La semaine sur les marchés : les investisseurs hésitent

Sur la semaine, le S&P 500 a reculé de 0,8% et le Nasdaq a cédé 0,5%, sous la pression de Facebook, menacé de démantèlement, qui a cédé 0,9%, et d’Alphabet (Google), en baisse de 3,1%. 
Le Stoxx Europe 50 a quant à lui perdu un petit 0,3%. En Belgique, l’heure a été aux prises de bénéfice. Le Bel 20 affiche un recul de 2,5%.

Il faut dire que les Bourses étaient déjà bien valorisées et que l’environnement n’a rien fait cette semaine pour leur trouver encore plus de tonus. 
Aux USA, c’est toujours l’impasse quant au plan de soutien à l’économie, en dépit du développement de la pandémie et des derniers chiffres de l’emploi. 
En Europe, les pourparlers entre Londres et Bruxelles sur l’après Brexit n’en finissent pas de s’enliser. Et la crise sanitaire et ses mesures de restriction continueront de peser sur l’économie ces prochains mois.

Le secteur bancaire a cédé 2,9%, suite à de nouvelles prises de bénéfices, et sans profiter davantage des annonces de politique monétaire stimulantes de la BCE (qui étaient attendues). 
Plus d’info dans notre analyse | La BCE s’engage dans une nouvelle expansion des stimuli monétaires liés à la pandémie

Le secteur pétrolier a fait preuve d’un peu plus d’optimisme, avec une hausse de 0,5%, portée par le retour du prix du baril de Brent à plus de 50 USD pour la première fois depuis mars (lui-même stimulé par l’espoir d’une amélioration de l’économie et la baisse du dollar).

L’IPO d’Airbnb s’est par ailleurs déroulée dans l’euphorie.
Plus d’info dans notre analyse | Airbnb a passé sa première journée en Bourse

Au sein du Bel 20

La plupart des valeurs de l’indice se sont inscrites en repli.

Deux exceptions : 
Colruyt, qui publiera le 15/12 ses résultats semestriels, probablement bons, a gagné 1,8%.
WDP, la SIR active dans l’immobilier logistique et semi-industriel, a gagné 1,5%. Un des deux CEO a profité de la récente baisse de cours pour renforcer sa position, ce qui semble avoir incité d’autres investisseurs à faire de même.

Comme dit plus haut, les actions bancaires n'ont pas profité des annonces sans surprise de la BCE. Au contraire.
KBC a perdu 3%.
ING a chuté de 5,6%. La justice néerlandaise a confirmé l’amende énorme de 775 millions d’euros, infligée pour négligence dans le cadre du blanchiment d’argent; l’ex dirigeant, à présent CEO chez UBS, sera aussi poursuivi au pénal. Par ailleurs, ING  Belgique aura un nouveau CEO en 2021 et fermera 11% de ses agences.

Aedifica a perdu 2,8% et n’a donc pas profité de l’annonce d’une joint-venture avec Korian (pour investir aux Pays-Bas dans les maisons de repos), ni de son expansion en Finlande (acquisitions de 7 établissements de repos et de soins).

Proximus a reculé de 1,6% et Telenet de 3%. 
Le recul de Proximus est dû au détachement du dividende de 0,5 EUR brut le 9 décembre. Le groupe a en outre annoncé son intention de couvrir 100% de la ville de Bruxelles en fibre optique d’ici 2026. Profitant aussi des changements structurels quant à la pénétration du télétravail dans les entreprises, l’opérateur a annoncé qu’il réduira de moitié la taille de son siège.
Les deux opérateurs sont par ailleurs menacés par la concurrence des groupes Cegeka et Citymesh, qui se profilent ensemble comme 4e opérateur national, avec des vues sur le déploiement de la 5G auprès de la clientèle des affaires et de l’industrie.

En dehors du Bel 20

bpost a chuté de 11,9% après l’annonce de sa nouvelle politique de dividende. 
Plus d’info dans notre analyse | La nouvelle politique de dividende de bpost déçoit

D’Ieteren a bondi de 17,6% à la suite d’un conseil particulièrement positif de KBC Securities, qui a relevé son objectif de cours à 86 EUR, contre 61 EUR précédemment. Pour notre part, nous restons prudents.
Plus d’info dans notre analyse | D’Ieteren : trois activités, un seul moteur

Mithra a perdu 13,2%. Le groupe a levé 125 millions d’euros par l’émission d’une obligation convertible réservée aux institutionnels. L’échéance est en décembre 2025 et le prix de conversion a été fixé à 25,1917 EUR (soit un prime de 25% par rapport au cours au moment de la souscription). Si l’opération fournit des moyens supplémentaires au groupe (pour financer de nouvelles recherches, ainsi que la phase III du développement du traitement hormonal Donesta), elle fait planer la menace d’une nouvelle dilution de l’avoir des actionnaires existants. La trésorerie du groupe devrait avoisiner les 150 millions d’euros à la fin de l’année.

Inclusio a clôturé sa première journée en Bourse (10/12) sur une hausse de 4% par rapport au prix d’introduction. Le titre est peu risqué mais le rendement de son dividende est faible.

Orange Belgium est menacé comme Proximus et Telenet par la concurrence de Cegeka et Citymesh (voir ci-dessus).
Par ailleurs, le fonds Polygon Global Partners, qui détient 5,3% d’Orange Belgium tente d’exiger que la maison mère française Orange soit plus généreuse pour son OPA. Polygon estime qu’Orange Belgium vaut 39,50 à 47,25 EUR, alors que l’offre se limite à 22 EUR. Polygon pourrait ainsi en théorie empêcher une offre de reprise et la disparition d’Orange Belgium de la cote. Mais il nous semble peu vraisemblable qu’Orange, qui a déjà le contrôle d’Orange Belgium, cède à cette demande. L’estimation de Polygon nous semble exagérée. Et vu que le cours d’Orange Belgium reste proche du prix de l’offre, il semble que ce soit aussi l’avis des investisseurs.

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.