Le Japon, nouveau coupable de la chute des marchés ?
Fin des taux zéro au Japon
Fin des taux zéro au Japon
Conséquence de la fin des taux zéro au Japon, les Japonais investissent moins à l’étranger. Résultat, les actions, les cryptomonnaies, et peut-être bientôt les obligations aussi, en ressentent les secousses.
Face à la nervosité grandissante sur les marchés, assurez-vous de la correcte diversification de votre portefeuille de placements.
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Pendant des années, un phénomène largement méconnu du grand public a contribué à alimenter les marchés financiers en argent frais : le carry trade.
Le principe est simple : emprunter là où le crédit est extrêmement bon marché, puis réinvestir cet argent dans des actifs offrant des rendements supérieurs, ou dans des paris plus risqués, comme les cryptomonnaies.
Depuis plus de dix ans, le Japon était la pierre angulaire de ce mécanisme. Avec des taux proches de 0% jusqu’en 2022, il suffisait d’emprunter en yen, de vendre la devise – ce qui contribuait à son affaiblissement – et d’acheter des actions américaines ou même du bitcoin. Résultat : des liquidités abondantes ont soutenu les marchés durant une bonne décennie.
Les choses ont commencé à se fissurer à l’été 2024. À la seule évocation d’une hausse rapide des taux par la Banque du Japon, les marchés ont connu un accès de panique : volatilité en hausse, yen qui se renforce brutalement, positions spéculatives débouclées en urgence. Les autorités de Tokyo avaient dû intervenir pour rassurer tout le monde.
Cette fois, le contexte est beaucoup plus délicat. La nouvelle Première ministre multiplie les annonces de gigantesques plans de dépenses publiques, parfois chiffrés en centaines de milliards d’euros.
Mais la dette japonaise dépasse déjà 230% du PIB. Naturellement, les marchés obligataires s'interrogent : qui va financer tout cela ? La réponse est claire : pas sans une hausse significative des taux. Le taux à 10 ans japonais flirte désormais avec 1,8%, un niveau plus vu depuis 2008. Logiquement, les investisseurs japonais préfèrent désormais garder leur argent chez eux, car les rendements domestiques commencent enfin à devenir attractifs.
La fin d’une source majeure de liquidités bon marché se ressent déjà sur les marchés des actions et des cryptomonnaies. Il est en tout cas un des facteurs expliquant la nervosité actuelle.
Le marché obligataire, lui aussi, pourrait bientôt être rattrapé. Pendant des années, les investisseurs nippons ont acheté massivement de la dette américaine et européenne. S’ils rapatrient leur argent, cela signifie moins d’entrées de capitaux vers les États-Unis et l’Europe et donc moins d’argent pour financer la dette. C’est un frein à la baisse des taux obligataires.