Que changerait la fin de la guerre en Ukraine ?
La fin des combats en Ukraine sera positive pour l’économie mondiale, mais l’impact restera limité et n’offrira pas de nouvelles opportunités majeures pour l’investisseur.
La fin des combats en Ukraine sera positive pour l’économie mondiale, mais l’impact restera limité et n’offrira pas de nouvelles opportunités majeures pour l’investisseur.
C’est sur le marché énergétique que la fin du conflit aura le plus rapidement un impact. La Russie, 2e producteur mondial de gaz et 3e de pétrole, voit aujourd’hui sa production freinée par les attaques ukrainiennes et les sanctions internationales. Avec un accord de paix et la levée des sanctions, son industrie pétrolière pourrait augmenter production et exportations. Une perspective déjà partiellement intégrée par le marché. Le prix du pétrole reste au plus bas depuis début 2021, malgré la volonté des États-Unis de bloquer les exportations du Venezuela, 24e producteur mondial (plus d’un million de barils par jour).
Le conflit russo-ukrainien crée un climat anxiogène, contribuant à la hausse de l’épargne au détriment de la consommation en Europe. La guerre freine également certains projets d’entreprise. Une paix en Ukraine favoriserait donc l’activité économique grâce à un regain de consommation et d’investissement, sans pour autant entraîner une forte accélération de la croissance. Quels que soient l’accord signé et les garanties offertes, le doute subsistera sur les intentions futures de Moscou. Après l’invasion de la Crimée et de l’Est de l’Ukraine en 2014, différents accords avaient gelé le conflit jusqu’en 2022 et la nouvelle offensive russe. Ce souvenir marquera longtemps les Européens. La fin de la guerre permettra de rétablir certaines relations commerciales avec la Russie, mais les entreprises ne s’y implanteront plus aveuglément. Un retour massif du gaz russe bon marché reste peu probable. Après la fin du conflit, la volonté de l’Union européenne de réduire ses importations russes d’ici fin 2027 pourrait être moins totale, surtout pour les pays d’Europe de l’Est, mais la nécessité de diversifier les approvisionnements demeurera, même à coût d’une énergie plus chère.
La reconstruction de l’Ukraine pourrait être le principal moteur de l’activité économique post-conflit. Plusieurs entreprises et pays cherchent déjà à se positionner pour en profiter. Mais ceux qui espèrent un surcroît d’activités rapide seront déçus. Même si la guerre s’arrête aujourd’hui, l’Ukraine restera longtemps marquée. Les 10 millions de déplacés ne retrouveront pas de sitôt leur vie d’avant : certains ne pourront pas revenir dans des maisons détruites ou en zones occupées, d’autres choisiront de rester ailleurs, privant le pays de main-d’œuvre et de capitaux.
Passer d’une économie de guerre, avec 900 000 hommes sous les drapeaux et une production entièrement dédiée à l’armement, à un processus de reconstruction prendra du temps. Le financement est loin d’être assuré : l’Ukraine est quasi en faillite avec un déficit public autour de 20% du PIB, et il faudra mobiliser 500 milliards d’euros. Qui paiera ? Certainement pas les États-Unis sous Trump, réticents à toute aide supplémentaire. Et alors que financer quelques dizaines de milliards pour l’aide d’urgence provoque déjà des tensions, l’Europe pourra-t-elle libérer rapidement les fonds colossaux nécessaires à la reconstruction ?
La fin des combats en Ukraine sera positive pour l’économie mondiale, mais l’impact restera limité et n’offrira pas de nouvelles opportunités majeures pour l’investisseur. Le principal fournisseur de l’Ukraine est aujourd’hui la Chine (20% des importations), suivie de la Pologne, de l’Allemagne, de la Turquie et des Etats-Unis.
Voisin et partenaire historique, la Pologne est le pays européen qui bénéficiera le plus du retour de la paix grâce à ses entreprises de construction, énergie et matériaux (10% du marché boursier).
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Les autres marchés européens restent moins attractifs.
Sectoriellement, énergie, construction et défense seront les plus impactés.
Le retour du gaz et du pétrole russe renforcera l’excès d’offre et maintiendra les cours faibles, réduisant l’attractivité du secteur de l’énergie (conservez).
La reconstruction ukrainienne représente un chantier gigantesque, mais sa mise en œuvre prendra du temps et les contrats restent incertains, notamment face aux géants publics chinois qui pourraient s’imposer.
Achetez néanmoins les actions Vinci et Schneider, qui pourraient décrocher des contrats liés à la reconstruction.
Le secteur de la défense (achetez) demeure dynamique : le réarmement reste prioritaire, même si l’urgence s’atténuera et les livraisons seront échelonnées.