En 1993, le gestionnaire d'actifs State Street Global Advisors lançait le tout premier "Exchange Traded Fund" (ETF; fonds négocié en Bourse) : le Standard & Poor's Depositary Receipt (SPY). L'objectif était alors de suivre au plus près l'évolution de l'indice américain S&P 500, en investissant dans chacune des 500 grandes actions qui le composent. Coût annuel pour les investisseurs : 0,1%.
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Beaucoup de résistance
Le produit, qui a démarré avec 6 millions de dollars sous gestion, s'est heurté au départ à une forte opposition. Pourquoi ? Parce qu'il était tout simplement... trop bon marché. Les intermédiaires financiers n'en tiraient pas suffisamment de bénéfices. Les distributeurs du fonds ne recevaient qu'une commission de courtage unique, à l'achat et à la vente, alors que les autres fonds leur octroyaient en plus, chaque année, une partie des frais de gestion.
Il a donc fallu beaucoup de temps pour que le produit prenne de l'ampleur.
Les raisons d'un succès
Mais la sauce a fini par prendre... D'abord, parce que le choix du S&P 500 comme indice sous-jacent s'est avéré être un succès. Entre 1995 et 1999, cet indice a progressé en moyenne de 28% par an. Ensuite, parce qu'on s'est rendu compte que la plupart des fonds qui tentaient de battre l'indice n'y parvenaient pas. Enfin, beaucoup de courtiers low cost ont vu le jour aux États-Unis. Et pour eux, peu importe que les produits négociés rapportent peu d'argent... pourvu que le volume des ordres compense. Les petites rivières ne font-elles pas les grands fleuves ? Quand les investisseurs institutionnels, comme les fonds de pension, ont eux aussi pris le train en marche, tout s'est emballé.
Le plus grand tracker au monde
Aujourd'hui, le fonds originel existe toujours, mais il s'appelle désormais SPDR S&P 500 ETF (ticker : SPY). Ce n'est plus le tracker le meilleur marché du S&P 500, mais il reste le plus important, avec 365 milliards de dollars sous gestion. Dans notre pays, la variante européenne peut être achetée auprès de la plupart des distributeurs de fonds. Ce fonds obtient le score de "96" dans notre sytème de notation, ce qui le place parmi les meilleurs de sa catégorie. Un choix intéressant pour ceux qui cherchent à investir en actions américaines. Ce fonds figure aussi dans tous nos portefeuilles types (5% dans le portefeuille défensif, 10% dans le portefeuille équilibré et 15% dans le portefeuille dynamique).
Marché en pleine croissance
En 30 ans, les trackers se sont imposés comme une success story, tant en termes d'offre de produits, d'actifs sous gestion, de cotations boursières que d'endroits où les acheter. Il existe désormais 9 500 ETF différents, ayant sous gestion quelque 7 200 milliards d'euros. Ce n'est pas rien. Et pourtant, le potentiel de croissance reste important. Les trackers ne représentent que 12,6% de l'encours des fonds aux États-Unis et à peine 7,5% en Europe. Ces chiffres devraient doubler d'ici cinq ans.
Un produit démocratique
La principale raison de cette croissance réside dans le faible coût annuel des trackers. Pour la première fois dans l'histoire, les petits investisseurs particuliers paient la même chose que les institutionnels, ni plus ni moins. Un ordre de 50 ou 500 000 dollars ne fait aucune différence. À ce jour, cela reste le principal attrait des ETF. A titre d'exemple, le SPY prélève 0,1% de frais par an. Les fonds d'actions américaines que vous pouvez acheter dans notre pays prélèvent en moyenne... 1,6%. Cette grande différence de frais annuels est un handicap trop important pour que la plupart des fonds puissent faire mieux qu'un simple tracker, qui se contente de suivre l'indice sous-jacent. Il n'est dès lors pas étonnant que de nombreux trackers soient repris dans nos portefeuilles types.
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