Ce 18 mars, un peu avant minuit, la BCE a annoncé un programme d'achat d’urgence pandémique (Pandemic Emergency Purchase Programme ou PEPP). Doté d’une enveloppe très importante (750 milliards d’euros) à dépenser d’ici la fin de l’année, le PEPP permettra d’acheter des obligations publiques et d’entreprises. Le programme se veut très flexible : aucune limite mensuelle, choix des actifs, possibilité de temporairement privilégier un pays ou un type d’actif... La dette grecque bénéficiera d’une dérogation pour entrer en ligne de compte.
Ce programme est une réponse à la forte tension sur les marchés obligataires qui laisse craindre une crise de la dette. En quelques jours, les taux d’intérêt ont fortement augmenté dans la zone euro. Ceux de la dette publique italienne à 10 ans ont doublé pour atteindre 2,50%. La dette espagnole est sous pression avec un taux passé de 0,25% le 11 mars à 1,25% le 18. Même les taux allemands étaient en forte hausse.
La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a précisé « Des circonstances extraordinaires exigent une action extraordinaire. Il n'y a aucune limite à notre engagement en faveur de l'euro. Nous sommes déterminés à utiliser tout le potentiel de nos outils, dans le cadre de notre mandat ».
Cette terminologie rappelle le « whatever it takes » prononcé en 2012 par son prédécesseur Mario Draghi et qui avait alors mis fin à la crise de la dette.
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