bourse. Attention : leur prix fluctue.
Option 3 : Investir via un ETF obligataire
Exemple : l’ETF iShares € Govt Bond 7-10yr UCITS ETF (code ISIN : IE00B3VTN290) regroupe des obligations d’État en euro à moyen/long terme. Mieux diversifié, plus liquide. Mais pas systématiquement de coupons versés directement lorsqu’ils sont réinvestis automatiquement dans le fonds.
5. Ce qu’il faut surveiller avant d’acheter
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Le rendement brut ET net (après frais et fiscalité)
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La notation de crédit de l’émetteur (AAA = très fiable, CCC = risqué)
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La durée jusqu’à l’échéance
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Le taux d’intérêt du marché (quand les taux montent, la valeur des obligations existantes baisse)
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Les frais de courtage
En Belgique, les intérêts des obligations sont soumis au précompte mobilier de 30%. Si vous touchez 100 € de coupons, il vous reste 70 € net.
6. Concrètement, que faire aujourd’hui ?
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Si vous cherchez de la sécurité à court terme, regardez les obligations d’État belges à 1 an
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Si vous voulez lisser le risque, diversifiez avec un ETF d’obligations
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Si vous cherchez du rendement avec un peu plus de risque, explorez les obligations d’entreprise bien notées
Bon réflexe : même dans une stratégie passive, il peut être judicieux de consacrer 30 à 40% de votre portefeuille à des obligations (ou à des ETF obligataires), surtout si vous êtes proche d’un projet (achat immobilier, voyage, changement de carrière…).
À retenir
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Une obligation = un prêt que vous accordez, avec intérêts
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Moins risqué qu’une action, mais pas sans risque
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Idéal pour un portefeuille équilibré
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À acheter en direct, via un ETF ou par votre banque
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Attention au taux, à la durée et à la fiscalité