Article

Les dirigeants européens ont acté la suspension du Pacte de stabilité

Publié le  24 mars 2020
Lecture ##TIME## min.

Partagez cet article

Inimaginable il y a quelques années, cette décision a été prise à l’unanimité. Elle est cependant surtout symbolique.

D’autres mesures restent nécessaires pour éviter qu’après la crise sanitaire et économique, une crise de la dette menace à nouveau l’existence de la zone euro.

La suspension du pacte de stabilité garantira la souplesse nécessaire pour prendre les mesures utiles pour soutenir nos systèmes de santé et nos économies. Les pays peuvent dépenser sans compter pour lutter contre l’épidémie et soutenir l’économie.

Néanmoins, avant la crise, une majorité de pays ne respectait déjà pas le pacte (déficit public limité à 3% du PIB et dette contenue à 60%). Cette année, avec la récession qui fera chuter les recettes fiscales et l’explosion des dépenses pour lutter contre l’épidémie et financer les soutiens, rares seront les pays qui auront un déficit inférieur à 3% du PIB.

Le vrai enjeu, c’est une éventuelle mutualisation des dettes. La question de la soutenabilité des dettes publiques est en effet déjà sur la table, en particulier pour l’Italie, qui présentait déjà un endettement de plus de 130% du PIB.

L’action de la BCE qui achètera massivement de la dette publique dans les prochains mois, a permis d’enrailler l’envolée des taux. Mais la part d’une dette publique qu’elle peut détenir est limitée. A terme, elle ne pourra plus acheter de la dette italienne. Il faut donc trouver un autre moyen de soutenir les pays aux finances dégradées.

Deux options sont sur la table.

Utiliser le Mécanisme européen de solidarité (MES) doté de 700 milliards d’euros. C’est une solution rapide à mettre en œuvre et acceptable par les pays les plus réticents à une mutualisation des dettes. Mais le montant disponible est limité. L’autre option est d’émettre de la dette publique européenne garantie par tous les pays, des eurobonds parfois appelés coronabonds. Mais pour voir le jour, cette solution doit d’abord faire tomber des tabous dans plusieurs pays…

Profitez gratuitement de nos analyses sur l’avenir de nos économies 1 mois gratuit !