ETF thématiques : mode passagère ou stratégie d’avenir ?
Encore miser sur un ETF thématique ?
Encore miser sur un ETF thématique ?
Portés par des mégatendances comme l’intelligence artificielle, la
cybersécurité, les énergies renouvelables ou encore la blockchain, les
ETF thématiques séduisaient les investisseurs parce qu’ils promettaient
de capter la croissance de secteurs d’avenir.
Pourtant, leur succès semble s’essouffler. Les flux se dirigent
davantage vers des ETF généralistes.
Les ETF thématiques restent cependant des outils pertinents pour diversifier un portefeuille. À condition de ne pas confondre tendance structurelle et mode passagère.
Contrairement aux ETF classiques qui répliquent un indice large (MSCI World,
S&P 500), les ETF thématiques se concentrent sur une idée ou une
tendance.
Ils ne se limitent pas à un secteur mais traversent
plusieurs industries
pour capturer une dynamique globale : transition énergétique, vieillissement
démographique, digitalisation, robotique…
Par exemple, un ETF Clean Energy regroupera des producteurs d’énergie solaire, des fabricants de batteries et des entreprises de stockage.
Plusieurs facteurs expliquent la baisse de popularité des ETF thématiques.
D’abord, l’effet mode.
Entre 2020 et 2022, les thèmes IA, blockchain ou green energy ont attiré
massivement des capitaux, dopés par des performances spectaculaires. Mais la
réalité a rattrapé les attentes : volatilité élevée, corrections sévères et
valorisations parfois excessives ont refroidi les ardeurs.
Ensuite, le contexte macro-économique.
La hausse des taux d’intérêt a ravivé l’attrait pour les obligations. Les
investisseurs n’ont pas boudé les actions mais leur valorisation parfois
excessive les a poussés à rechercher plus de stabilité et donc à se tourner
vers des ETF basés sur de grands indices (S&P 500 et MSCI World
notamment). L’an dernier, ces indices ont capté pas moins de 80% de la
collecte des ETF en Europe.
Enfin, la multiplication des produits.
Le nombre de produits, souvent similaires, complexifie le choix de
l’investisseur.
En 2021, les ETF thématiques captaient 17% des sommes investies en ETF.
En 2025, ce poids aura été d’environ 5%.
Les ETF thématiques ont encore un intérêt, mais pas pour les raisons qui ont
fait leur succès d’hier.
Ce ne sont pas des instruments de court terme. Leur choix doit s’inscrire
dans une logique de long terme.
Les tendances qu’ils ciblent (transition énergétique, cybersécurité, santé)
ne disparaissent pas avec un cycle boursier. Elles sont portées par des
évolutions qui se déploient sur des décennies
(réglementations, innovations, démographie). Ces ETF permettent d’accéder à
des niches ou des segments de marché qu’il serait difficile
d’atteindre par un achat direct d’actions.
Il est important d’éviter les modes passagères. Un thème
trop médiatisé est souvent survalorisé et finit par décevoir.
On se souvient de la frénésie autour de la légalisation du cannabis en
Amérique du Nord en 2019. L’ETF Global X Cannabis (code ISIN :
US37954Y1459) a perdu plus de 80% depuis lors, preuve qu’un buzz peut vite
tourner au fiasco.
Ensuite, il faut être attentif à la
composition des produits
.
Alors qu’un ETF sectoriel compte 100 à 150 titres en moyenne, certains ETF
thématiques sont concentrés sur seulement 20 à 30 titres ce qui les rend
plus risqués.
Par exemple, le Global X Hydrogen ETF (code ISIN : US37960A4206) ne
contient que 25 positions et affiche une volatilité de près de 4 fois
supérieure à celle d’un indice d’actions mondiales.
Enfin, les frais liés aux ETF thématiques sont plus élevés que ceux des ETF classiques : comptez en moyenne 0,45 à 0,75%, contre 0,03 à 0,20% pour un ETF indiciel basé sur un indice ou un secteur. Certains produits très spécialisés dépassent même 0,80%.