Leçon débutant

Leçon 1 : Comprendre ce qu’est une obligation

Publié le 03 juillet 2025
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Une obligation, c’est comme prêter votre argent à quelqu’un… sauf que ce quelqu’un, c’est souvent un État ou une grande entreprise. Et oui, ça peut être rentable – à condition de bien comprendre comment ça marche.

1. C’est quoi, une obligation, concrètement ?

 

Une obligation est un prêt que vous accordez à une entité (un État, une région, une entreprise…). En échange, cette entité s’engage à vous rembourser à une date précise (la date d’échéance), tout en vous versant des intérêts réguliers (le "coupon").

Vous devenez créancier, pas actionnaire. C’est toute la différence avec une action.

Exemple simple :
Vous achetez une obligation de 1 000 € émise par l’État belge. Elle promet un taux d’intérêt de 3% par an pendant 10 ans. Résultat :

  • Vous touchez 30 € chaque année pendant 10 ans (soit 300 € au total)

  • À la fin, vous récupérez vos 1 000 €

  • Total encaissé : 1 300 € sur 10 ans

 

2. Qui émet des obligations, et pourquoi ?

Les émetteurs sont en général :

  • Des États (comme la Belgique, la France, les Etats-Unis)

  • Des entreprises (comme Atenor ou Gimv)

  • Des institutions supranationales (comme la Banque européenne d’investissement)

Le but ? Financer leurs projets : construire une école, développer un réseau 5G, refinancer une dette… plutôt que d’augmenter les impôts ou vendre de nouvelles actions.

 

3. Quel profil d’investisseur est concerné ?

Les obligations s’adressent particulièrement à vous si :

  • Vous cherchez plus de sécurité qu’en Bourse

  • Vous voulez un revenu régulier (les fameux coupons)

  • Vous construisez un portefeuille diversifié (par exemple dans un mix 60% actions / 40% obligations)

  • Vous êtes plus sensible à la stabilité qu’à la performance maximale

Mais attention : toutes les obligations ne se valent pas. Le niveau de risque dépend :

  • de l’émetteur (État vs entreprise privée fragile)

  • de la durée (plus c’est long, plus c’est risqué)

  • du contexte économique (inflation, taux d’intérêt…).

 

4. Comment acheter une obligation ?

Option 1 : Acheter une obligation d’État en direct

Chaque trimestre, l’État belge émet de nouveaux bons d’Etat, accessible dès 100 €, directement via la plateforme de la dette belge ou via votre banque.

Option 2 : Passer par un courtier (comme Bolero, Keytrade Bank ou Saxo Bank)

Vous pouvez acheter des obligations cotées en Bourse. Attention : leur prix fluctue.

Option 3 : Investir via un ETF obligataire

Exemple : l’ETF iShares € Govt Bond 7-10yr UCITS ETF (code ISIN : IE00B3VTN290) regroupe des obligations d’État en euro à moyen/long terme. Mieux diversifié, plus liquide. Mais pas systématiquement de coupons versés directement lorsqu’ils sont réinvestis automatiquement dans le fonds.

 

5. Ce qu’il faut surveiller avant d’acheter

  • Le rendement brut ET net (après frais et fiscalité)

  • La notation de crédit de l’émetteur (AAA = très fiable, CCC = risqué)

  • La durée jusqu’à l’échéance

  • Le taux d’intérêt du marché (quand les taux montent, la valeur des obligations existantes baisse)

  • Les frais de courtage

En Belgique, les intérêts des obligations sont soumis au précompte mobilier de 30%. Si vous touchez 100 € de coupons, il vous reste 70 € net.

 

6. Concrètement, que faire aujourd’hui ?

  • Si vous cherchez de la sécurité à court terme, regardez les obligations d’État belges à 1 an

  • Si vous voulez lisser le risque, diversifiez avec un ETF d’obligations

  • Si vous cherchez du rendement avec un peu plus de risque, explorez les obligations d’entreprise bien notées

Bon réflexe : même dans une stratégie passive, il peut être judicieux de consacrer 30 à 40% de votre portefeuille à des obligations (ou à des ETF obligataires), surtout si vous êtes proche d’un projet (achat immobilier, voyage, changement de carrière…).

À retenir

  • Une obligation = un prêt que vous accordez, avec intérêts

  • Moins risqué qu’une action, mais pas sans risque

  • Idéal pour un portefeuille équilibré

  • À acheter en direct, via un ETF ou par votre banque

  • Attention au taux, à la durée et à la fiscalité