Investir comme Warren Buffet ?

Comment investir comme Berckshire Hathaway, le holding de Warren Buffet ?
Comment investir comme Berckshire Hathaway, le holding de Warren Buffet ?
Le rendement annuel moyen obtenu par le fondateur du holding Berkshire Hathaway depuis 1965 est de 19,9%, soit bien plus que celui de l’indice S&P 500 (10,4%, dividendes inclus). La clé : la patience et le long terme. Pour l’investisseur lambda, copier exactement cette stratégie s’avère difficile. En plus d’une grande discipline, il faut pouvoir résister aux fluctuations. On peut toutefois tenter de s’en inspirer.
Construire un portefeuille inspiré par Buffett peut se faire de deux façons : la méthode simple dite du "portefeuille permanent", ou la construction d’un portefeuille basé sur ses principes d’investissement en actions.
Pour le holding Berckshire Hathaway, notre conseil est : CONSERVEZ.
A l'investisseur qui n'a pas l'expertise ou le temps de faire du stock picking, Buffett conseille une méthode simple et efficace :
– 90% dans un ETF indiciel large, idéalement un tracker couvrant le S&P 500 (comme ceux de Vanguard ou BlackRock), pour bénéficier de la croissance des plus grandes entreprises américaines.
– 10% dans des obligations d’État à court terme pour une stabilité relative.
Cette allocation "90/10" est peu coûteuse, facilite la patience, la diversification et la maîtrise des risques.
Pour un portefeuille plus actif inspiré par Buffett, les principes sont les suivants.
– Sélectionner des entreprises solides, avec un modèle compréhensible, des revenus prévisibles, une position dominante ou un avantage concurrentiel durable.
– Privilégier la qualité sur la quantité, en limitant le nombre de positions pour bien connaître chaque entreprise.
– Investir sur le long terme (plusieurs années, voire décennies).
– Ne pas céder à la panique lors des fluctuations, rééquilibrer si nécessaire.
Qualité, patience et discipline. Une stratégie qui nécessite du temps, une expertise et un engagement à long terme. Souvent copiée, rarement égalée. Et pas infaillible : même Buffett ne transforme pas en or tout ce qu’il touche.
Le portefeuille de Berkshire Hathaway pesait fin juin près de 300 milliards de dollars, soit ±30% de sa capitalisation boursière. Il est composé d’une quarantaine de valeurs cotées, surtout des entreprises reconnues et stables, parfois détenues depuis plus de 25 ans, avec, pour la plupart, des rendements exceptionnels.
Jetons un oeil sur les 10 plus grosses lignes du portefeuille de Berckshire Hathaway (en ordre d’importance).
Apple - Leader détrôné
Apple a dévoilé récemment ses nouveautés, dont les derniers iPhones (47% du dernier chiffre d’affaires trimestriel) : l’iPhone Air (ultrafin) et trois versions plus traditionnelles (iPhone 17). Avec des prix plutôt raisonnables, le groupe met l’accent sur la relance de ses ventes, plutôt faibles ces dernières années. Longtemps l’entreprise la mieux valorisée au monde, Apple a cédé son trône à NVIDIA et Microsoft, deux gagnants de l’intelligence artificielle. Le groupe est en retard dans ce domaine malgré des partenariats avec certains acteurs (comme OpenAI), des partenariats conclus pour enrichir son écosystème et fidéliser davantage sa clientèle. Le cours est à son sommet historique. La relative cherté de l’action est justifiée, vu les qualités fondamentales du groupe.
Conservez.
Cours au moment de l’analyse : 247,45 USD
American Express - Consommation Premium
Le cours d’Amex, porté par la bonne exécution de la stratégie, retrouve ses sommets. Le groupe vise une clientèle fortunée, qui dépense et accepte des frais élevés pour des services haut de gamme et exclusifs. Ces derniers contribuent à la fidélité de la clientèle. Le groupe se montre de plus en plus actif en dehors des USA pour étendre sa clientèle. La récente baisse des taux par la Fed donne un coup de pouce à la consommation et donc à l’utilisation des cartes. Elle réduit par ailleurs le risque lié aux défauts de paiement. La vigueur de l’économie des USA fait grimper le nombre d’émissions de cartes par Amex. Malgré une progression de 27% en un an, l’action reste attractive.
Achetez.
Cours au moment de l’analyse : 323,12 USD
Bank of America - Trop bien valorisée
Les récents résultats, portés par un environnement favorable ont dépassé les attentes. La consommation aux USA est restée dynamique avec un haut niveau de dépenses et peu de défauts de remboursements des crédits. La banque capitalise aussi toujours sur la vigueur des entreprises et des marchés financiers. Elle renforce sa présence sur les marchés mondiaux en développant ses services institutionnels et de banque d’affaires en Europe, en Asie et en Amérique latine. Le cours tient cependant largement compte des bonnes perspectives.
Vendez.
Cours au moment de l’analyse : 50,44 USD
Coca-Cola - Pour les portefeuilles défensifs
En 1988, Buffet a acquis 6,2% de la capitalisation boursière de Coca-Cola. Depuis, il est resté fidèle au groupe. Après la crise boursière de 1987, il y voyait des actions d’une « belle » entreprise à un prix « correct ». Grâce à son focus sur les activités à forte valeur ajoutée de son secteur, Coca-Cola dégage une marge opérationnelle de 30,5%. Son développement sur les boissons plus saines, son implantation mondiale, sa renommée et la croissance constante de ses dividendes en font un investissement résilient, même en période de turbulences.
Achetez.
Cours au moment de l’analyse : 67,59 USD
Chevron - Dépendant du baril
Le cours retrouve des couleurs après une année 2024 compliquée. Il ne gagne que 7,9% depuis début 2025. Mais ce n’est pas négligeable, vu la chute de 11% du prix du baril de Brent sur la même période. Son investissement au Guyana, auquel était opposé son concurrent Exxon, a été validé par la justice. Cela va lui offrir un nouveau moteur pour augmenter sa production ces prochaines années et renflouer ses réserves. Il lance aussi un important plan d’économies pour améliorer sa rentabilité. Il reste en partie tributaire du cours du pétrole. Nous ne voyons pas de rebond rapide tant que le marché restera très bien approvisionné.
Conservez.
Cours au moment de l’analyse : 151,71 USD
Moody’s - Membre des Big Three de son marché
La société de notation et d’analyse de données est une des pépites du portefeuille de Berkshire. Depuis son entrée il y a plus de 25 ans, son rendement est de près de 4 700% ! Aux côtés de Fitch et S&P Global Ratings, Moody’s domine le marché de la notation financière, avec 90% de ce marché mondial très concentré. L’action n’est pas bon marché : son cours vaut presque 30 fois le bénéfice par action attendu pour 2026. Mais les qualités et l’avantage concurrentiel du groupe le justifient.
Conservez.
Cours au moment de l’analyse : 468,56 USD
Occidental Petroleum - Très endetté
Le groupe pétrolier déçoit toujours en Bourse avec une baisse de 8% depuis début 2025. Il souffre d’un endettement important. De lourds investissements dans le bassin permien (dont l’acquisition de CrownRock pour 12,5 milliards de dollars en 2024) n’ont pas généré assez de rentabilité. Le groupe s’engage à réduire sa dette (par le biais de cessions) et il améliore sa situation financière. Mais il reste confronté à des charges financières élevées et à la volatilité des prix du pétrole et du gaz, qui affectent sa rentabilité et sa génération de liquidités.
Conservez.
Cours au moment de l’analyse : 41,04 USD
Kraft Heinz Co - La grande erreur de Buffet
L’investissement dans ce groupe agro-alimentaire est considéré comme une des plus grandes erreurs de Buffett. Depuis la fusion de Kraft Foods et Heinz en 2015, que Buffet avait orchestrée avec 3G Capital, l’action a perdu près de 70%. Kraft Heinz a souffert des changements dans les habitudes de consommation et des difficultés liées aux réductions de coûts agressives. Récemment, l’annonce de la scission en deux sociétés a été accueillie avec déception par Warren Buffett, qui estime qu’un démantèlement ne résoudra pas les problèmes. Malgré ces déboires, Berkshire Hathaway n’a jamais cédé ses parts. De notre côté, nous avons changé notre conseil il y a quelques semaines.
Vendez.
Cours au moment de l’analyse : 25,13 USD
Chubb - Les assurances : le dada de Buffet
Friand d’investissements dans la finance, Buffet a investi dans ce groupe qui opère dans l’assurance-dommages, l’assurance-accidents, l’assurance-santé, la réassurance ainsi que l’assurance-vie, pour les entreprises et les particuliers. Il est actif principalement aux USA et en Asie. En assurance-dommages, il mène une politique de souscription très sélective pour conserver une rentabilité forte. Ses finances et son bilan sont solides. L’action est à son juste prix mais nous préférons les compagnies européennes Axa et Ageas.
Conservez.
Cours au moment de l’analyse : 268,23 USD
DaVita - Secteur porteur mais non sans risques
Berkshire Hathaway possède des actions DaVita depuis fin 2011. DaVita est une société américaine qui gère des soins de dialyse dans des centres et à domicile. Un secteur porteur avec le vieillissement de la population et la hausse des maladies chroniques. Mais qui suscite des inquiétudes compte tenu de la sévérité de l’environnement réglementaire et de la rude concurrence. De plus, l’endettement du groupe est important. Même avec sa chute depuis le début de l’année, le titre ne nous semble dès lors pas attrayant.
Conservez.
Cours au moment de l’analyse : 125,25 USD