Les ménages redoutent une envolée des prix dans les prochains mois, tandis que les investisseurs et les chefs d’entreprise n’aperçoivent aucune pression inflationniste à l’horizon. Qui a raison ?
En fait, c’est une question de point de vue. Ces dernières semaines, le total du ticket de caisse au supermarché n’a jamais été aussi élevé. Globalement, les prix alimentaires ont fort monté. Certaines produits très recherchés durant le confinement sont aussi devenus plus onéreux. Et le consommateur redoute à juste titre une hausse de tarifs, ayant déjà subi l’un ou l’autre supplément coronavirus. Mais dans le même temps, d’autres biens sont bradés par des producteurs désespérés de trouver des acheteurs, sans parler des produits pétroliers, qui se sont effondrés. Le consommateur en a peu conscience car il n’a pas acheté ces biens et a moins rempli le réservoir de sa voiture pendant le confinement. Cela explique l’impression d’une flambée des prix, alors que l’inflation dans la zone euro est devenue pratiquement nulle.
Selon toute vraisemblance, les pressions inflationnistes resteront très faibles ces prochains mois et contenues ces prochaines années. La récession mondiale déprime la demande et les ristournes pour écouler les stocks ne cesseront pas du jour au lendemain. Avec l’effondrement de la demande, une forte hausse des prix pétroliers et des matières premières dans leur ensemble n’est pas d’actualité.
Cette faible inflation est une bonne nouvelle.
Elle permettra aux banques centrales des pays développés de poursuivre pendant longtemps leur politique de l’argent abondant et bon marché. Cela assurera sans peine le financement des dettes publiques qui ont explosé avec l’épidémie.
L’investisseur ne doit dès lors pas redouter un retour trop rapide de l’austérité qui casserait la reprise. Mais il ne doit pas non plus espérer une remontée des taux d’intérêt. L’obligataire continuera donc d’offrir des rendements ridiculement bas. A côté des actions qui assurent le rendement, les obligations conservent néanmoins leur place dans un portefeuille diversifié pour en réduire le risque. L’atout des obligations, ce n’est pas leur rendement, mais la sécurité qu’elles offrent. Nous en avons d’ailleurs récemment relevé le poids dans nos portefeuilles types.
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