Rentabilité toujours à la peine pour IBA

Faut-il investir en Bourse dans l’action IBA, toujours à la peine en termes de rentabilité ?
Faut-il investir en Bourse dans l’action IBA, toujours à la peine en termes de rentabilité ?
Le chiffre d’affaires du premier semestre a dépassé les attentes. L’intérêt pour la protonthérapie reste d’actualité (quatre nouveaux systèmes commandés depuis janvier), surtout aux États-Unis et en Asie, mais la rentabilité tarde à se matérialiser, malgré la position de leader mondial du groupe.
Malgré un carnet de commandes toujours très solide (1,3 milliard, soit l’équivalent de plus de 2 ans de chiffre d’affaires), nous restons par conséquent prudents. Entre la hausse des charges financières (liée aux besoins de trésorerie accrus par l’exécution accélérée des projets) et l’absence d’éléments exceptionnels qui avaient gonflé le bénéfice 2024, nous tablons au mieux sur une stabilisation du bénéfice 2025 à 0,32 EUR par action.
En résumé, IBA reste un leader mondial attractif mais encore fragile en termes de rentabilité.
À ce stade, mieux vaut conserver plutôt que se renforcer.
En hausse de 7 % en 2024, le chiffre d’affaires d’IBA a encore bondi de 40% au premier semestre 2025. Cette performance reflète l’accélération de l’exécution du carnet de commandes accumulé ces dernières années. À titre d’exemple, l’installation d’un système de protonthérapie – plus précise que la radiothérapie pour certains cancers mais aussi plus coûteuse – prend généralement 9 à 12 mois.
Cette croissance n’a toutefois pas suffi à redresser la rentabilité. IBA clôture à nouveau le semestre dans le rouge, avec une perte par action de 0,09 EUR. La marge opérationnelle reste trop faible, à 3,5 %, comme en 2024. La division protonthérapie (51% du chiffre d’affaires), en hausse de 55 %, demeure déficitaire. En cause : l’exécution de contrats à faible marge signés par le passé en Chine et en Espagne, ainsi que des retards sur d’autres projets qui ont alourdi les coûts. IBA table cependant sur une contribution opérationnelle positive pour la division sur l’ensemble de l’année.
Les autres activités, toutes rentables, affichent de belles performances. Les ventes de dosimétrie ont progressé de 9%, tandis que les autres accélérateurs, utilisés notamment pour la stérilisation, ont bondi de 30%. Ces derniers continuent à engranger des commandes à un rythme soutenu : 14 depuis janvier, contre 33 sur toute l’année 2024 et 18 en 2023.
Côté perspectives, IBA se montre confiant. Le groupe affirme ne pas craindre d’impact significatif de la hausse des droits de douane américains ni du « One Big Beautiful Bill Act » qui vise à réduire les dépenses de santé aux États-Unis. Les objectifs sont confirmés : un bénéfice opérationnel avant éléments exceptionnels d’au moins 25 millions EUR en 2025 (après 10,6 millions au 1er semestre et 17,3 millions en 2024). D’ici 2028, la direction vise une croissance annuelle du chiffre d’affaires de 5 à 7% et une marge EBIT d’environ 10%. Pour rappel, les ambitions avaient été revues drastiquement à la baisse en mars.
Cours au moment de l’analyse : 12,06 EUR
IBA est un fabricant belge d’accélérateurs de particules à usage médical et industriel. La protonthérapie (±41% des salles de traitement déjà installées à ce jour dans le monde sont d’IBA, 48% des ventes en 2024), la forme de radiothérapie la plus avancée à ce jour, est son fer de lance. IBA réalise 13% de ses ventes dans la dosimétrie et 39% dans des accélérateurs utilisés pour la stérilisation des dispositifs médicaux et la production d’isotopes et de produits radiopharmaceutiques. Le marché de la protonthérapie, adopté plus lentement que prévu par le milieu hospitalier (coûts élevés,…), est assez peu dynamique depuis plusieurs années.