Annus horribilis pour Novo Nordisk
Faut-il investir en Bourse dans l’action Novo Nordisk qui sort d’une année 2025 semée d’embûches ?
Faut-il investir en Bourse dans l’action Novo Nordisk qui sort d’une année 2025 semée d’embûches ?
Le cours de l’action s’est progressivement dégradé, reflétant un mélange de déceptions financières, de doutes stratégiques et de marché plus concurrentiel. Le groupe conserve certes des atouts (solidité, nouveaux produits) et la tendance du marché de l’obésité reste favorable, mais dans l’immédiat, la prudence reste de mise.
CONSERVEZ.
L’année 2025 aura été marquée par un tournant inattendu pour Novo Nordisk. Après une décennie de croissance soutenue par ses traitements contre le diabète (Ozempic) et l’obésité (Wegovy), la société s’est en effet retrouvée prise dans une spirale de difficultés.
Tout a commencé avec les résultats cliniques mitigés du CagriSema, traitement en fin de développement, qui ne s’est pas montré à la hauteur des attentes.
Les menaces de taxes douanières et la pression à la baisse sur les prix de l’administration Trump ont ensuite pris le relais.
Plus récemment, deux études cliniques n’ont pas réussi à démontrer que la prise d'une version orale de l'Ozempic pouvait ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer. Une réussite dans ce domaine aurait pourtant été une belle roue de secours pour Novo Nordisk.
Mais la plus grosse menace vient de la concurrence des préparations équivalentes qui ont profité de la lenteur du groupe à régler ses problèmes de capacité de production (désormais résolus) et surtout de la supériorité des produits d’Eli Lilly qui n’ont cessé de prendre des parts de marché.
Novo Nordisk a dès lors été contraint de revoir ses perspectives à la baisse à plusieurs reprises tout au long de l’année, la dernière révision à la baisse ayant eu lieu lors de la présentation des résultats du 3e trimestre. Le groupe table ainsi désormais pour 2025 sur une croissance de 8 à 11% des ventes (hors effets de change) et de 4 à 7% du bénéfice opérationnel. A titre de comparaison, les estimations données début 2025 faisaient état de +16 à +24% pour les ventes et de +19 à +27% pour le bénéfice opérationnel…
Tout n’est pas noir pour autant. Côté pipeline, une étude (phase intermédiaire) a récemment montré l’efficacité de l’amycrétine (en version sous-cutanée et orale) pour perdre du poids et réduire le taux de sucre dans le sang chez les patients souffrant d’un diabète de type 2. Le groupe vient aussi de recevoir le feu vert de l’autorité sanitaire américaine pour le Wegovy sous forme orale journalière chez les patients obèses ou en surpoids. Cette version, plus pratique et moins chère, sera lancée dès janvier 2026 aux Etats-Unis, alors que la demande d’homologation pour l’Europe est toujours en cours d’examen. Il devrait toutefois être concurrencé dans les prochains mois par l’Orforglipron d’Eli Lilly.
De plus, avec l’arrivée d’un nouveau CEO, un important plan d’économies a été lancé. Objectif, des économies annuelles de 8 milliards DKK (1,04 milliard EUR) d’ici la fin de l’exercice 2026, soit environ 1,80 DKK par action.
Enfin, la Fondation Novo Nordisk (actionnaire majoritaire avec 72% des droits de vote fin 2024) a accru son contrôle sur le labo pour tenter d’améliorer la réactivité du groupe face aux défis (pertes de parts de marché, pression sur les prix). Pour preuve, le combat (finalement perdu) avec Pfizer pour acquérir Metsera, un autre spécialiste de l’obésité.
Cours au moment de l’analyse : 327,75 DKK
Novo Nordisk est le n°1 mondial du diabète. Le laboratoire danois est également présent dans le traitement de l’obésité, de l’hémophilie et des déficits en hormones de croissance.