C’est un danger pour certaines économies.
La détente sur le front du commerce mondial et les mesures de soutien à l’économie adoptées par les autorités chinoises aidant, les marchés d’actions ont commencé l’année 2020 proches des sommets.
Mais en s’attaquant à la hiérarchie militaire iranienne présente en Irak, les Etats-Unis ont hélas mis le feu aux poudres, et le fait que l’Iran menace à son tour les USA de représailles ne fait rien pour calmer le jeu.
A juste titre, les investisseurs craignent un regain des tensions géopolitiques dans cette région, traditionnellement instable. Et comme souvent dans pareil cas, c’est le prix du baril de pétrole qui s’enflamme. Suite aux attaques, le Brent a rapidement gagné plus de 2 USD, approchant les 70 USD le baril. Et forcément, ce sont les marchés d’actions asiatiques et européens qui ont été les plus touchés. A l’heure actuelle, l’impact d’un pétrole cher est loin d’être similaire pour toutes les grandes économies de la planète. Depuis 2018, les Etats-Unis sont le plus gros producteur de brut de la planète, avec une production supérieure de quelque 20% à celle de l’Arabie saoudite. Voilà qui permet à la première économie mondiale d’être indépendante pour son approvisionnement en énergie et d’être finalement peu exposée aux événements au Moyen-Orient. Mieux, le secteur du pétrole, et plus particulièrement celui du pétrole de schiste pourrait bien profiter d’un envol du cours du brut. En 2019, ce secteur a souffert d’un baril WTI (cours de référence pour les Etats-Unis) souvent autour de 55 USD. Un niveau auquel le pétrole de schiste est exploitable certes, mais peu bénéficiaire. Des niveaux plus élevés pourraient bien faire repartir à la hausse les bénéfices et, avec eux, l’investissement dans ce secteur, ce qui soutiendrait l’économie américaine. Les Etats-Unis n’ont donc pas grand-chose à perdre.
En Asie et en Europe, l’impact est tout autre. Si la tendance est à la transition énergétique et aux énergies renouvelables, nos économies restent, pour l’instant, fort dépendantes du Moyen-Orient pour leur approvisionnement en or noir. Nous sommes donc dans une position délicate car un nouveau conflit armé dans la région affecterait le prix de notre approvisionnement et constituerait un défi supplémentaire pour nos économies en fin de cycle.
Si le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie européenne reste le plus probable, des chocs tels que celui-ci ne font rien pour y contribuer. L’Europe et l’Asie ont donc tout intérêt à calmer le jeu dans le Moyen-Orient.
Ne manquez aucune info relative à l’évolution des marchés 1 mois gratuit !