Vous êtes nombreux à effectuer des placements en devises étrangères, que ce soit fréquent ou plus sporadique : actions américaines, obligations en couronne norvégienne, fonds libellés dans une autre devise, etc. En général, vous faites très attention aux frais de transaction, aux frais d'entrée et à la fiscalité. C’est fort bien, mais il faut aussi vous intéresser de près aux frais de change. Qu'en est-il ?
Grâce à notre convertisseur de devises, vous pouvez connaître la valeur en euro de n’importe quel montant exprimé dans une devise étrangère.
Pourquoi des frais de change ?
Si vous souhaitez convertir des euros dans une autre devise, ou vice-versa, il faut faire appel à votre banque ou à votre courtier. Ce n’est pas gratuit, ces intermédiaires vous facturent un certain montant pour chaque conversion de devises. Ce montant est calculé sur la base d’un pourcentage sur chaque conversion. Par exemple, Saxo Bank (ex-BinckBank) applique un taux de change de 0,45%. Re=Bel, la nouvelle plate-forme de trading en ligne de Belfius, facture, elle, un maximum de 1%.
Vous payez deux fois
Si vous voulez effectuer un placement en devise étrangère au départ de vos euros, vous devrez convertir ces derniers et payer des frais de change. Attention au chemin inverse : il faudra bien un jour ou l’autre reconvertir en euro la devise étrangère dans laquelle vous avez effectué ce placement. Autrement dit, vous payez une première fois des frais de change lors de la conversion de vos euros en devise étrangère. Et une deuxième fois lorsque vous devrez convertir en euro le fruit de votre placement en devise étrangère.
Des frais de change différents
Il y a de fortes différences entre les frais de change que comptent les intermédiaires que sont les banques et les courtiers.
Le courtier néerlandais Mexem est le moins cher : 0,1%. En général, les banques et les courtiers facturent entre 0,45 et 1,30%.
ING réclamait il n’y a pas si longtemps encore le tarif exorbitant de 3%. Mais la banque est rentrée dans les rangs en facturant désormais des frais de 1% à chaque conversion.
Alors que la plupart des intermédiaires appliquent un taux de frais de change fixe, indépendamment de la devise ou du montant de la transaction, BNP Paribas Fortis procède autrement. Ainsi, la conversion de et vers le dollar américain et la livre sterling est moins chère que le change en dollar australien ou en couronne norvégienne. En outre, ces frais de change sont dégressifs. Prenons un exemple : la conversion de 1 000 euros en dollar coûte 1% alors que pour le change de 10 000 euros en dollar elle tombe à 0,85%. Vous trouverez dans le tableau ci-dessous un aperçu détaillé des frais de change par banque et par courtier.
Conversion automatique ou manuelle
Dans la plupart des banques et chez la plupart des courtiers, vous pouvez choisir à l’avance entre la conversion automatique ou la conversion manuelle.
– Votre intermédiaire financier applique la conversion automatique dès que vous effectuez un placement en devise étrangère et que vous avez sur votre compte les euros nécessaires. Inversement, lorsque vous vendez des parts de fonds ou que vous touchez un dividende ou un coupon en devise étrangère, il y a immédiatement conversion en euro.
– Par contre, avec la conversion manuelle, lorsque vous touchez des devises étrangères (vente de parts de fonds, dividendes, coupons), vous pouvez placer celles-ci sur un compte en devises et attendre le moment de votre choix pour effectuer la conversion en euro. Un compte en devises peut également être utile si vous avez l'intention de réinvestir les devises étrangères que vous avez touchées. Vous évitez ainsi qu’elles soient inutilement converties en euro et que vous payiez des frais de change superflus.
Les comptes en devises sont généralement gratuits et ils sont largement disponibles dans les monnaies les plus courantes comme le dollar américain, la couronne norvégienne ou la couronne suédoise.
Voir clairement les frais appliqués
La majorité des banques et des courtiers communiquent de manière transparente sur les frais de change qu'ils appliquent. Belfius se contente toutefois de mentionner un taux maximal de 1%, sans donner plus de détails.
Petit rappel : afin d'améliorer la transparence en matière de frais, la directive européenne MiFID II oblige les intermédiaires financiers à fournir à l'investisseur un relevé annuel détaillé de tout ce qu’ils ont facturé. Les frais de transaction entre autres, mais aussi les frais de change, qui doivent être mentionnés séparément pour que chaque investisseur puisse voir clairement ce qu’il paie et pour quoi.
Comment le calcul est-il effectué ?
Lorsque vous achetez ou vendez un produit financier dans une devise étrangère, le plus souvent, les banques et les courtiers ne calculent pas les frais de change séparément, ils les incluent dans le taux de change. Autrement dit, si vous deviez par exemple effectuer au même moment une conversion vers la même devise auprès de deux intermédiaires financiers différents, les taux de change indiqués seraient probablement différents. L’idéal serait pourtant que le taux de change réel (hors frais) soit clairement mentionné et, juste à côté, les frais de change appliqués. Keytrade Bank, par exemple, mentionne clairement le montant des frais de change qu’elle prélève lorsque vous passez un ordre. Une pratique à généraliser !
Des frais trop souvent cachés
Si en général les investisseurs sont attentifs aux frais de transaction facturés par leur banque ou leur courtier, ils négligent trop souvent les frais de change. Alors que dans certains cas ces frais peuvent être assez élevés. A notre avis, des frais de 0,50% ou moins semblent les plus justes. Si, par exemple, vous achetez pour 5 000 euros d'actions américaines, vous devrez payer des frais de change de 25 euros à un taux de 0,50%. Ce n’est pas très éloigné du coût moyen des transactions.
Les frais de change, comme tous les autres frais, doivent être minimisés autant que possible. Si vous investissez régulièrement dans d’autres devises que l’euro, vous pouvez éviter les frais de change inutiles en ouvrant un compte en devises auprès de votre banque ou de votre courtier. Lorsque par exemple vous prenez votre bénéfice sur un placement en devises, déposez les devises touchées sur un tel compte en devises. Vous ne paierez pas de frais de change et vous n’en paierez pas non plus si plus tard vous réinvestissez dans la même devise.
DeGiro : attention au mode de calcul
Le courtier néerlandais DeGiro travaille avec deux tarifs différents. Si vous optez pour la conversion automatique, il ne facture que 0,1% de frais de change.
Si, en revanche, vous optez pour la conversion manuelle, DeGiro facture un coût fixe de 10 euros + 0,02%. Attention, si vous convertissez manuellement des montants limités, ce coût peut être proportionnellement élevé. Supposons que vous vouliez convertir des dollars pour une valeur de 500 euros, vous paieriez alors le coût fixe de 10 euros plus 0,10 euro (500 euros x 0,02 %). Dans cet exemple, la conversion manuelle vous serait coûteuse, à savoir 2,02 % (10,10/500 euros).
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