A bien des égards, la hausse des prix menace la consommation, les finances publiques et le marché obligataire aux rendements anormalement bas. C’est surtout le cas dans les pays d’Europe qui n’ont toujours pas digéré la crise de 2008.
Comme en 2016, notre portefeuille reste globalement à l’écart des actifs de la zone euro.
De l’intronisation de D. Trump ce 20 janvier aux élections en Allemagne en septembre, en passant par les législatives aux Pays-Bas en mars, l’élection présidentielle en France en mai et les négociations du Brexit, le calendrier politique est chargé dans les pays développés. Et une mauvaise surprise qui ébranlerait les marchés financiers est redoutée. Les difficultés de la Chine constituent l’autre sujet de préoccupation. Le ralentissement économique chinois n’est pas neuf et son impact sur la croissance mondiale non plus. Mais la ligne de conduite des autorités chinoises est de plus en plus floue, et un atterrissage de l’économie brutal est de plus en plus redouté, d’autant plus qu’une guerre commerciale avec les Etats-Unis de Donald Trump fait craindre le pire.
Mais en se focalisant sur ces facteurs, les investisseurs passent à côté de l’élément essentiel de 2017, l’inflation.
Négative au printemps 2016, l’inflation dans la zone euro a atteint 1,1% en décembre. Aux Etats-Unis, la hausse annuelle des prix s’élevait à 1,7% en novembre, contre 0,5% un an plus tôt. Cette tendance est généralisée dans tous les pays développés. Et tout indique une poursuite de la hausse. Pour les ménages, ce n’est pas une bonne nouvelle, surtout dans les économies où le chômage élevé met les salaires sous pression. Neutre lorsque les prix stagnent, la modération salariale, à l’œuvre dans la plupart des pays de la zone euro, pénalise fort le pouvoir d’achat et la consommation lorsque l’inflation revient. Pour les banques centrales, la hausse des prix limite la marge de manœuvre. Comment en effet justifier une politique monétaire extrêmement accommodante – censée contrer le risque déflationniste – quand les prix augmentent ?
En 2017, les politiques monétaires seront globalement moins accommodantes et les taux d’intérêt sont appelés à augmenter. Les gouvernements qui n’ont pas redressé leurs finances publiques redoutent la fin de l’argent gratuit. Mis entre parenthèses par la politique généreuse de la BCE, le problème de la dette risque de refaire surface dans la zone euro. Habitués depuis plusieurs années à l’absence de pressions inflationnistes les agents économiques ont tendance à en minimiser l’impact.