Le cours de Renault souffre de la menace de guerre commerciale entre Chine, Europe et USA.
Quant aux rumeurs de fusion totale entre le français et son allié nippon Nissan, elles se sont révélées trop optimistes. Mais le marché est trop prudent. La baisse du cours est exagérée.
A ce niveau, ne vendez plus.
CONSERVEZ.
Indirectement concerné
Le groupe Renault étant absent du marché américain, il n’est pas visé directement par les menaces de droits de douane sur les véhicules importés aux USA. Mais il y est indirectement exposé via sa participation de 43% dans le japonais Nissan. En effet, en 2017, Nissan a écoulé aux USA 1,6 millions de voitures, soit 27,5% de ses ventes totales. Un certain nombre de ces véhicules sont construits aux USA, mais 640 000 d’entre eux (soit 40%) sont importés.
En outre, avant même que Donald Trump ne déclenche le conflit commercial, Nissan prévoyait déjà pour l’exercice en cours une (nouvelle) baisse de son bénéfice opérationnel.
Un manque à gagner non négligeable pour Renault, qui retire de Nissan près de la moitié de son bénéfice avant impôts.
La fusion n’est pas pour demain
La question d’une fusion totale de Renault et Nissan revient régulièrement. En mars dernier, de nouvelles rumeurs avaient fait flamber le cours de Renault à plus de 95 EUR. Mais si les Bourses apprécieraient de voir cette alliance (initiée en 1999), s’achever par un rachat total de Nissan, une telle opération se heurte à plusieurs obstacles : la présence de l’Etat français dans le capital de Renault, le souhait de Nissan de garder son indépendance face à un partenaire moins grand et moins rentable….
Nous ne prévoyons dès lors pas de rapide avancée de ce dossier.
Baisse exagérée
Renault reste une entreprise solide. Ces prochaines années, elle devrait encore bénéficier de son bon positionnement dans deux segments en plein essor : la voiture pas chère (Dacia) et le véhicule électrique (Zoé et Nissan Leaf). En outre, même si une fusion n’est pas à l’ordre du jour, le partenariat avec Nissan lui a déjà permis de dégager des synergies substantielles. Aussi, bien que nous réduisions un peu nos prévisions bénéficiaires (en raison de l’exposition de Nissan au marché américain), nous considérons que le cours est trop bas pour vendre.
Cours au moment de l’analyse : 73,36 EUR
Le constructeur automobile français Renault vend 2/3 de ses voitures en Europe, dont 60% en France. Sa part de marché est de 10,7% en Europe. Il est le premier actionnaire du japonais Nissan avec 43% du capital, lequel détient lui-même 15% du français.