Une exposition limitée mais potentiellement utile
Dans un portefeuille diversifié, une exposition limitée au cuivre – par exemple autour de 5% – peut apporter un moteur de performance supplémentaire, mais uniquement pour les investisseurs acceptant une forte volatilité et un horizon long terme.
Si la hausse récente – +30% depuis le début de l’année – a fait monter la part du cuivre au delà de ce niveau dans votre portefeuille, il peut être prudent de prendre une partie de vos bénéfices pour revenir à une allocation plus équilibrée.
Si vous souhaitez investir sur cet actif, le tracker WisdomTree Copper ETC, qui suit de près l’évolution du prix du cuivre, reste un achat intéressant.
Droits de douane : le retour
Les États Unis pourraient introduire des droits de douane sur les importations de cuivre avant 2027, la date initialement envisagée. Les industriels et les traders américains importent donc massivement du cuivre “avant tarifs” pour constituer des stocks à moindre coût. Une partie croissante des stocks mondiaux est ainsi “aspirée” vers les entrepôts américains.
Même si la quantité totale de cuivre dans le monde ne change pas, le fait qu’une large part soit immobilisée aux États Unis la rend moins disponible pour l’Europe et l’Asie. Cela alimente les craintes de pénurie locale et contribue à la hausse des prix. Avec des stocks mondiaux déjà bas, ce déplacement rend le marché plus vulnérable au moindre incident minier ou logistique.
Offre vs demande
L’offre mondiale de cuivre est limitée parce que la production progresse beaucoup plus lentement que la demande liée à la transition énergétique. Les grands producteurs (Chili, Pérou, RDC, Indonésie) subissent une baisse des teneurs de minerai, des coûts en hausse et une multiplication des incidents techniques, climatiques ou sociaux qui perturbent les volumes et retardent des extensions de capacité. En parallèle, plusieurs projets majeurs sont reportés ou ralentis par des enjeux environnementaux, politiques ou de financement, alors que les délais pour développer une nouvelle mine dépassent souvent 15 ans. Bref, l’offre de cuivre ne suit pas la demande.
Cette demande est attendue encore en hausse en 2026, stimulée par l’électrification (modernisation des réseaux, consommation dans les data centers ….) et le développement des énergies propres. A cette demande physique est venue s’ajouter la demande en cuivre du secteur financier qui intègre peu à peu les matières premières à leurs portefeuilles.
Pour 2026, l’ICSG (International Copper Study Group) anticipe un déficit d’environ 150 000 tonnes sur le marché du cuivre raffiné, après un surplus en 2025. La consommation mondiale progresserait encore de plus de 2%, alors que la production raffinée augmente peu, faute de cuivre minier suffisant.
Des scénarios plus “orientés transition énergétique” montent le déficit raffiné 2026 vers 300 000 – 400 000 tonnes, en supposant une demande plus forte (VE, réseaux, data centers) et peu de nouveaux projets mines/fonderies mis en ligne dans les temps.
Les prévisions de prix
- Citi : 13 000 USD la tonne au 2e trimestre 2026
- UBS : 13 000 USD fin 2026
- Goldman Sachs : plus prudent, anticipe un prix oscillant entre 10 000 et 11 000 USD en 2026