Le dollar est à la peine. Pourquoi ?
Pourquoi le dollar se porte-t-il plutôt mal ?
Pourquoi le dollar se porte-t-il plutôt mal ?
De début janvier à fin octobre, le dollar américain a perdu plus de 10% par rapport à l’euro.
Vu l’importance de Wall Street et des obligations américaines sur le marché mondial, il y a de fortes chances pour que votre portefeuille comprenne des actifs en dollar. La baisse de ce dernier a donc eu un impact négatif sur votre rendement après change en euro.
C’est également le cas pour nos portefeuilles types. Les Etats-Unis représentent 45% de notre portefeuille défensif, 60% de notre portefeuille équilibré et 50% de notre portefeuille dynamique.
L’impact de la baisse du dollar est donc considérable.
Mais selon nous, elle n’est pas une raison de paniquer ni de réduire vos positions dans les investissements américains. Bien au contraire. Qu’il s’agisse d’une baisse temporaire ou durable, nous l’ignorons.
En revanche, cette situation offre l’opportunité d’acheter des actions et des obligations américaines à un prix plus avantageux.
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Quand on compare deux devises, la question est toujours de savoir si l’une est forte et l’autre faible. Comme cette année le billet vert n’a pas cessé de perdre du terrain par rapport à de nombreuses autres devises, on peut effectivement parler de dollar faible. Depuis janvier dernier, le dollar est même la devise la plus faible du G10. Les investisseurs doivent s’y faire vu que jusqu’il y a peu le dollar dominait la situation. Sa force avait même un effet d’auto-efficacité : elle incitait de plus en plus d’Européens à investir aux États-Unis et de moins en moins d’Américains à chercher leur bonheur en dehors de leurs frontières.
Il y a plusieurs raisons.
La première est à chercher du côté des banques centrales.
La Fed (Federal Reserve, banque centrale américaine) a abaissé ses taux directeurs à quatre reprises (-1,25% au total), soit moins souvent que la Banque centrale européenne (onze fois, -2,35% au total). Les investisseurs s’attendent dès lors à ce que le cycle de baisse des taux d’intérêt se poursuive aux États-Unis (même si la Fed semble vouloir marquer une pause pour le moment) alors qu’il a pris fin dans la zone euro, ce qui aura pour effet de réduire l’écart de taux futur entre le dollar et l’euro (2,10% aujourd’hui en faveur des États-Unis). Le billet vert en sera d’autant moins intéressant par rapport à la monnaie unique.
La seconde raison est le facteur Trump. Sa propension à se mêler des affaires de la banque centrale américaine et en particulier de son président, Jerome Powell, n’est pas une bonne chose pour le dollar. Sa versatilité mine la confiance des investisseurs au point que beaucoup ne considèrent plus le dollar comme la valeur refuge par excellence et n’ont plus confiance dans la politique américaine.
On pourrait aussi invoquer une troisième raison, l’endettement élevé des États-Unis (124% de leur PIB – produit intérieur brut). Ce problème toutefois est loin d’être nouveau et il refait régulièrement surface. Par le passé, il n’a pas empêché le dollar de s’apprécier par rapport aux autres devises.
Le dollar peut-il encore baisser par rapport à l’euro ? Oui, bien sûr. Mais l’inverse est également vrai. Quoi qu’il en soit, nous pensons que le gros de la baisse du dollar par rapport à l’euro est derrière nous.
Pourquoi ?
Parce que le dollar approche de sa valeur d’équilibre par rapport à l’euro. Il faudrait donc de nouvelles raisons pour que le billet vert continue à baisser. Nous n’en voyons pas. Nous ne sommes même pas du tout certains que la Banque centrale européenne (BCE) ne baissera plus ses taux. Comme les prix des matières premières (notamment l’énergie) sont exprimés en dollar, sa faiblesse réduit notre inflation importée. Ajoutez à cela la mollesse de la demande et la concurrence croissante sur notre marché des produits asiatiques à prix cassés (leurs fabricants cherchent des alternatives vu que les droits de douane rendent leurs exportations vers les États-Unis plus difficiles) et vous obtenez un cadre idéal dans lequel la BCE dispose d’une marge de manœuvre supplémentaire pour abaisser encore ses taux directeurs.
De toute façon, l’écart de taux d’intérêt par rapport à l’euro continue de jouer en faveur du dollar, qu’il se réduise ou non. Ainsi, fin octobre, la différence de rendement sur les obligations américaines à 10 ans était de 1,45%. Cela suffit largement pour attirer les investisseurs.
Pour les Américains, un dollar moins fort est clairement favorable aux exportations. Et dans le même temps le chiffre d’affaires des entreprises américaines opérant à l’étranger gonfle lorsqu’il est exprimé en dollar.
Ajoutez à cela la réforme fiscale de Trump, un accès facile et bon marché au crédit et une économie qui, malgré tout, fait preuve d’un beau dynamisme (3,8% de croissance au deuxième trimestre et probablement un chiffre similaire au troisième trimestre). Bref, voilà un cocktail qui est de nature à faire affluer les capitaux (étrangers) vers les marchés financiers américains.
2015-2016 : +14,7% par rapport à l’euro.
La force du dollar repose sur le fait que les attentes en matière de taux d’intérêt sont plus favorables outre-Atlantique. Les émissions obligataires en dollar offrent (nettement) plus que celles en euro, ce qui soutient le billet vert.
2017-2019 : -6% par rapport à l’euro.
Le dollar connaît quelques belles envolées mais l’incertitude politique et les contentieux commerciaux ont fini par peser sur son cours.
2020-2021 : -1,3% par rapport à l’euro.
Le dollar n’arrive pas à profiter de la fuite des investisseurs face au risque que constitue la pandémie (Covid 19). Beaucoup de capitaux sont rapatriés.
2022-2024 : +9,8% par rapport à l’euro.
La vigueur relative de l’économie américaine amène la Federal Reserve à augmenter toujours plus ses taux d’intérêt par rapport à la zone euro. Et par la suite la Fed a baissé moins et moins souvent ses taux.
2025 : -10,9% par rapport à l’euro.
Plusieurs facteurs jouent : la baisse de l’écart de taux avec l’euro, la politique de Donald Trump et la dette publique américaine.