Aux USA, après les records de la fin de la semaine dernière, les indices ont reflué : le S&P 500 de 2,4% et le Nasdaq de 2,6%. En cause, le caractère ponctuel de la baisse des taux annoncée par la Réserve fédérale américaine (lisez notre analyse). Puis l’annonce par Donald Trump de droits de douane supplémentaires sur les importations chinoises (lisez notre analyse).
En Europe, le Stoxx Europe 50 a cédé 2,6%. Le Dax allemand a même chuté de 3,9%, plombé par les résultats décevants de Lufthansa (-3,9%) et la baisse des valeurs du secteur automobile, pénalisées par le regain de tensions entre Chine et USA.
En Belgique, la Bourse a été rythmée par les publications de résultats semestriels. La moitié des actions du Bel 20 ont publié les leurs. Mais bien qu’ils étaient conformes ou meilleurs que les attentes, l’indice a clôturé sur un recul de 2,5%, dû principalement à l’annonce de Trump.
Les valeurs bancaires européennes ont encore reculé de 2,5%, plombées par des taux d’intérêt qui ont atteints de nouveaux planchers historiques.
Le prix du baril de pétrole a souffert en fin de semaine des craintes sur la croissance économique mondiale, entraînant dans sa chute les valeurs pétrolières (-1,4%), notamment Royal Dutch Shell (-4,6%) qui a par ailleurs publié des résultats décevants.
Le secteur technologique a subi d’importantes prises de bénéfices et cédé 1,8%, en dépit des solides résultats trimestriels publiés par Apple (voir ci-dessous).
Au sein du Bel 20
– Argenx (+1,6%; conservez) subit une perte semestrielle nette suite à la hausse (attendue) de ses frais de recherche, mais progresse dans cette recherche; sa trésorerie actuelle de presqu’un milliard devrait lui permettre de financer ses projets jusqu’en 2021.
– Aperam (-11,6%) a subi au 2e trimestre un recul de ses volumes traités (-8,5%), de son chiffre d’affaires (-10,5%) et de son bénéfice (-28,8%). Pour le 3e trimestre, le groupe n’est pas très optimiste, compte tenu du climat difficile et de la forte pression sur les prix; il table sur une baisse de son bénéfice opérationnel avant amortissements.
– GBL (-1,7%) a clôturé le premier semestre avec un bénéfice en progression de 5,5% et une hausse de sa valeur intrinsèque de 15,5%.
– ING (-10,4%) a maintenu son bénéfice semestriel plus ou moins stable par rapport à un an plus tôt (+0,6%), malgré la hausse de ses coûts et la persistance des taux faibles; comme l’an passé, il y aura un acompte sur dividende de 0,24 EUR brut.
– Ontex (+4,9%) a vu son chiffre d’affaires semestriel baisser de 1,4% et son bénéfice de 83,2% (ou de 35,3% hors éléments non récurrents tels que les frais de restructuration); le groupe promet une amélioration au second semestre.
– Proximus (+0,3%) a publié un résultat opérationnel trimestriel en recul de 1%. Pour l’ensemble de l’année, le groupe table toujours sur une stabilité. Les perspectives bénéficiaires sont bridées par la concurrence qui se renforce (possible arrivée d’un quatrième opérateur en Belgique). L’action n’est cependant pas trop chère et le dividende est attractif (rendement de 4% net).
– Solvay (-2,7%) a publié un chiffre d’affaires trimestriel en hausse de 2,1% mais un bénéfice en recul de 5,6%. Des chiffres au final assez convenables. Le groupe confirme ses prévisions pour l’ensemble de 2019 (bénéfice opérationnel avant amortissements stable ou en légère baisse).
– Telenet (-0,3%) a limité la hausse de son chiffre d’affaires trimestriel à 0,6% et celle de son bénéfice opérationnel avant amortissements à 0,8%. Son bénéfice net chute cependant de 47%. Les chiffres semestriels sont conformes aux prévisions annuelles, confirmées par le groupe.
– Umicore (-0,8%), qui avait lancé un avertissement sur résultats en début d’année, a finalement publié un bénéfice opérationnel semestriel en baisse de seulement 7,4% et un bénéfice net en recul de 7,9%. Le groupe compte sur une situation macro-économique qui ne s’aggravera pas et confirme ses prévisions annuelles, en réduisant néanmoins la fourche dans laquelle se situera le bénéfice opérationnel (compte tenu de la faible visibilité, due aux problèmes du secteur auto, qui est un gros débouché pour le groupe).
– WDP (-2,7%) a publié comme prévu de beaux chiffres de croissance pour le premier semestre, tant pour sa valeur intrinsèque que pour son bénéfice par action (+8,3%); à noter que le titre sera divisé en sept le 2 janvier 2020.
En dehors du Bel 20
– Melexis (-11,1%, lisez notre analyse) a publié un résultat semestriel conforme aux attentes.
– BMW (lisez notre analyse) a perdu 1,9% après la publication de son bénéfice trimestriel conforme aux attentes mais en net recul (-29%).
– Sanofi a perdu 0,6%, bien qu’ayant publié un chiffre d’affaires en hausse de 5,8% (hors cessions, acquisitions et effets de change). Genzyme et les vaccins compensent toujours la baisse des ventes dans le diabète. Et les bons débuts de Dupixent rendent la labo plus optimiste pour le reste de l’année. Le résultat trimestriel net est cependant dans le rouge, suite à une forte réduction de valeur : les ventes du traitement contre l'hémophilie Eloctate, issu du rachat de Bioverativ en 2018, ont été moins bonnes qu’espéré (soulignant ainsi les risques de la croissance externe).
– Bayer a cédé 0,5%, pénalisé par les plaintes relatives au Roundup de Monsanto (qui ont atteint le nombre de 18 400) et par un bénéfice trimestriel net divisé par deux (à cause des tensions commerciales mondiales et d’une météo défavorable à son agrochimie). Les objectifs annoncés en début d’année pourraient être réduits. Un avertissement sur résultats est vraisemblable d’ici la fin de l’année. Nous réduisons nos prévisions.
– Corning a chuté de 12%. Son résultat trimestriel a été plombé par l’effet (non récurrent) de couvertures de change (sans cela, il aurait progressé de 20% comme attendu) et les objectifs annuels de la division communications optiques ont été réduits. Nous réduisons nos prévisions mais le groupe reste solide et l’action n’est pas trop chère.
– Apple a gagné 0,3%. Son résultat trimestriel dépasse les attentes. Si les ventes d’iPhone reculent encore, le chiffre d’affaires de l’activité services et accessoires a bondi de 28% et représente désormais près de 30% du chiffre d’affaires total. Apple semble par ailleurs plutôt bien digérer le ralentissement de la demande chinoise.
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