Le Brésil, convoité de tous
Le marché brésilien est l’un plus volatils de notre univers d’investissement, Faut-il y investir ?
Le marché brésilien est l’un plus volatils de notre univers d’investissement, Faut-il y investir ?
Les investissements au Brésil sont à réserver à ceux qui n’ont pas froid aux yeux.
Nous conseillons les actions brésiliennes à concurrence de 5% de notre portefeuille dynamique.
Il est possible d’y prendre position via le tracker Franklin FTSE Brazil UCITS ETF qui a dégagé un rendement annuel moyen de 7,2% sur 1 an, de 1% sur 3 ans et de 9% sur 5 ans.
En juillet, Donald Trump annonçait des droits de douane de 50% contre le Brésil, à l'égard duquel ses griefs sont nombreux : membre des BRICS, le Brésil veut réduire sa dépendance au dollar et entretient d’excellents rapports avec la Chine. Son modèle économique, très étatique, s’oppose à celui de l’Argentine de Javier Milei et donc aux idées de Trump. Le procès de Jair Bolsonaro, proche de l’ancien président américain, est perçu à Washington comme une chasse aux sorcières. Les relations sont donc tendues entre les deux pays.
Pourtant, Trump et Lula partagent certaines priorités : protectionnisme, relocalisation industrielle et défense des travailleurs des vieilles industries.
Une telle hausse des droits de douane aurait pu poser problème à bien des pays, mais le Brésil s’en est plutôt bien sorti. Ses échanges avec les États-Unis y contribuent : il y exporte moins qu’il n’importe, limitant l’impact des nouveaux tarifs. La conjoncture lui est aussi favorable : la baisse des taux américains allège le coût du financement des émergents, et la faiblesse du dollar réduit le prix des importations, freinant l’inflation.
À cela s’ajoutent une politique monétaire crédible et une banque centrale efficace, qui ont stabilisé le réal, désormais ferme face à l’euro et au dollar. Le pays dispose en outre d’atouts géostratégiques majeurs. Septième producteur mondial de pétrole, autosuffisant en énergie, il reste peu exposé aux fluctuations du marché.
Ses liens avec la Chine se renforcent : Pékin s’est tourné vers le soja brésilien pour contourner Washington, et le constructeur chinois de véhicules électriques BYD a repris une usine Ford, symbole d’une coopération industrielle croissante. Ces rapprochements inquiètent les États-Unis, mais ils reconnaissent l’importance du Brésil, notamment pour ses deuxièmes réserves mondiales de terres rares.
L’Europe aussi se rapproche : après des années d’hésitation, elle a enfin signé l’accord commercial avec le Mercosur, espérant trouver au Brésil la demande qui lui manque ailleurs.
Au-delà des rapports commerciaux et des équilibres géostratégiques, le Brésil s’impose comme crédible dans plusieurs secteurs. Devenu presque autosuffisant en énergie, il le doit en partie à Petrobras, qui a développé un réel savoir-faire dans l’exploitation pétrolière en eaux profondes. Parmi les émergents, la Chine progresse dans l’aéronautique civile, mais le Brésil dispose déjà d’Embraer, référence mondiale du secteur. Dans l’agroalimentaire et la fintech aussi, le pays compte des acteurs d’envergure. Venue de nulle part, Nu Holdings, présente dans presque toute l’Amérique latine, est devenue la première capitalisation boursière brésilienne, devant Petrobras et Vale.
Voilà qui illustre le caractère parfois surprenant de la Bourse brésilienne, en hausse de 21% depuis le début d’année (cours et dividendes, pour l’investisseur en euro). Prometteur, ce marché n’est pas cher (les cours valent en moyenne 9 fois les bénéfices par action attendus) et s’avère généreux, avec un rendement en dividendes dépassant 6%.
Mais c’est l’un des marchés les plus volatils de notre univers d’investissement, pour deux raisons principales.
D’une part, le Brésil est l’un des BRICS les plus endettés : sa dette publique atteint 74% du PIB et son financement coûte cher, avec un taux moyen supérieur à 11,6%. Cette charge limite la marge de manœuvre de l’État et rend le marché très sensible aux variations de taux et de change.
D’autre part, Lula divise les investisseurs, et certaines de ses mesures pourraient encore alourdir la dette publique, nourrissant les inquiétudes. Pour ces raisons, nous réservons l’achat d’actions brésiliennes aux investisseurs peu averses au risque.