L’Inde cherche sa voie

Pourquoi investir en fonds d’actions indiennes, sur la Bourse de Bombay ?
Pourquoi investir en fonds d’actions indiennes, sur la Bourse de Bombay ?
Nous conseillons d’investir dans des fonds d’actions indiennes à concurrence de 5% de notre portefeuille équilibré et de 5% également de notre portefeuille dynamique.
Si votre profil de risque est défensif, il vaut mieux aller voir ailleurs.
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Vous pouvez notamment investir en actions indiennes via notre fonds préféré : Robeco Indian Equities.
Au début de la guerre commerciale, l’Inde semblait bien placée. Certains la voyaient déjà remplacer la Chine comme atelier du monde. Les relations chaleureuses entre Narendra Modi et Donald Trump faisaient espérer un accord rapide. En plus du commerce, les États-Unis voyaient en l’Inde un allié stratégique contre la Chine. Mais cette entente s’est progressivement dégradée. Le point de rupture est survenu le 27 août, quand Trump a imposé une taxe de 50% sur des produits indiens à forte main-d’œuvre (vêtements, pierres précieuses, crevettes). Cette mesure, proche d’un embargo, menace de nombreuses entreprises tournées vers le marché américain. Des millions d’emplois sont menacés, alors que l’Inde peine déjà à absorber les 12 millions de jeunes arrivant chaque année sur le marché du travail.
Officiellement, Washington a relevé les droits de douane pour protester contre les achats indiens de pétrole russe. Mais New Delhi y voit surtout un prétexte, rappelant que les États-Unis continuent d’importer de l’uranium, des engrais et des produits chimiques russes. Refusant de céder aux pressions, Modi s’est rapproché de la Chine, pourtant responsable de la mort de 20 soldats indiens en 2020. Pour la première fois depuis 2018, il s’est rendu en Chine pour un sommet régional, s’affichant avec les présidents chinois et russe. Fragilisée par son principal client, l’Inde cherche de nouveaux débouchés. Elle tente aussi d’attirer les capitaux chinois pour développer son industrie et créer les emplois qui manquent à sa jeunesse.
Les taxes américaines pourraient faire baisser la croissance du PIB indien de 0,5% cette année. Mais avec un rythme proche de 6%, l’Inde restera l’une des économies les plus dynamiques. Le pays reste assez fermé : les exportations vers les USA ne représentent que 2% du PIB. Pour limiter les effets de la guerre commerciale, les autorités misent sur la demande intérieure. Trois fois cette année, la banque centrale a abaissé son taux directeur, de 6,5% à 5,5%. Le gouvernement, lui, réduira dès le 22/9 la TVA sur près de 400 produits. Des biens comme le beurre, l’huile ou le savon seront taxés à 5% au lieu de 12 ou 18%. Le système fiscal passera de 4 à 2 taux, harmonisé entre les États. Simplifié et allégé, il réduira les coûts pour les commerçants et les ménages, freinera l’inflation et soutiendra la consommation.
La guerre commerciale freine l’essor de l’économie indienne. Le soutien à la consommation se fait au détriment des infrastructures, pourtant essentielles. L’incertitude ralentit aussi les projets d’entreprises étrangères. Et la situation pourrait durer : les exigences américaines (fin des achats de pétrole russe, ouverture du marché agricole) restent inacceptables pour l’Inde. Elle a besoin du pétrole bon marché pour contenir l’inflation. Et une agriculture peu compétitive fait vivre la moitié de la population. L’ouverture à la concurrence est donc exclue. Cette instabilité pèse sur les marchés : depuis son pic en juin, la Bourse est volatile et en léger repli. La roupie, affaiblie par la chute des taux, a touché un plus bas face à l’euro.
Aucun accord commercial n’est attendu à court terme, et les marchés resteront instables. Mais les relations avec les Etats-Unis finiront par se normaliser. L’Inde n’a pas la puissance économique pour faire plier Washington, mais reste un allié politique essentiel contre la Chine. Le rapprochement avec Pékin était surtout un signal envoyé à Trump, que celui-ci a bien reçu en prônant l’apaisement. Malgré les turbulences, la Bourse indienne reste attractive. Depuis 4 ans, elle surperforme les marchés émergents, avec une bonne diversification : finance (29%), consommation (20%), tech (10%), industrie (9%), énergie (9%), matières premières (8%). Vu sa forte volatilité, elle n’est toutefois pas recommandée aux investisseurs sensibles au risque.