Les taux japonais ont atteint un niveau record

Les taux en yen sont-ils séduisants ?
Les taux en yen sont-ils séduisants ?
Fin septembre, le taux des obligations d’État japonaises à 30 ans atteignait 3,1%, son plus haut niveau depuis… l’an 2000 !
Même constat pour les titres à 10 ans, dont le rendement est passé à 1,64%, un sommet inédit depuis 2008.
Mais nous déconseillons d’investir dans des fonds d’obligations en yen, comme UBS BBG Japan Gov 1-3 UCITS ETF ou Xtrackers II Japan Government Bond UCITS ETF. La probabilité est forte que les taux japonais continuent de grimper, ce qui pénaliserait les cours des obligations exsitantes. Il existe de meilleures opportunités. Consultez nos portefeuilles.
La pression haussière sur les taux à long terme ne se limite pas aux États-Unis et à l’Europe. Le Japon est également concerné. Plus la durée est longue, plus les taux battent des records. Toutes les obligations à partir de 20 ans atteignent leurs niveaux les plus élevés depuis au moins 25 ans. Et pour les maturités à 30 et 40 ans (3,4%), on n’a jamais vu de tels niveaux.
Surprenant ? Pas vraiment. Les dernières émissions de dette japonaise n’ont attiré que peu d’investisseurs – malgré ces taux historiquement élevés. Car il faut offrir du rendement pour séduire.
Pourquoi ? Les taux montent ailleurs aussi (= plus de concurrence), et surtout, plane toujours cette menace persistante : la dette publique abyssale de 237% du PIB. À titre de comparaison, notre dette nationale à « seulement » 105% fait déjà grincer des dents, et la Grèce, en pleine crise, avait culminé à 175%. Heureusement pour le Japon, 87% de la dette est détenue localement, ce qui assure une base fidèle et stable. C’est ce qui explique pourquoi cette dette colossale est tolérée. Mais la situation reste préoccupante.
Les émissions récentes montrent que les obligations d’État japonaises attirent de moins en moins les investisseurs. Trois raisons principales expliquent ce désintérêt.
Premièrement, la pression politique en faveur de baisses d’impôts s’accentue. Cela risque de creuser davantage le déficit budgétaire, d’aggraver le problème de la dette, et de pousser les investisseurs à exiger une prime de risque plus élevée.
Deuxièmement, la Banque centrale du Japon réduit ses achats d’obligations chaque trimestre. La disparition progressive de ce grand acheteur entraîne une baisse des cours obligataires, et donc une hausse des taux.
Troisièmement, la mentalité des épargnants japonais évolue. Traditionnellement très prudents, les ménages n’investissent que 13% de leur patrimoine financier en actions, le reste étant placé en dépôts bancaires et en obligations. Mais le programme fiscal Nippon Individual Savings Account (un compte épargne individuel exonéré d’impôt destiné aux Japonais de 20 ans et plus) les incite désormais fortement à se tourner vers les actions ou les fonds. Résultat : de nombreux investisseurs vendent leurs obligations ou cessent de les réinvestir automatiquement à l’échéance.