L’actualité financière peut donner le tournis : valorisations élevées,
rumeurs de bulle sur l’IA, inflation persistante…
Autant de signaux qui rappellent qu’un krach peut frapper !
Comment dès lors protéger votre portefeuille, en prévision d’une tempête
qui pourrait éclater ?
Qu'est-ce qu'un krach ?
Un krach boursier est une chute brutale, rapide et massive des marchés
financiers.
C’est un mouvement de panique pendant lequel un grand nombre d'investisseurs
se précipitent pour vendre leurs titres. Un krach est souvent le résultat
d’une « bulle spéculative » qui a éclaté : pendant un certain temps, les
prix des actions ont grimpé de manière excessive, sans forcément être en
phase avec la « vraie » valeur des entreprises.
Anticiper un krach relève presque de l’impossible, même pour les
professionnels les plus aguerris. Mais ce n’est pas parce qu’on ne peut pas
le prévoir, qu’on ne peut pas s’y préparer.
6 conseils pour préparer votre portefeuille à la tempête
1. La règle d'or : ne jamais investir l'argent dont vous aurez besoin à
court terme
C'est la base de tout placement.
Avant même de penser à acheter votre première action ou votre premier
ETF, vous devez avoir une « épargne de précaution » solide.
• Mettez sur un compte d'épargne l'équivalent de 3 à 6 mois de vos
dépenses courantes.
• Cet argent doit être disponible en cas de coup dur (panne de
voiture, perte d'emploi). Grâce à ce matelas de sécurité, vous ne serez
jamais forcé de vendre vos placements en Bourse à perte pour couvrir une
dépense urgente.
2. Diversifiez !
• Diversification des actions et des fonds : n'achetez pas
uniquement des actions d'une seule entreprise ou un fond d'un seul secteur
(par exemple, uniquement des entreprises technologiques). Répartissez vos
placements sur plusieurs secteurs (banques, santé, alimentation, etc.) et
dans différentes zones géographiques (Europe, Asie, États-Unis).
• Diversification des actifs : ne vous limitez pas aux actions ou
aux ETF d’actions. Investissez aussi dans :
- les obligations : après une période de hausse des taux d'intérêt par les
banques centrales pour lutter contre l'inflation, le marché des obligations
est redevenu intéressant et offre une diversification précieuse contre la
chute des actions;
- l'immobilier : la brique est souvent moins corrélée aux soubresauts de la
Bourse;
- l’or : considéré comme une « valeur refuge », il a tendance à prendre de la
valeur lorsque tout le reste s'écroule.
3. Privilégiez le long terme
La Bourse n'est pas un sprint, c'est un marathon.
Les krachs sont spectaculaires sur le moment, mais ils ne sont que des
accidents de parcours.
• Le principe : si vous investissez pour dans 10 ou 20 ans, un
krach n'est qu'un « sale moment » qu'il faut traverser; historiquement,
après chaque grand krach, les marchés se sont toujours relevés et ont
dépassé leurs niveaux précédents
• La bonne attitude : si les marchés chutent de 15, 20 ou 30%,
rappelez-vous que c’est l'opportunité d'acheter des actions de qualité « soldées ». Ayez toujours une poche de liquidités pour investir après une
baisse.
Le temps est votre allié.
Celui qui aurait investi en Bourse à l’échelle mondiale au plus haut de
l’année 2007, juste à la veille de la crise financière (correction d’un peu
plus de 52% en 17 mois) se retrouverait aujourd’hui avec un portefeuille qui
aurait crû malgré tout d’en moyenne 8% par an.
Celui qui aurait investi en Bourse à l’échelle mondiale au plus haut du mois
de février 2020, à la veille de la crise du covid (correction de 33% en 1 mois) aurait engrangé aujourd’hui un rendement annuel moyen de 9,5% (en
euro).
4. Investissez petit à petit
C'est la meilleure façon de déjouer l'imprévisibilité des marchés.
• Le principe : au lieu d'investir une grosse somme en une seule
fois (et risquer de le faire juste avant une correction majeure), engagez de
petites sommes de manière régulière (par exemple 500 € chaque mois).
• L'avantage : avec cette technique, vous n'achetez pas tout au
plus haut. Si un krach survient, vos achats suivants se feront à bas prix,
ce qui tirera votre prix d'achat moyen vers le bas. Vous n'aurez pas besoin
de savoir quand est le meilleur moment pour investir. La méthode est simple
et lisse les risques de chute.
5. Concentrez-vous sur les secteurs plus défensifs
Certaines entreprises ou certains secteurs sont plus solides que
d'autres face à une crise.
• Le principe : lors d'une récession, nous pouvons arrêter
d'acheter le dernier gadget à la mode, mais nous continuerons d'acheter de
la nourriture, de nous soigner et de payer nos factures d'électricité.
• Les secteurs défensifs sont ceux de l'alimentation, de la santé
et des services publics (eau, électricité, gaz). Ils offrent généralement
des rendements plus stables et des dividendes réguliers, car leurs revenus
résistent mieux aux cycles économiques. Ils jouent un rôle essentiel
d'amortisseur dans un portefeuille.
6. Réévaluez périodiquement votre portefeuille
Réévaluer son portefeuille permet de garder son épargne alignée avec ses
besoins et d’éviter de paniquer lors de chocs boursiers.
• Le principe : avec le temps, la valeur des différentes parties
de votre portefeuille (actions, obligations, liquidités, etc.) évolue : il
se peut que certains actifs, après quelques bonnes années, pèsent plus lourd
que d’autres dans l'ensemble, ce qui vous expose à des risques plus
importants sans forcément en avoir conscience.
• Faites le point régulièrement : ajustez la répartition de vos
actifs en fonction de l’évolution des marchés et de votre profil de risque.
Vendez une partie si un actif prend trop de place.
Des outils spécifiques pour se protéger ?
Options
Pour se protéger contre un krach, on peut utiliser des options de
vente ("put"). Ces outils (très techniques), montent en valeur si le marché
chute, compensant partiellement les pertes du reste du portefeuille.
Toutefois, leur utilisation demande beaucoup de précautions, surtout pour
les investisseurs peu expérimentés. Il faut être conscient de leur coût, de
leur complexité et de l’absence de garantie à 100%.
Nous vous conseillons de ne pas y avoir recours.
Ordre stop-loss
Un ordre stop loss est une solution plus accessible et plus simple
que les options pour se protéger contre une forte baisse du marché. C’est un
ordre boursier qui n’est activé que lorsque le titre franchit un certain
seuil, fixé à l’avance.
On n’a pas besoin d’apprendre le fonctionnement des produits dérivés ni de
payer de prime d’assurance comme avec les options. En outre, c’est
totalement automatique, donc pas de réflexe à avoir même si l’on ne suit pas
les marchés tous les jours.
Toutefois, le stop loss n’est pas adapté pour des valeurs très volatiles ni
pour une stratégie à long terme : une forte amplitude journalière peut
entraîner une sortie prématurée de position et donc la cristallisation de
pertes évitables.
Conclusion : gardez votre calme
Pour l'investisseur éclairé et patient, le krach n'est pas une catastrophe,
mais une opportunité.
Dans le climat actuel, marqué par la fascination pour l'IA, les incertitudes
géopolitiques et les craintes inflationnistes, la nécessité de rester maître
de ses émotions est plus cruciale que jamais.
Adoptez une approche simple : épargne de précaution d'abord, diversification
sectorielle et géographique ensuite, et vision à long terme toujours. Si
vous suivez ces principes de bon sens, vous ne serez pas submergé par la
panique. Au contraire, à la manière de Warren Buffett, vous aurez la satisfaction de savoir que vous êtes peut-être sur le point
d'acheter d'excellentes entreprises à prix cassés.
Préparez-vous, et vous ferez partie de ceux qui sortiront vainqueurs de la
prochaine tempête !