La FSMA, qui est en quelque sorte le chien de garde du marché financier belge, a publié en octobre une étude sur l’évolution du crowdlending dans notre pays entre juin 2018 et juillet 2020. Il en ressort que ce mécanisme de financement rencontre un certain succès chez nous.
DÉFINITION | Qu’est-ce que le crowdlending ?
Evolution remarquable
En fait, le crowdlending s’est fortement développé ces dernières années dans notre pays. En 2017, ce mécanisme d’appel au marché a collecté un total d’environ 20 millions d’euros – ce qui à l’époque était un record. En 2019, ce montant est passé à 41,5 millions – plus du double. Ce faisant, le crowdlending représente 78% des capitaux collectés via le crowdfunding, le mot générique recouvrant tous les appels à capitaux via une plateforme ad hoc. L’évolution est tout aussi remarquable sur le plan des projets ainsi financés : 92 en 2017, 142 en 2019.
Impact du virus
L’étude de la FSMA porte aussi sur le 1er semestre de 2020, lorsque la crise sanitaire a éclaté. Sur la base des notes d’information rédigées, elle constate que le nombre des projets financés par crowdfunding est tombé à 20 alors qu’au 1er semestre de 2019 il était de 44. Le coronavirus est passé par là, mais la FSMA ne fait que suggérer un lien, elle s’abstient de toute conclusion prématurée.
Il se fait qu’en mai et en juin de cette année nous avons procédé à un tour d’horizon auprès des principales plateformes de crowdlending. Il en ressortait que le lancement de nouveaux projets avait quasiment été stoppé du fait de l’incertitude créée par la crise sanitaire, ce qui confirme les premières constatations de la FSMA.
Mais il en est aussi ressorti qu’au printemps la reprise de projets nouveaux était forte. Et que la confiance des investisseurs dans ce type d’investissement était intacte. La raison en est, entre autres, le fait que les pouvoirs publics ont lancé plusieurs mesures de soutien et que le nombre des faillites d’entreprises et de particuliers financés par crowdlending est resté à ce jour limité.
Mieux encore, il semble que l’intérêt ait augmenté dans les entreprises pour ce type de financement complémentaire. Il se pourrait bien qu’au bout du compte 2020 ne soit pas la mauvaise année pour le crowdlending que certains craignaient.
Professionnalisme
C’est en 2012 que le crowdlending a fait son entrée chez nous au départ du marché financier anglo-saxon. Il s’est structurellement implanté avec un certain succès vu le montant des capitaux ainsi collectés et le nombre des projets ainsi financés. La FSMA y a apporté son écot : elle contrôle les plateformes, lesquelles doivent d’ailleurs obtenir une agréation auprès d’elle.
Il faut également reconnaître que les principales plateformes de crowdlending sont gérées par de vrais professionnels. Les procédures de sélection des projets finançables sont fort strictes, le management des plateformes est de grande qualité, les plateformes sont elles-mêmes construites avec soin, etc.
Tous ces facteurs font que d’une part les entreprises et les particuliers sont de plus en plus nombreux à recourir à ce mode de financement, et d’autre part que de plus en plus d’investisseurs sont attirés par cette forme alternative de placement – dans laquelle d’ailleurs leur confiance va croissant. Bref, le crowdlending devrait rencontrer toujours plus de succès.
Investir en crowdlending
Pour l’investisseur, les perspectives de rendement du crowdlending sont attirantes. L’étude de la FSMA parle d’un rendement annuel moyen de 7,4%. Après précompte mobilier de 30%, cela fait encore un confortable rendement net de 5,2%. Confortable surtout pour qui compare avec le compte d’épargne, pour autant que la comparaison soit valable. Or, ce n’est pas le cas.
Le crowdlending est un placement présentant un risque élevé de perte si l’entreprise ou le particulier qui en bénéficie rencontre des difficultés financières. C’est la raison pour laquelle nous vous conseillons de n’investir en crowdlending que si vous êtes prêt à prendre ce risque en complément d’un portefeuille déjà largement diversifié.
Trois conseils pour investir en crowdlending
Répartissez vos placements en crowdlending sur plusieurs projets différents.
Lisez attentivement les notes d’information avant de vous décider. Ces notes reprennent sur plusieurs pages les informations importantes sur le projet, ses animateurs et les modalités du placement proposé (rendement, programme de remboursement, etc).
Optez pour un crowdlending prévoyant des remboursements réguliers du capital emprunté plutôt que pour un crowdlending dont le capital est remboursé en une fois à l’échéance. Cela réduit votre risque au fur et à mesure que l’échéance se rapproche.
Les principales plateformes de crowdlending en Belgique
Beebonds | Mise sur les petites sociétés immobilières.
Bolero Crowdfunding | Fait partie du groupe KBC. S’adresse aux PME et aux entreprises de croissance.
Ecco Nova | Mise sur l’immobilier durable et l’énergie.
Lita.co | S’adresse aux projets ayant un impact positif sur la société et la planète.
Look&Fin | N° 1 en Belgique, mise sur les PME.
Mozzeno | Seule plateforme sérieuse pour le crowdlending entre particuliers.
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