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Une semaine marquée par la décision de la BCE

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Une semaine marquée par la décision de la BCE

Publié le 08 mars 2019
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Une semaine marquée par la décision de la BCE

Une semaine marquée par la décision de la BCE

Les marchés accueillent les mesures annoncées par la BCE comme le signe d’un danger qui pèse sur la croissance économique européenne.

Si la BCE soutient l’économie, c’est parce qu’elle en a besoin, semblent penser les investisseurs. Sur la semaine, le S&P 500 a cédé 2%, le Stoxx Europe 50 est resté quasi stable et le Bel 20 a dû céder 2,8%, pénalisé particulièrement par le recul des valeurs financières. 

Les marchés européens accueillent avec une certaine inquiétude la décision de la Banque centrale européenne de ne pas relever les taux d’intérêt avant 2020 et de mettre en place un plan de soutien aux banques. La BCE se montre également morose concernant l’économie de la zone euro : elle réduit ses prévisions de croissance. 

En Bourse, le secteur des banques européennes a souffert de la baisse des taux d’intérêt à long terme et des nouvelles inquiétantes pour l’économie ; il a cédé 1,8%.
Par ailleurs, les secteurs dépendants de la vigueur de l’économie ont été délaissés, au profit des compartiments plus défensifs.
C’est ainsi que le secteur automobile a reculé de 3,1% et celui des mines de 0,1%.
D’autre part, le secteur télécom européen s’est apprécié de 1,6%, celui de l’alimentation de 1,1% et le compartiment européen des services aux collectivités de 1,2%. 

Les décisions de politique monétaire de la BCE ont aussi un impact sur l’euro : notre devise à reculé vivement face au dollar, revenant ainsi à son plus bas niveau depuis la mi-2017 (1 EUR = 1,12 USD). 

Au sein du Bel 20

– AB InBev a perdu 3,2%.
Compte tenu du niveau élevé de la dette du groupe, l’agence S&P pourrait baisser le rating du groupe (comme l’ont déjà fait Moody’s et Fitch fin 2018). Le brasseur pourrait alors devoir accélérer la mise en Bourse de ses actifs en Asie. Et cela pourrait avoir des conséquences néfastes sur sa croissance. 
L’action a aussi fait l’objet d’une révision de conseil à la baisse par une grande société de Bourse.
Enfin, le groupe a annoncé le prochain départ (24/4) du président de son conseil d’administration, mais cela ne devrait pas avoir d’impact dans l’immédiat sur le groupe ou sur l’action.
– ING a chuté de 10,6% et KBC de 6,5%. Avec d’autres banques, les deux institutions sont soupçonnées d’être impliquées dans un scandale de blanchiment d’argent en Russie. Il y a 6 mois, ING s’était déjà acquitté d’une somme de 775 millions d’euros pour un arrangement amiable dans une affaire similaire. Les deux actions ont aussi souffert, comme tout le secteur bancaire européen, de la décision de la BCE de ne pas relever ses taux cette année. 
– Telenet a reculé de 2,2%, pénalisé par une amende (pourtant négligeable) qui lui est infligée pour avoir omis un certain temps certaines informations sur ses factures. 
– bpost a cédé 2,7% et Engie s’est délesté d’un petit 0,3%. Comme prévu de longue date, ces deux actions quitteront le Bel 20 le 18 mars. Le cours de bpost a tant chuté l’an passé que le titre ne fait plus partie des grandes capitalisations du pays. Quant au groupe Engie, en vertu des nouvelles règles, il ne dispose plus de suffisamment de personnel en Belgique pour pouvoir encore faire partie de notre indice national. 
– UCB est une des rares actions du Bel 20 qui a monté cette semaine (+2,8%). Le groupe pharma a publié des résultats positifs de ses tests cliniques pour le Bimekizumab et le Cimzia, (tous pour le psoriasis). Le cours a aussi profité du relèvement d’objectif de cours d’un broker. Mais l’action est chère et le bénéfice 2019 baissera probablement.
– Ontex a grappillé 0,4%, malgré le recul de son bénéfice 2018 (-24,5% à 1,20 EUR par actions), pénalisé par le prix des matières premières, la concurrence et les effets de change. Le dividende est réduit de 31,7% à 0,287 EUR net. La situation s’est toutefois améliorée au Brésil (qui est à nouveau rentable). Le groupe s’attend à récolter dès le second semestre le produit des mesures consenties en matière de fixation des prix, d’amélioration du mix produits et d’économies de coûts.

En dehors du Bel 20

– Ahold Delhaize a perdu 1,7%, pénalisé notamment par l’annonce qu’Amazon compte ouvrir aux USA des dizaines de magasins d’alimentation. Toutefois, Ahold Delhaize est surtout présent au sud-est des USA et ce n’est pas sur cette région que mise en priorité Amazon.
– TINC (lisez notre analyse) a gagné 0,8%; son bénéfice a baissé mais sa valeur intrinsèque a grimpé. 
– Barco a grappillé 0,3% et WDP s’est apprécié de 1,8%, profitant tous deux de leur entrée prochaine dans le Bel 20 (le 18/3). C’est la 3e fois que Barco rejoint le Bel 20.
– VGP (-0,6%) annonce l’achat d’un terrain et de gros investissements en Espagne; les constructions devraient débuter au second semestre.
– Resilux a gagné 3,8%. 2018 a été une année record; dans son activité de préformes, le chiffre d’affaires a gagné 21,1% et le bénéfice 11,9%. Le dividende grimpe de 50%, à 2,10 EUR net. Le groupe investit toujours beaucoup dans son outil de production et table sur une hausse du bénéfice de 5 à 10%.
– Melexis a cédé 6,8%, suivant ainsi les autres équimentiers du secteur auto (Schaeffler et Continental ont fait part de faibles perspectives pour 2019). Nul ne sait encore quand le vent va tourner mais il est sûr que pour le long terme, les perspectives de Melexis restent excellentes. 

Variations de cours de lundi matin à vendredi midi.