La progression des prix de l’énergie devrait se renforcer dans les mois à venir et toucher les prix des transports ou du logement. Cette tendance est déjà lancée en Allemagne, où l’inflation annuelle a été de 1,7% en décembre (contre 0,7% en novembre).
La pression sur la Banque centrale européenne pour qu’elle change de politique monétaire devrait dès lors s’accentuer. Car si elle a choisi de prolonger les rachats de dette jusque fin 2017 (pour 60 milliards par mois), c’est surtout pour éviter la déflation. Or, avec une inflation en hausse, l’argument tombe à l’eau. De plus, les derniers indices d’activité industrielle et de services dans la zone euro montrent des niveaux jamais vus depuis mai 2011. Nos économies sont donc en expansion et la faiblesse de l’euro – qui rend compétitives nos exportations – ainsi que le bel élan dont dispose l’économie américaine, ne devraient rien gâcher.
Dès lors, s’il est certain que la présence de la BCE sur le marché obligataire européen maintiendra les taux à des niveaux réduits dans l’immédiat, il est clair aussi que ces derniers sont appelés à augmenter. D’ailleurs, suite à l’annonce du chiffre de l’inflation, le taux allemand à 10 ans a déjà rebondi à 0,25% et la tendance est suivie ailleurs dans la zone.