Alors que les valorisations des Bourses sont vues par certains investisseurs comme élevées, la publication des résultats revêt de l’importance car elle valide (ou non) les attentes bénéficiaires. La saison des résultats démarre aux Etats-Unis comme en Europe, ce qui soutient les marchés.
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En Europe, le Stoxx Europe 50 grappille 0,9%, au rythme des publications d’entreprises. Bonnes nouvelles chez Barclays (+7,3%), Thales (+2,4%) et Assa Abloy (+6,1%). Chez d’autres, les résultats sont plus décevants, voire mauvais, comme chez L’Oréal (-4,2%), Dassault (-10,6%) et Roche (-3,8%). Hausse de 2,3% à Amsterdam et de 0,3% seulement à Bruxelles.
Aux Etats-Unis, les marchés sont également ballottés par les résultats. Le S&P 500 (+1,1%) termine dans le vert malgré les déceptions chez Texas Instruments (-2,5%), IBM (+1,3%), Tesla (+2,2%) et Netflix (-7,2%).
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Intel (+3,1%, +90,3% depuis le 01/01) poursuit son redressement. Les valeurs plus traditionnelles sont en hausse, comme Coca-Cola (+2,2%, conseil récemment changé), Ford (+3,5%) et General Motors (+14,5%). Toutes ont séduit les investisseurs par leurs résultats.
Le pétrole (+7,7%), de son côté, connaît de nouveaux mouvements de yoyo, après de nouvelles sanctions de l’Europe contre le pétrole russe. Trump a durci les sanctions pétrolières contre la Russie. Gain de 3,6% du secteur de l’énergie. Difficile pour les investisseurs de se montrer constructif sur ce secteur dans ces conditions. Hausse de 8% pour Repsol et de 5,6% pour Shell.
Les valeurs européennes de la défense, enfin, rebondissent de 5,4%.
En Belgique, ce n'est que la semaine prochaine que débutera réellement la saison des résultats. Sur la semaine écoulée, l'indice Bel 20 s'est inscrit dans la tendance européenne. Ce vendredi en début d'après-midi, il affichait, après avoir momentanément à nouveau dépassé les 5 000 points au cours de la semaine, une maigre progression hebdomadaire de 0,3%.
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Au sein du Bel 20
Parmi les premiers membres du Bel 20 à publier leurs résultats trimestriels, Azelis a gagné 3,2%. Son chiffre d'affaires a encore reculé de 3,8% sur le 3e trimestre (-4,1% hors acquisitions et effets de change) et les marges restent sous pression et sous les attentes du marché. A 3,4 fois l'EBITDA, le poids de l'endettement est élevé. Le directeur financier a donné sa démission. Mais le cours a bénéficié en début de semaine d'un conseil d'achat de BNP Paribas, avec un objectif de cours de 15 EUR par action.
Les autres chimistes de l'indice, à la peine ces derniers mois, ont confirmé leur rebond de la semaine passée. Syensqo a progressé de 5,2% et Solvay de 1,6%.
Umicore (+0,8%) a quant à lui encore un peu grignoté du terrain. Son cours a profité d'un relèvement de cours objectif des analystes de Berenberg, de 14,5 à 17 EUR par action, pour prendre en compte la hausse généralisée des métaux précieux, qui devrait profiter à ses activités de recyclage.
Bonne nouvelle pour le holding Sofina (+1,9%) qui avait participé à une levée de fonds de 155 millions EUR pour la plateforme boursière allemande Scalable Capital, soutenue depuis 2017 par le géant BlackRock et qui gère déjà plus de 30 milliards EUR d’actifs de ses clients. La levée de capitaux était destinée à permettre au groupe de s’étendre en France et en Italie, avec pour objectif de tripler ses actifs sous gestion d’ici 2 à 3 ans. Après avoir obtenu le mois dernier une licence bancaire auprès de la BCE qui va lui permettre d'étendre ses services proposés, Scalable lorgne maintenant vers une éventuelle introduction en Bourse d'ici 3 à 5 ans... à moins qu'il ne se fasse racheter directement d'ici là par un grand groupe bancaire qui voudrait se renforcer dans l'investissement en ligne. Sofina détient 6% de Scalable, valorisé aujourd'hui à 1,5 milliard. Cela représente 0,85% de la valeur actuelle de son portefeuille.
Parmi les autres valeurs phares du Bel 20, on retrouve WDP (+3,2%) et Montea (+2,9%), deux sociétés immobilières spécialisées dans la logistique et l’immobilier semi-industriel. Elles affichent de bonnes performances depuis plusieurs semaines. En revanche, les deux foncières de santé ont moins bien performé, pénalisées par le retard du lancement (prévu au 4e trimestre) de l’offre d’échange d’Aedifica (-0,6%) sur Cofinimmo (-0,8%), actuellement examiné par l’autorité belge de la concurrence. Pourtant, Cofinimmo a publié des résultats pour le 3e trimestre supérieurs aux prévisions minimales et précise que la majorité des désinvestissements planifiés est désormais achevée. Elle confirme également ses prévisions annuelles.
KBC (+1,9%) renforce sa présence en Europe centrale avec le rachat de Business Lease en République tchèque et en Slovaquie. L’opération doit encore obtenir l’aval des autorités de concurrence et devrait se finaliser au 1ᵉʳ trimestre 2026. Pour un montant total de 72 millions EUR, cette acquisition n’aura qu’un impact immatériel sur la solide structure financière du groupe KBC. Enfin, l’agence de notation Fitch a confirmé la bonne note d’Ageas (-0,3%), avec des perspectives stables.
Dans le bas du tableau, outre quelques prises de bénéfice sur argenx (-1,8%) et UCB (-1%), AB InBev a perdu 1,4%. Le cours a souffert du rabaissement de la recommandation de Morningstar, qui est passé à conserver sur le titre. Le brasseur publiera ses chiffres trimestriels le 30/10. Au vu de la faiblesse d'une série de marchés clés du groupe (États-Unis, Brésil...), une nouvelle baisse des volumes vendus est attendue. Heineken a publié cette semaine des volumes en baisse de 4,3% sur le 3e trimestre et a revu ses prévisions bénéficiaires 2025 à la baisse.
Elia (-0,8%) veut prendre des mesures pour éviter que les futurs projets de datacenters (déjà 4% de la consommation électrique belge) n'absorbent toute la capacité de raccordement disponible au réseau.
Melexis (-0,2%) a été sous pression en raison des faibles résultats de Texas Instruments (-2,5%) et du conflit néerlandais-chinois autour du fabricant de puces Nexperia. Une pénurie imminente de puces Nexperia menace de paralyser la production de plusieurs constructeurs automobiles allemands, ce qui n’est évidemment pas favorable à Melexis, qui fournit principalement le secteur automobile.
En dehors du Bel 20
Galapagos a perdu 4,5%. Alors qu'en début de mois, on avait appris que la biotech avait reçu quelques offres non contraignantes pour ses activités de thérapie cellulaire, c'est un nouveau coup dur qui a été encaissé cette semaine. Il n'y aura pas de vente. Les activités en question seront purement et simplement arrêtées. Lancée en 2023 après les échecs en série du filgotinib (Jyseleca) revendus à l’italien Alfasigma pour 170 millions EUR, la thérapie cellulaire devait relancer le groupe. Au vu de l'importante trésorerie disponible du groupe (3,1 milliards EUR !) qui aurait pu continuer de financer les recherches, Galapagos ne croit visiblement plus du tout dans le potentiel de ses recherches en la matière. L'arrêt des activités se solde par des centaines de licenciements et des coûts repartis entre 2025 et 2026 de 250 à 325 millions EUR. Se pose à nouveau et toujours la même question : quelle sera la stratégie future du groupe pour faire fructifier sa trésorerie ?
Nextensa (+0,7%) a conclu, avec son partenaire en développement immobilier Promobe, un bail ferme de 9 ans avec une institution financière renommée pour l’ensemble du futur immeuble de bureaux Terraces, situé dans le quartier Cloche d’Or à Luxembourg. Le permis de construire a déjà été accordé et les travaux devraient débuter prochainement, avec une livraison prévue au deuxième trimestre 2027.
Gimv (+2,3%) cède sa participation dans la société française de biotechnologie Imcheck Therapeutics avec une belle plus-value, entraînant un impact positif d’environ 0,4 EUR par action sur sa valeur intrinsèque. La transaction devrait être finalisée d’ici la fin du 1er trimestre 2026. Par ailleurs, la société d’investissement mènerait des discussions avancées pour acquérir une participation significative (supérieure à 20%) dans le limbourgeois Equine Care Group, le plus grand acteur européen dans le soin des chevaux (cliniques équines, vétérinaires ambulants, laboratoires et développeurs d’aliments pour chevaux). Cet investissement nécessiterait une enveloppe conséquente, mais cela ne pose aucun problème pour Gimv, qui avait déjà procédé à une augmentation de capital en début d’année et dispose d’une trésorerie solide de plusieurs centaines de millions.
En raison d’une offre cinématographique estivale moins attrayante que celle de 2024, Kinepolis (-1,5%) a enregistré au 3e trimestre 11,1% de visiteurs en moins par rapport à la même période l’an dernier. Les revenus et le bénéfice ont également reculé, malgré une hausse des revenus par visiteur grâce aux expériences premium en salle. Sur les neuf premiers mois, la baisse du nombre de visiteurs est restée limitée à 3,1%, tandis que les revenus et le bénéfice ont progressé. Le 4e trimestre étant traditionnellement le plus important de l’année, la programmation de quelques blockbusters laisse présager une fin d’année prometteuse.
Barco (-2,5%) a confirmé lors de sa journée investisseurs ses perspectives pour 2025 (hausse du chiffre d’affaires et de la marge EBITDA) et a présenté ses objectifs à l’horizon 2028 : un chiffre d’affaires de 1,1 milliard EUR, 15% de revenus récurrents et une marge EBITDA de 15%, soutenus par de nouvelles introductions de produits, une croissance portée par le logiciel et une efficacité opérationnelle accrue.
Xior Student Housing (+1,6%) est parfaitement en ligne après neuf mois pour atteindre ses prévisions de bénéfice et de dividende pour 2025. Le résultat net locatif a progressé de 7,1% (revenus locatifs comparables +5,4%) et la location se déroule sans encombre, avec un taux d’occupation stable de 98%. Le bénéfice a augmenté d’environ 13%, tout en restant quasiment stable par action.
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