Pour l’épargnant, avant la crise de 2008, la météo financière était au beau fixe. Dans certains cas, le taux des comptes d’épargne pouvait atteindre 4,5%. Dix ans plus tard, il faut se contenter chez la plupart des banquiers d’un désolant 0,11%. Comment a-t-on pu en arriver là et comment se frayer un chemin rentable dans le contexte actuel ?
Pour se protéger contre l’inflation, il vaut mieux investir qu’épargner.
Pourquoi des taux plancher ?
La crise financière de 2008 a mis en lambeaux la confiance dans l’économie. Avec pour résultat que les ménages ont serré les boulons et que les entreprises ont sévèrement réduit leurs investissements, mettant l’économie mondiale sens dessus dessous. Les banques centrales ont été appelées à la rescousse. Elles ont baissé le loyer de l’argent de manière à relancer la mécanique économique. Entre septembre 2008 et mai 2009, la Banque centrale européenne (BCE) a ramené son taux directeur de 4,25 à 1%. Avec pour effet quasi immédiat que le taux des (meilleurs) comptes d’épargne a plongé de 4,50 à 2%.
Il s’est assez vite avéré que la potion ne suffisait pas pour que les économies malades de la zone euro reprennent le chemin de la santé. Il a donc fallu renforcer la dose à partir de 2014, via l’assouplissement quantitatif. Pour faire baisser davantage encore les taux d’intérêt, la BCE a acheté de la dette publique et fait tourner la planche à billets. C’est à la suite de ce remède de cheval que les taux de l’épargne se sont effondrés, comme vous pouvez hélas le voir aujourd’hui sur vos extraits.
Epargner, c’est choisir la sécurité
Aujourd’hui, un compte d’épargne ne rapporte quasi rien. Autrement dit, c’est l’épargnant qui fait les frais de la politique de stimulation économique de la zone euro. Dans la majorité des cas, l’épargnant doit se contenter d’un piteux rendement de 0,11% sur son compte d’épargne. Les autres produits d’épargne, comme les comptes à terme par exemple, ne valent guère mieux. Exemple : le compte à terme à cinq ans de MeDirect ne rapporte que 0,77% net. Et votre argent est bloqué pendant cinq ans.
Le paradoxe est que malgré ces conditions extrêmement strictes, les Belges n’ont pas cessé d’alimenter leur compte d’épargne. Les statistiques de la Banque nationale de Belgique nous apprennent que fin juin les Belges avaient déposé ensemble sur leurs comptes d’épargne la coquette somme de 265 milliards d’euros. Ce montant ne cesse de gonfler. L’explication est toute trouvée : le compte d’épargne, c’est un placement sûr. Le capital qui y est déposé n’est pas sujet aux fluctuations des marchés financiers. Il ne peut donc pas s’effriter. Et l’épargnant est protégé par le Fonds de garantie belge à concurrence de 100 000 euros par personne et par banque – ceci dans l’hypothèse où la banque concernée ferait faillite.
La sécurité en apparence
Si l’argent que vous placez sur un compte d’épargne ne peut perdre de la valeur, ce n’est qu’en apparence. On oublie trop souvent que le coût de la vie (= inflation) augmente au fil des années. Pour le moment, les taux d’intérêt des comptes d’épargne sont insuffisants pour compenser l’inflation. Prenons l’exemple du taux le plus répandu, soit 0,11% par an. Comme dans notre pays le taux d’inflation (chiffre de septembre dernier) est de 2,1%, le rendement des comptes d’épargne est négatif (-2%), si bien que cet argent perd de la valeur en pouvoir d’achat. Conclusion : le compte d’épargne n’est une solution qu’à court terme.
La Bourse pour gagner plus
Nous, Belges, sommes très défensifs, trop défensifs même lorsqu’il s’agit de se construire un patrimoine. Nous donnons surtout la préférence aux produits sûrs comme le compte d’épargne ou l’assurance-épargne (= branche 21). Nous sommes majoritairement hésitants lorsqu’il s’agit d’investir en Bourse alors que la Bourse est précisément le placement qui rapporte le plus, pour autant bien sûr que ce choix corresponde au profil de risque de la personne concernée. A long terme, l’investisseur boursier finit par disposer en principe d’un patrimoine plus élevé que s’il s’était contenté de laisser son argent sur un compte d’épargne. Mais il faut accepter en contrepartie des variations (à la hausse comme à la baisse) parfois élevées à court terme. A long terme, le risque de perdre de l’argent est toutefois limité.
Flexibilité et rendement
Le compte d’épargne est un produit financier très flexible. Vous avez besoin de votre argent ? Vous pouvez le récupérer le jour même. C’est particulièrement facile en cas de dépense imprévue (il est d’ailleurs conseillé aux ménages de déposer ou de maintenir sur leur compte d’épargne six mois de rentrées) ou lorsque vous envisagez un achat important, par exemple une voiture ou un logement. En échange de cette flexibilité, il faut se contenter d’un rendement plus modeste.
Si par contre vous pensez ne pas avoir un besoin urgent (d’une partie) de cet argent, il est plus intéressant de l’investir, donc de prendre un peu de risque pour obtenir un rendement plus confortable.
Comment se prémunir contre la faiblesse des taux d’intérêt ?
Le but est d’abord d’éviter que l’inflation ne ronge votre épargne. C’est la seule solution pour qu’elle conserve son pouvoir d’achat. Allez donc au-delà du simple compte d’épargne, élargissez votre champ d’investigation.
Si vous ne pouvez pas vous permettre de vous passer de votre argent pendant huit ans, la seule solution est, hélas, le compte d’épargne. Choisissez un compte d’épargne figurant parmi nos favoris.
Si vous pouvez vous permettre de vous passer de votre argent pendant huit ans au moins, optez pour une de nos formules favorites d’assurance-épargne.
En 2017, le rendement de la formule Vita Invest Dynamic de Federale était de 2%. C’est nettement plus que le compte d’épargne, mais c’est toujours insuffisant pour contrer l’inflation.
Si vous êtes en mesure de garder le sommeil lorsque votre patrimoine fluctue, tournez-vous vers les fonds de placement.
Un fonds de placement est un produit financier qui rassemble la mise de (centaines de) milliers d’épargnants pour l’investir en actions, en obligations, en immobilier, etc. Le risque lié à ces placements est donc réparti, si bien que le capital ainsi rassemblé est diversifié. Il appartient aux gestionnaires de ces fonds de constituer un portefeuille et de le gérer, voire de le modifier en cas de besoin.
Pour vous permettre de prendre pied sur ce marché, vous pouvez vous inspirer de nos trois portefeuilles types diversifiés qui, chacun, ont été constitués de manière différente pour répondre aux trois profils de risque les plus courants, à savoir défensif, équilibré (neutre) et dynamique.
Pour profiter facilement du contenu de notre portefeuille phare, vous pouvez vous tourner vers Integrale Perspective – Test Achats.