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Malgré la crise sanitaire, l’épargne-pension a bien résisté en 2020

Malgré la crise sanitaire, l’épargne-pension a bien résisté en 2020

Malgré la crise sanitaire, l’épargne-pension a bien résisté en 2020

Publié le 28 janvier 2021
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Malgré la crise sanitaire, l’épargne-pension a bien résisté en 2020

Malgré la crise sanitaire, l’épargne-pension a bien résisté en 2020

L’année s’est clôturée sur une hausse moyenne de 2%.

Pour en savoir plus sur l’épargne-pension, consultez notre dossier sur le sujet.

Pas si mal

On ne peut pas dire qu’en mars dernier les choses s’annonçaient bien pour les 19 fonds d’épargne-pension commercialisés dans notre pays. En moyenne, sur les 3 premiers mois de l’année, ils avaient perdu environ 15%, ce qui représente en capital une perte de près de 3,3 milliards d’euros. Tout indiquait à l’époque que les fonds d’épargne-pension allaient au-devant de la pire année depuis leur création en 1987.

Neuf mois plus tard, que constate-t-on ?
Que la situation est acceptable : en moyenne, les fonds d’épargne-pension ont gagné 2%. Sur les 19 fonds concernés, 1 seulement est dans le rouge et encore, de peu.

Le meilleur fonds d’épargne-pension de l’année 2020 est VDK Pension Fund avec une augmentation de 6,4% de sa valeur d’inventaire. Ses rivaux sont loin derrière. Ce fonds doit sa performance à la bonne tenue de certaines actions qu’il a en portefeuille, surtout ASM International (semi-conducteurs, Pays-Bas, +83%) et ASML (ancienne co-entreprise de la précédente, +52%). Son portefeuille compte 66% d’actions.

A l’autre bout du classement on trouve Interbourse Hermès Fonds de Pension avec une perte de 0,1%. Le portefeuille de ce fonds compte 70% d’actions, mais le malheur veut qu’il y ait parmi elles Ageas (assurances, Belgique, -13%) et Intrum (gestion et recouvrement de créances, Suède, -12%).

Un fonds n’est pas l’autre

S’il est une chose qui a été confirmée (une fois de plus) en 2020, c’est bien que les fonds d’épargne-pension sont tributaires de la situation sur les marchés financiers. Les Bourses se portent bien ? Les fonds d’épargne-pension aussi. Et inversement. C’est une chose qu’il faut bien comprendre : les fonds d’épargne-pension sont un placement en Bourse. Cela peut ne pas être sans conséquence pour vous. N’investissez dans de tels fonds que de l’argent dont vous acceptez dès le départ qu’il puisse perdre de sa valeur lorsque les marchés financiers sont dans une mauvaise passe. Il n’y a en effet pas de protection du capital.

Les 19 fonds d’épargne-pension commercialisés dans notre pays sont tous des fonds mixtes. Ce qui veut dire que leur portefeuille comprend toujours deux ingrédients : des actions ET des obligations. La proportion dans laquelle ces deux ingrédients sont mixés est déterminante pour le risque et le rendement potentiel. Il y a 3 types différents de fonds d’épargne-pension, les fonds dynamiques, neutres et défensifs.

Le portefeuille des fonds d’épargne-pension dynamiques comprend nettement plus d’actions que d’obligations. Fin décembre, la proportion moyenne était de 67. Ce type de fonds d’épargne-pension est le plus populaire. C’est dans cette catégorie aussi que vous avez le plus de choix (11 produits différents).

Le portefeuille des fonds d’épargne-pension neutres (3 produits seulement) compte autant d’actions que d’obligations. Seules Belfius, BNP Paribas Fortis et Crelan en proposent. Ils sont facilement reconnaissables à la présence dans leur nom du mot anglais ‘Balanced’. 

Enfin, le portefeuille des fonds d’épargne-pension défensifs compte nettement moins d’actions que d’obligations. En moyenne, ces dernières représentent 65% du portefeuille de ces fonds. Le marché vous en propose 5 différents et ils sont reconnaissables à la présence dans leur appellation des mots ‘défensif’, ‘low’ ou ‘stability’. Attention : ‘défensif’, cela ne veut pas dire avec garantie du capital.

Des règles de placement très strictes

Tous les fonds d’épargne-pension sont tenus de respecter un ensemble de règles très strictes. En voici les principales :
– le portefeuille ne peut jamais contenir plus de 75% en actions ou en obligations;
– ce portefeuille ne peut en aucun cas contenir plus de 20% en actifs exprimés dans une devise étrangère;
– il ne peut pas comprendre plus de 30% d’actions de sociétés dont la capitalisation boursière est de 3 milliards d’euros ou moins.
Ces règles ont pour objectif de répartir le risque et elles ont une grande influence sur la composition des portefeuilles. En général, les gestionnaires préfèrent les actions de la zone euro à la capitalisation boursière la plus élevée. Notamment parce les portefeuilles doivent contenir 80% au moins d’actifs en euro (contre maximum 20% en devise étrangère, voir plus haut), mais aussi parce que ce type d’actif est le plus facilement négociable. C’est la raison pour laquelle on trouve quasi toujours dans ces portefeuilles des actions AB InBev, Sanofi, Unilever, Total et SAP. 
Ces règles font que les gestionnaires de fonds ne sont pas totalement libres de leurs mouvements. Si tel gestionnaire est très optimiste sur le potentiel des actions américaines, c’est son droit, mais il ne peut pas y investir plus de 15% de son portefeuille (maximum 20% en devise étrangère et jamais plus de 75% en actions). Or Wall Street a gagné 12% en 2020. Les fonds d’épargne-pension n’ont donc pas pu en profiter totalement. Lorsque le plafond de l’investissement en devise étrangère est atteint avec le dollar, pas question non plus d’investir en livre sterling – ou dans une autre devise.

Et les assurances-vie ? 

Le saviez-vous ? Les assureurs permettent aussi d’investir en Bourse tout en bénéficiant des avantages fiscaux liés à l’épargne-pension. Pour ce type de produits, les règles très strictes des fonds d’épargne-pension « bancaires » ne sont pas d’application. Les gestionnaires sont entièrement libres de leurs mouvements. S’il vient à l’un d’eux l’idée de miser 80% sur Wall Street, pas de problème. C’est la raison pour laquelle les portefeuilles des fonds d’assurance peuvent être fort différents les uns des autres, contrairement à ceux des fonds d’épargne-pension des banques.

Notre préférence va aux contrats de la branche 44. Ils comprennent deux volets dans lesquels vous choisissez librement d’investir : assurance-épargne pension avec protection du capital (branche 21) ou assurance épargne-pension investissant en actions et/ou en obligations (fonds d’assurance de la branche 23), le total de ces deux branches (21 + 23) faisant 44.

Si votre préférence va à une approche défensive, nous vous conseillons Allianz Strategy Neutral et AXA pension plan Ethna Aktive. Pour une approche neutre, c’est-à-dire un équilibre entre actions et obligations, vous pouvez opter pour Allianz Strategy Balanced. Si par contre vous êtes encore éloigné de l’âge de la pension et que vous ne voyez pas d’inconvénient au fait que votre portefeuille compte beaucoup d’actions, donnez la préférence à un portefeuille dynamique : Allianz Strategy Dynamic ou AXA Pension Plan R Valor. Ce dernier surtout est tentant de par le niveau de son rendement historique. Son gestionnaire, Rotschild & Co Asset Management, a réussi en 2020 encore à obtenir un confortable rendement (+5,2%). Le portefeuille est constitué d’actions à concurrence de 84% dont 37% d’actions américaines.

Et pour 2021, que choisir ?

– Si vous êtes satisfait des prestations de votre fonds d’épargne-pension actuel et si le fait que votre avoir soit lié à l’évolution des marchés financiers ne vous dérange pas plus que ça, ne changez rien.
– Si par contre vous désirez limiter votre risque au fur et à mesure que vous avancez en âge mais que vous n’avez pas encore 55 ans, n’investissez plus dans un fonds d’épargne-pension et optez pour un contrat d’assurance de la branche 44 (voir ci-dessus). Si vous êtes relativement éloigné de l’âge de la pension, faites en sorte que le gros de votre capital puisse encore bénéficier du potentiel de la Bourse (branche 23). D’année en année, faites glisser votre avoir vers la branche 21 de votre contrat pour bénéficier de la protection du capital. 
– Vous avez dépassé l’âge de 55 ans ? Dans ce cas, pour des raisons fiscales, ne changez plus de contrat.

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