Le cours de Fagron est sous pression

Faut-il investir en Bourse dans l’action du groupe Fagron dont le cours est sous pression ?
Faut-il investir en Bourse dans l’action du groupe Fagron dont le cours est sous pression ?
Depuis la publication des résultats du 1er semestre, le cours a perdu 13%. Les résultats n’étaient pourtant pas mauvais : un chiffre d’affaires meilleur que prévu (+10,9%; +11,3% hors acquisitions et effets de change), une rentabilité en légère hausse (grâce aux synergies issues des acquisitions et à des améliorations opérationnelles) et un bénéfice par action en hausse de 12,7% à 0,62 EUR.
La pression sur le cours pourrait être due au fait que l’investisseur flamand Marc Coucke, qui a commencé à réduire sa participation en 2020, a poursuivi ses ventes. Mais vu que sa participation est passée en juillet sous le seuil des 3%, ses ventes ne doivent plus faire l’objet d’une déclaration à la FSMA.
Mais le cours actuel vaut près de 16 fois le bénéfice par action attendu pour cette année et plus de 2,8 fois la valeur comptable estimée pour fin 2025.
A ce niveau, l’action est correctement évaluée.
CONSERVEZ.
Sur le 1er semestre, le chiffre d’affaires réalisé aux USA a bondi de 16% (+15,6% hors acquisitions et effet de change). L’usine de Wichita a été mise aux normes des autorités sanitaires locales. Les USA restent le moteur de développement.
En Europe, marché plus mature, la croissance du chiffre d’affaires se limite à 3,8%, hors effets de change et acquisitions. Mais avec les récentes acquisitions, elle est de 10,3%.
En Amérique Latine, le chiffre d’affaires n’a gagné que 1,1%. Sans les effets de change, il aurait cependant grimpé de 16,1%, soutenu par le développement de marques du groupe. La concurrence agressive sur le marché brésilien s’est calmée.
Pour l’ensemble de l’année, le groupe confirme ses attentes : un chiffre d’affaires en hausse de 5 à 9% (hors acquisitions et effets de change) et une légère amélioration des marges.
A plus long terme, le groupe confirme aussi ses objectifs : une croissance annuelle moyenne du chiffre d’affaires de 8 à 12% d’ici 2030, une marge EBITDA à 21% en 2027 (contre 20% au 1er semestre 2025) et un peu plus au-delà. En 2027, si Fagron atteint ses objectifs, le bénéfice par action pourrait déjà alors atteindre 1,60 EUR (contre 1,25 EUR estimé pour cette année).
Fagron continue de jouer les consolidateurs (7 petites acquisitions depuis début 2025).
Alors qu’il bénéficie déjà de la croissance du marché (±5% par an) et de ses gains de parts de marché, sa politique d’acquisitions pourraient permettre à son chiffre d’affaires de croître annuellement d’encore 3 à 4% supplémentaires.
Le 2nd semestre 2025 sera certes moins vigoureux que le premier.
Car il ne bénéficiera plus de l’autorisation américaine temporaire de produire le semaglutide (principe actif de l’Ozempic et du Wegovy de Novo Nordisk). Celle-ci avait été accordée pour pallier les pénuries des dernières années, mais a pris fin le 22 mai. L’impact négatif se fera aussi encore sentir au 1er semestre 2026.
Mais les investissements en cours dans l’extension des capacités de production devraient permettre une réaccélération de la croissance en 2027. Et, une fois les investissements terminés, les liquidités excédentaires générées par l’activité pourront augmenter.
Cours au moment de l’analyse : 19,60 EUR
Fagron est actif dans 35 pays, dans le domaine des préparations magistrales, une niche du secteur pharma dont le marché est estimé à 17 milliards de dollars par an.
Il fournit aux pharmacies, les hôpitaux et autres instituts de soins des matières premières et des préparations déjà réalisées (seringues, sacs de perfusion, crèmes, onguents, capsules).
Il réalise 37% de son chiffre d’affaires sur le marché européen (mature) puis 45% en Amérique du Nord et 18% en Amérique du Sud, deux ones dans lesquelles ses perspectives de croissance sont élevées.