7 actions belges à acheter

7 actions belges à acheter
7 actions belges à acheter
À la mi-août, le Bel 20, l'indice boursier qui regroupe les 20 entreprises les plus importantes et les plus négociées sur Euronext Bruxelles, a clôturé à 4 785 points. Le précédent record (4 756,82 points) datait du 23 mai 2007.
À première vue, on pourrait penser que les investisseurs qui avaient acheté un panier d’actions à l’époque ont dû attendre 18 ans pour récupérer leur mise. Heureusement, ce n’est pas le cas. Le Bel 20 est en effet un indice qui ne tient pas compte des dividendes versés entre-temps. Et cela fait toute la différence.
Si l’on tient compte du réinvestissement automatique des dividendes (nets), le record de 2007 avait déjà été battu en février 2015 et, à la mi-août, nous étions même 90% au-delà. Toutefois, cela n’enlève rien à la performance du Bel 20. Les bonnes questions sont : pourquoi notre indice a-t-il battu son record ? Est-il encore intéressant d’investir dans les actions belges ? Et comment s’y prendre ?
Le Bel 20 vient de loin. En 2007, il était dominé par les valeurs bancaires comme Fortis, KBC et Dexia. La crise bancaire a durement frappé ce secteur. L’autre grand nom de l’indice, le brasseur AB InBev, a dégringolé de 56%. En fin de compte, l’indice national a perdu 52% rien qu’en 2008. Ce fut une période dramatique pour les investisseurs.
Nous sommes connus, nous Belges, comment étant d’éternels retardataires lorsque les marchés s’envolent. C’est dû au fait qu’Euronext Bruxelles est considéré comme un marché à l’ancienne, avec des secteurs peu séduisants. Ailleurs en Europe la plupart des indices ont depuis longtemps battu leur record.
En fait, contrairement aux Pays-Bas (semi-conducteurs), à la France (luxe), à l’Allemagne (défense) et à d’autres pays (principalement industriels), nous ne pouvons pas compter sur un secteur économique ‘sexy’ qui puisse nous aider à nous redresser lorsqu’il le faut.
Mais cette lenteur a aussi ses avantages. Aujourd’hui, les actions européennes sont à nouveau à la mode, en particulier les actions belges grâce notamment aux sociétés qui chouchoutent les investisseurs comme KBC (+39% depuis janvier) et Cofinimmo (+46%). Depuis le début de l’année, le Bel 20 a gagné 16%, ce qui a suffi pour établir ce nouveau record. Nous faisons même mieux que les autres Bourses européennes (+11%), que Wall Street (-2%) et que la moyenne mondiale (+1%).
Créé en 1991, le Bel 20 est une référence pour le marché boursier belge. Les entreprises qui y sont reprises ne doivent pas nécessairement être belges, mais elles doivent être actives en Belgique. Pourtant, nous ne sommes PAS fans de cet indice. Sa composition est complètement déséquilibrée. Les finances (KBC, Ageas) et la pharmacie (argenx, UCB) y pèsent plus de 40%. Et Melexis, la seule valeur technologique, pèse pour à peine 1% de l’indice.
De plus, tout au cours de son histoire, le Bel 20 s’est surtout distingué par sa capacité à inclure et à exclure les mauvaises actions au mauvais moment. On peut donc dire qu’il est constamment en retard sur les faits, en achetant cher et en vendant bon marché. C’est pourquoi nous ne recommandons aucun fonds qui le suit parfaitement, par exemple le tracker Amundi Bel20 Index UCITS ETF.
Nous évitons les fonds d’actions belges dans nos portefeuilles types. Ils ne constituent pas un poste essentiel dans un portefeuille diversifié. Pris dans son ensemble, nous estimons en effet que, face au Bel 20, d’autres ensembles de valeurs dans d’autres pays offrent un meilleur rapport qualité / prix.
Le rendement potentiel des actions belges dans leur ensemble est actuellement trop faible par rapport au risque encouru. C’est la seule raison pour laquelle nous ne retenons pas l’excellent produit qu’est Value Square Fund Equity Belgium.
Ce n’est pas parce que nous n’achetons pas de fonds d’actions belges dans nos portefeuilles types que nous ignorons complètement les actions belges. La Bourse de Bruxelles compte en effet plusieurs joyaux intéressants.
Pour le moment, nous sommes acheteurs de dix-neuf actions belges. Sept d’entre elles sont reprises dans le Bel 20 où elles représentent environ 25% de l’indice. Les voici.
Ageas
Rendement annuel *
sur 1 an : +35,6%
sur 3 ans : +20,6%
sur 5 ans : +17,0%
Le holding d’assurance Ageas est le phénix censé renaître des cendres de Fortis. La principale source de ses revenus est constituée de primes d’assurance en provenance d’Asie (notamment de Chine et de Malaisie) puis de Belgique. Et avec ses récentes acquisitions au Royaume-Uni (Saga en décembre 2024 et Esure en avril) il vient de se doter d’un troisième pôle de croissance. Ageas choie les investisseurs. Le groupe rachète ses propres actions et son rendement sur dividende est particulièrement intéressant. La forte hausse du cours ne doit pas vous inquiéter. Cet assureur dispose d’un bilan solide et de très belles perspectives d’avenir.
Sofina
Rendement annuel *
sur 1 an : +18,7%
sur 3 ans : +9,2%
sur 5 ans : +1,6%
L’actionnaire de Sofina achète le savoir-faire et le carnet d’adresses des dirigeants de ce holding des familles Boël, Solvay et Janssen. Le portefeuille de Sofina est composé à 90% d’actifs non cotés en Bourse et réparti au travers de quelque 85 investissements directs ainsi que des participations dans pas moins de 584 fonds gérés par les gestionnaires le plus prestigieux. Grâce à leur excellent réseau, les dirigeants de ce holding ont souvent pu investir au bon moment dans des entreprises technologiques intéressantes (comme YouTube, WhatsApp, TikTok, Mistral AI, …). Toutes ces opérations n’ont pas été couronnées de succès, par exemple l’entreprise indienne Byju’s, mais le portefeuille est suffisamment diversifié pour absorber les échecs et reste assez intéressant pour conserver notre confiance.
Montea
Rendement annuel *
sur 1 an : -8,8%
sur 3 ans : -5,7%
sur 5 ans : -4,2%
Cette société immobilière réglementée (SIR) est spécialisée dans l’immobilier logistique et semi-industriel. Elle a présenté l’année dernière un plan de croissance très ambitieux qui nous semble prometteur. La demande pour ce type d’immobilier semble se maintenir. De plus, du fait de la mise en place des droits d’importation américains, une demande supplémentaire pourrait émerger du reshoring (= rapatriement en Europe de certaines activités industrielles). C’est une situation dont ne peut que profiter un loueur d’entrepôts.
Melexis
Rendement annuel *
sur 1 an : +13,6%
sur 3 ans : +0,2%
sur 5 ans : -3,2%
Melexis produit des semiconducteurs, principalement pour le secteur automobile. L’orientation client, la flexibilité et la bonne réputation de cette entreprise sont impressionnants. En raison du caractère de plus en plus strict des normes en vigueur dans le secteur automobile (confort, environnement, sécurité), cette entreprise de niche est parfaitement placée pour tirer son épingle du jeu. A notre avis, une bonne affaire à saisir. A plus long terme, la robotisation pourrait offrir de solides débouchés pour le groupe.
WDP
Rendement annuel *
sur 1 an : -5,6%
sur 3 ans : -7,9%
sur 5 ans : -3,3%
WDP est un acteur immobilier spécialisé dans la logistique dont les affaires devraient continuer à prospérer grâce au succès persistant de l’e-commerce. Sa taille est nettement supérieure à celle de Montea (plus de trois fois en termes de surface locative) et la SIR a innové en lançant un premier projet de parc de batteries. Ses dirigeants ont conclu plusieurs contrats intéressants ces derniers mois, notamment en France et en Belgique (par exemple l’ex-site Renault à Vilvorde). Sa stratégie de croissance par acquisition nous semble plus intéressante qu’un développement interne. Cette action ne nous a jamais déçus.
Solvay
Rendement annuel *
sur 1 an : -6,2%
sur 3 ans : +14,7%
sur 5 ans : +12,9%
Solvay (produits chimiques de base comme le carbonate de sodium et les peroxydes) est très sensible à la conjoncture. Elle ne connait pas une année 2025 facile. Le ralentissement économique freine les achats des clients, ce qui pèse sur le chiffre d’affaires et les bénéfices. L’avenir à plus long terme s’annonce toutefois prometteur. Solvay est un leader mondial dans la plupart de ses activités et l’entreprise sera à nouveau sur les starting-blocks dès que la conjoncture s’améliorera. Entre-temps, son rendement élevé sur dividende (8,8% brut), garanti par les liquidités générées par son activité, est un important soutien pour son cours boursier.
Syensqo
Rendement annuel *
sur 1 an : +3,2%
Syensqo est une entreprise chimique née de la scission du groupe Solvay en 2023. Elle est active à l’échelle mondiale dans divers secteurs, notamment les matériaux (composites), la biotechnologie et les solvants écologiques. L’action a solidement rebondi depuis la publication de ses résultats trimestriels fin juillet. Comme pour Solvay, les résultats 2025 s’inscriront en recul. La faiblesse de la demande perdure dans la plupart de ses marchés (automobile, construction, électronique...). Mais les résultats du 2e trimestre ont rassuré sur la capacité du groupe à protéger ses marges, malgré la forte appréciation de l’euro. L’action cote à peine à 1,13 fois sa valeur comptable et reste sous-évaluée par rapport à celle des principaux concurrents.
Lisez aussi notre analyse | Le bout du tunnel pour Syensqo ?
* Rendements annuels calculés fin août